Une bonne raison de mourir (Arthur Caché)

Une bonne raison de mourir (Arthur Caché)

Auteur : Arthur Caché

Éditions : Taurnada

Paru le : 05 octobre 2023

285 pages

Thème : Thriller

disponible sur le site de l'auteur

la FNAC et sur amazon

J'ai adoré !

 Résumé 

« Quand un ancien géologue disparaît mystérieusement près de Paris, Beryl, jeune chef de groupe à la Crim', se saisit aussitôt de l'affaire.
Assistée de Rudy, son adjoint au passé tourmenté, puis d'Ara, un ancien flic reconverti dans le trafic de contrefaçons, elle remonte la piste d'une compagnie pétrolière en Turquie.
Mais tandis que les découvertes troublantes se multiplient et que les cadavres s'accumulent, des profondeurs de la mer Noire surgit un terrible secret…
Beryl comprend alors que le plus effroyable des comptes à rebours a déjà commencé… »    

 Ma chronique 


Merci à la maison d'éditions pour l'envoi de ce thriller. Un auteur que je ne connais pas niveau plume et je ne regrette absolument pas d'avoir lu. Un thriller policier où nous suivons Beryl Schaeffer, capitaine de police dans une course contre la montre pour tenter de sauver un maximum de gens. Et le premier est un vieil ami de son père décédé depuis pas mal d'années qui tente de lui faire passer un message : un certain Novak qui semble avoir besoin d'aide. L'équipe de Beryl est un véritable soutien pour elle et l'inverse est aussi vrai. Alors quand il s'agit d'une histoire où son père anciennement grand reporter/journaliste est nommé, c'est toute l'équipe qui s'ébranle. Beryl, bien qu'elle ne connaisse pas ce Novak va suivre son instinct, la poussant à taper à la porte entrouverte de et homme et y découvrir... rien. Enfin pas tout à fait, mais cela, laissons-le à l'histoire. Une enquête qui ne semblait pas réelle devient bien plus importante et imposante qu'un simple coup de téléphone. Ce qui s'avérait être un appel à l'aide devient tout autre et les vies de nos policiers sont probablement en danger.     Capitaine à la Crim', Beryl et son adjoint vont avoir fort à faire. CE dernier va bientôt être papa, un passé complexe qui est très intéressant à comprendre au fil du récit, donnant plus de convictions dans ces actes et nous le comprenons mieux dans certaines scènes. Un personnage vraiment intéressant qui apporte beaucoup à l'histoire. Beryl nous dévoile son passé également par des pans de souvenirs, de cauchemars, mais également des mots qu'elle arrive à laisser couler. Le livre est découpé en trois parties, la première sur Paris, la deuxième en Turquie et la troisième un mélange  des deux, plus une autre destination surprise. Sur Paris, nous suivons l'enquête dans toute sa splendeur, ressentant le stress de ne pas retrouver l'homme, de chercher d'infimes indices qu'il aurait pu laisser et du peu de vie qu'il avait. Un scientifique, ancien géologue qui n'a pas de vie privée, cela relève du défi pour avoir des informations. Par chance, en creusant profondément, en suivant un instinct et des enquêtes de voisinage, rapports d'expertises et autres, l'équipe du capitaine Schaeffer parvient à remonter plusieurs pistes. C'est très léger au départ, nous nous demandons bien dans quoi Beryl peut bien s'embarquer avec si peu d'éléments, mais les uns après les autres, nous avons des pistes à creuser, des indices, de nombreuses suppositions et des interrogatoires. Rien ne se passe forcément comme elle le voudrait et les cadavres, comme enlèvement lui tombent dessus. Pour autant elle ne lâche rien et sa course effrénée sur un pont va lui garantir un début de victoire.     Effrénée, c'est bien le mot, l'enquête qui semblait légère, devient vite une course poursuite, une course contre la montre, car des gens sont en danger. Oui, mais lesquels et surtout le POURQUOI ? Ce simple mot : pourquoi, prend son sens lorsqu'enfin nous arrivons en Turquie, avant ce n'était que suppositions sur des personnages haut dans leur fonction. Et si tout n’était que des chemins perdus d'avance ? Ou au contraire que les méchants étaient bien les premiers en tête de liste ? Difficile de démêler le vrai du faux, car certains dirigeants sont aussi doués que n'importe quel politicien capable de nous faire avaler des couleuvres pour des spaghettis ! Alors lorsqu'il faut y rajouter les pots-de-vins, la corruption à foison pour garantir des silences, pour obtenir un chantage parfait, pour survivre... Jamais une escroquerie n'aura eu autant d'impact pour la vie de nos personnages et pas uniquement les principaux. En Turquie, nous suivons Beryl et son adjoint Rudy, mais également un ancien policier de ce pays qui a déjà remué le nez trop fort. Une plateforme pétrolière serait peut-être à l'origine des disparitions, des suicides (ou meurtres ?) peu importe, je en vous en dirais pas plus, toujours est-il qu'une histoire de gros sous traine dans les parages et que tout le monde peut vite devenir suspect (à tort ou à raison). Plusieurs fois la question se pose de savoir si tout est lié, si le passé des uns se mêle à celui des autres d'une manière ou d'une autre. Si un ancien géologue disparait, serait-ce à cause d'un de ces nombreux travaux du passé ? Ou bien autre chose ?     Si sur Paris l'enquête avance rapidement, avec les moyens humains et le matériel, en Turquie tout s’accélère. Ils ont 4 jours nos français pour trouver une vraie piste sinon ils reviendront bredouilles. Grâce, ou à cause de Ara, ce fameux flic un peu trop véreux à leur gout, trop violent, mais efficace, les ennuis qui les ont suivis sans se montrer sont percutants ! ET ce n'est pas une porte de maison qui dira le contraire. 1- la porte, 0 - le front de Beryl. Ces trois personnages ont de sacrés caractères de part leur passé respectif, leur vécu et ce qui leur tombe dessus. Ils faut être tenaces, persévérant et un peu proche de la frontière du bien et du moins bien pour s'en sortir indemne. Ce qui ne sera pas le cas pour tout le monde. En parlant personnage, j'ai adoré la voisine Nana, la malgache si attentionnée envers Beryl. Je me doutais d'un truc sur Ara, mais chut, c'est à découvrir. Des personnages principaux et secondaires qui nous donnent du fil à retordre, ne montrant pas leur pensée, comme cette... Myriam Dalanzy, mais bien cuisinée aux petits oignons, l'équipe de Beryl fait de grandes avancées. C'est un groupe soudé qui connait son boulot sur le bout des doigts et rend des comptes régulièrement. J'ai particulièrement aimé les échanges aussi froid entre certains services, il est vrai qu'une fraude est bien plus importante que des cadavres, non ? Ironie quand tu nous tiens, dans tous les cas, nous ressentons le plus vrai que nature !     Les traits des personnages sont humains, entre froideur et recherche de chaleur humaine, ils sont complexes. Les manipulations diverses, les mensonges, trahisons, la peur de faire mal, la peur d'oublier, celle de ne pas oublier, le besoin de se faire pardonner, les finances, la complexité de la politique en marche, l'économie d'un autre, l'industrie pétrolière, les secrets, des soupçons, du chantage ou marchandage... L'auteur les utilise à sa guise et nous entraine dans un sens ou l'autre nous faisant perdre le fil de la vérité. Qui est réellement impliqué ? De la plus petite de celui ou celle qui sait, mais ne dis rien, à celui qui empoche de quoi mettre à l'abri ses enfants et les générations futures, aux meurtres, cachotteries et autre acabits du même type... Impossible de ne pas se faire des nœuds au cerveau et une fois en Turquie je n'ai absolument pas lâché le livre (heureusement je ne e levais pas le lendemain pour aller travailler !) L'enquête est sur de nombreux thèmes et seule la volonté humaine est poussée au maximum pour tenter de réussir un tour de force incroyable. Bien entendu, tout n'est pas rose, les méchants s'amusent avec de l'acide ou de jolis balles quand les mallettes remplies d’argent ne suffisent plus. Et les révélations... Bon sang, alors on va de surprises en surprises. Comment vous dire que j'ai été assise durant une bonne partie de la fin, n'ayant pas vu venir certains points... Beryl non plus n'a rien vu venir et je pense que c'est ça aussi qui l'a amené à ce stade dans l'épilogue. Je ne m'attendais pas du tout à ce final et je pense que j'en suis encore sciée de voir comment l'auteur a su me mettre dans sa poche si facilement. Est-ce que j'aurai fait pareil ? Laissez-moi du temps pour réfléchir et on en reparle dans ... dix ans ?
  En conclusion, un thriller policier sur fond d'industrie pétrolière où tout n'est qu'illusion. Bravo également pour m'avoir fait comprendre des termes peu utilisés sur le pétrole, c'est recherché et simple d'accès. La politique, l'argent, les soupçons, les êtres humains... Le pouvoir administratif qui est en place depuis si longtemps est bien difficile pour connaître la vérité. L'enquête policière qui n'était qu'une simple recherche d'un ancien géologue devient bien plus grand. De la France à la Turquie, les personnages ont de quoi faire et fuir, car même en tant que policier, le danger rôde toujours surtout lorsque le passé se mêle au présent. Un capitaine et son second qui n'ont pas eu une vie facile et dont les choix vont mettre à mal leur propre vie. Cette part d'ombre les renforce et leur donne la conviction de devenir ce qu'ils sont à la fin de ce récit. J'ai beaucoup aimé la question sur le pourquoi devient-on policier ? Par choix ? Par envie ? Par besoin ? C'est comme pour n'importe quel autre métier, qu'est-ce qui nous le fait "choisir" ? La complexité des personnages qui ne sont pas parfaits rend plus humain le récit et des choix qui peuvent nous paraitre aberrants n'est pas si étranges que cela, si nous avions vécu leur passé. Une enquête à double tranchant qui va mettre en lumière les zones d'ombres de chacun, montrer du doigt une réalité qui pourrait être la notre. Et vous que feriez-vous pour ne pas avoir une bonne raison de mourir ?
 

 Extrait choisi : 

    « Beryl remonta brusquement ses bras devant son visage pour atténuer l'effet d'aveuglement. Dans l'obscurité, les phares qui venaient de s'allumer à quelques mètres d'elle ressemblaient à deux puissants yeux jaunes. Le rugissement tonitruant qui suivit fit trembler chaque parcelle de son corps. Mue par l'instinct de survie, elle fit un bond sur sa gauche alors que s'abattait au même moment un imposant godet en métal à l'endroit exact où elle se trouvait une seconde avant. Une grimace lui déforma le visage au contact du sol rocheux. Elle se releva et courut machinalement vers sa voiture tandis que jaillissait dans son dos une tractopelle aux dimensions impressionnantes. Le monstre de fer avait surgi telle une murène de ses rochers, déterminé à l'écraser. Arrivée enfin à hauteur de son véhicule, elle se jeta derrière le volant, faisant voler dans le même temps son pistolet sur le siège passager. Elle pressa alors sur le bouton de démarrage... Mais rien. Non, pas ça, implora-t-elle, les yeux écarquillés, pas maintenant ! Face à elle, l'engin se rapprochait ; il ne lui restait plus qu'une poignée de secondes avant de se faire pulvériser. »  


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois