Solen Briant et le mystère du lac blanc (Christine Martin)

Auteur : Christine Martin

Éditions : Baudelaire

Paru le : 25 juillet 2023

462 pages

Thème : Fantasy jeunesse

disponible sur le site de l'éditeur

à la FNAC et sur amazon

Fait partie de la série

Solen Briant

J'ai adoré !

 Résumé 

« « Nul ne présuma l’ampleur de la tragédie qui s’apprêtait à se produire…
À dix-sept heures, depuis la pointe du glacier d’Argentière, une masse de neige se détacha de sa partie haute et se déplaça avec rapidité en direction du village. L’avalanche dévala en poudreuse jusqu’au fond de la vallée de l’Arve et dans sa vitesse vertigineuse, elle détruisit sur son passage plusieurs arbres centenaires. [...]
Les aiguilles du Temps tournèrent et tournèrent encore… [...]
Louise s’assit, perdue dans le labyrinthe de ses tourments. Soudain, ses cheveux châtains devinrent d’un blanc étincelant. »
Alors qu’elle vient de fêter ses trente-six ans, Louise ignore de quoi sera fait son avenir. Son chemin croisera-t-il celui de Solen et ses deux amies, Morgane – la fée de l’île de Guéran – et Madenn – la Princesse de l’océan ? Ces dernières joueront-elles un rôle important dans sa destinée ? »
 

 Ma chronique 


Je remercie l'auteur pour m'avoir permis de lire ce dernier volet de sa trilogie (même si un autre épisode des aventures de Solen pourrait peut-être voir le jour, qui sait ?) Il s'agit de nouveau d'un fantasy jeunesse je dirais même qu'il est accessible à partir de 12/13 ans selon leur niveau de lecture, dans le sens où le récit est doux, même lorsque les forces du mal se déploient. Si le résumé nous embarque sur Armentières, nous retrouvons d'abord Solen en Bretagne, chez sa famille où tous sont heureux d'avoir pu se retrouver après les nombreuses péripéties que l'adolescente et ses amis (ainsi que sa sœur) ont pu déjà affronter. Le temps est incertain et lorsque l'on s'appelle Solen et que sa grand-mère était connue pour ses dons, Solen ressent en elle cette magie qui ne quitte pas la famille. Cette adolescente a des activités comme chaque personne de son âge, adore sa sœur et ses parents et Blanchette, sa chouette qui ne l'a quitte plus. Si tout allait bien, l'auteur n'aurait pas écrit ce tome et comme la vie est incertaine et que certaines questions étaient sans réponse, il nous faut bien suivre le cheminement de l'auteur. C'est donc après une disparition étrange dans la petite ville de Solen et une bonne nouvelle que nous partons pour Armentière, un village, ville de montagne, bien loin de nos côtes Bretonne. Un village qui a déjà vécu des tragédies et qu'il risque encore d'en avoir si rien ne se produit correctement.     Des disparitions brutales, aussi bien mortelles qu'un évanouissement soudain, nous avons de quoi trembler dans nos chalets et pas uniquement à cause du froid. Le destin de Louise et Gabriel est en marche, nos jumeaux vont devoir suivre des chemins bien différents, mais leur avenir risque d'être totalement à l'opposé de ce qu'ils auraient aimé, à une époque lointaine. Le cœur n'est pas qu'un organe qui bat et vit, il a besoin d'être entouré et même parfois avec toutes les bonnes volontés du monde, le chemin devient sombre, chaotique et ce qui pourrait faire du bien devient malheureusement problématique pour d'autres. Des émotions fortes que nous propose une fois de plus l'auteur en creusant dans la psyché des personnages. La bienveillance chez Solen la rend tellement généreuse, malgré ce qu'elle subit par moment. Les combats ne sont pas explosifs, ni même énorme comme dans des fantasy plus classique. Ici, dans cette trilogie, l'auteur nous entraîne plus dans de la magie plus douce, où l'espérance fait son œuvre, où l'entraide est ce qui nous rend plus fort et où la magie des Dieux ne cesse de nous surprendre. Pas de perlinpinpin, nos personnages telle Morgane sont de retour parmi nous et cette fée bien connue par chez moi est rempli de bonté. Même la méchanceté qu'elle pourrait recevoir en retour ne l'abime pas, bien entendu elle ne se laisse pas faire non plus. Si vous n'avez pas lu les précédents, sachez que nous retrouvons la complicité entre Morgane et Solen, mais également avec Madenn, un autre personnage que nous avons eu l'occasion de découvrir auparavant et qui a un petit secret dans ce tome qui est toujours à ses côtés. Je n'en dis pas plus, mais avoir une Déesse dans sa manche (oups !) c'est à la fois adorable (au vu de ce qu'elle veut créer avec Gwendal) et surprenant. Je peux également garantir qu'il n'y a pas vraiment besoin d'avoir lu les deux premiers pour comprendre le cheminement du personnage principal de Solen, l'auteur nous donne assez de matière pour voir ce qu'il faut sous la main.     Solen a donc une part importante dans le récit, le premier tiers du livre est consacré à sa façon de réagir vis-à-vis de sa famille et la magie, des autres habitants qui savent sans rien dire et du fait qu'elle est capable d'aider à sa manière dans le cas où la gendarmerie ne trouve pas de faits concrets. Cette partie est importante pour comprendre sa façon de procéder et de voir le fonctionnement de ses dons. Même si elle ne maîtrise pas tout d'un coup, elle prend son temps et préfère se poser avant de passer à l'action. 16 ans et déjà ce petit brin de femme a énormément de patience et de maturité en elle pour ne pas faire n'importe quoi. Et nous pouvons le constater lorsqu'elle en parle avec sa sœur plus jeune. La magie est discrète, cachée aux yeux (surtout de la voisine qui adore se retrouver devant sa fenêtre, comme par hasard) et la gentillesse, la bonté ressort par tous les pores de nos personnages (enfin pas tous, bien entendu) Si au départ cela m'a paru de trop, j'ai adoré me retrouver auprès de tant de bonté et de bienveillance et je dois dire que cela fait du bien (et ayant déjà discuté avec l'auteur, je sais d'où cela vient). Ce premier tiers nous apporte la sérénité et le soutien de la famille de solen lorsque cette dernière se pose de multiples questions. Des thèmes forts qui reviennent et peuvent se transposer sur nos propres enfants, à savoir sommes-nous assez ouvert pour être derrière eux à chacun de leurs pas ? Sommes-nous capable de les aider quoiqu'il se passe ? Une famille soudée, avec un père qui est très cartésien et tente de faire des efforts pour rester ouvert au monde de Solen bien différent du sien en quelque sorte. Nous ne pouvons que ressentir tout l'amour pour sa grand-mère également à chacun de ses souvenirs et aide providentielle.     Et puis vient le second tiers du récit, avec deux adolescents qui ont une vie rêvée, des parents aimants, une tante au Canada (j'en veux une moi aussi de Clara !) et tout s'écroule en un claquement de doigts. La façon dont les jumeaux affrontent ce malheur est bien différent, nous prouvant bien que chacun réagit à sa façon. Il faut du temps, de la patience et parfois le désespoir est si grand, si installé qu'il est difficile de faire demi-tour. Seule la fuite est capable de consolider un cœur meurtri. Le fait de rester seul est un choix incertain et les voix ou plutôt la voix qui murmure à l'oreille est-elle vraiment bienfaisante ? Lorsque nous pensons avoir tout perdu, nous ne pouvons voir ce qui nous entoure, ceux qui veulent nous aider semblent si lointain, si froid, peut-être même étouffant ? Il faut que cela vienne de soi-même. Nous comprenons aisément la façon dont les personnages évoluent dans un sens ou l'autre, le temps n'efface pas tout malheureusement. Pas de rancœur, juste un besoin de ne plus ressentir cette douleur, cette absence qui creuse l'écart et nous plonge dans les ténèbres sans vraiment le vouloir. Cette seconde partie est l'évolution de deux êtres qui étaient soudés, liés par un lien fraternel se voit disparaitre par de nombreux événements. Le premier est le plus terrible, mais la suite n'engage pas de sauts de joie. L'incertitude de ne pas savoir ce qui se passe, l'incertitude de se retrouver seul par la force des choses, se rendre compte que quoique l'on fasse il y aura toujours un arbre en travers de la route ou un pont peu rigide. Les illusions sont de mises et redonner le gout à la vie, que nous soyons adolescents ou adultes revient au parcours du combattant.     Enfin, la dernière partie nous fait percuter les deux mondes, celui de Solen et celui de Louise. Deux vies, deux mondes, deux destins qui se rencontrent à un instant T de l'histoire. Je n'en dirais pas plus, c'est une part du récit qui est particulière et qui montre aussi bien l'ouverture d'esprit des personnages que l'enchainement des événements du Bien contre le Mal. Cette partie est plus mouvementée, mais pas plus dure. Des questions se posent, des peurs se montrent réellement, des entités sont plus présentes tout comme les animaux qui prennent plus de place également. Je regrette juste le fait d'avoir les deux parties l'une après l'autre, pas d'alternance, celle de suivre les personnages autour de Solen et ceux de Louise a été un peu long par moment, même si pour cette dernière il  y a de nombreux rebondissements. En parlant de cela, nous pouvons suivre des aventures d'une vie qui est réaliste jusqu'à un certain point bien entendu. L'auteur nous propose et nous disposons de nombreux thèmes, une fois de plus dans ce tome. L'amour de la famille, des amis bien entendu, les relations même lointaines qui ne s'oublient pas (j'ai moi-même ma meilleure amie que je ne vois que trop rarement à cause de la distance, mais c'est toujours une joie de se revoir), la générosité, la bienveillance, l'envie de bien faire, d'aider, mais également la douleur de perdre un être cher, de ne pas comprendre ce qui se passe, de se retrouver dans un fond si profond que la lueur du jour est inexistante. L'entraide est également un point qui revient régulièrement et cette facilité de s'adapter à toutes situations lorsque les coudes sont serrés. La mort est de nouveau mise sur la route de Solenn et ses amies qui sont toujours partantes pour l'aider, à sauver des vies ou des âmes, à redonner le gout à la vie à ceux qui en ont le plus besoin. Le cadre est magnifique (Québec, Bretagne, Savoie) et ces arbres... L’environnement prend une belle place dans ce récit, comme dans les précédents.      En conclusion, j'ai été très heureuse de replonger dans cet univers qui est très doux, rempli de tendresse entre les personnages. Nous ressentons toute la gentillesse de l'auteur entre ses lignes et son besoin de donner le meilleur d'elle-même. Merci pour tes mots qui font du bien. Nous sommes dans un état de paix intentionnelle et de liens d'amitiés, familiaux, de magie et bien entendu de ce qui rend notre vie un peu plus... Magique ! À vous de décider si vous prenez le chemin de la bienveillance en entrant dans cette trilogie où la famille est importante et l'amour reste le point central du récit. Sans ce sentiment, les conséquences seraient... Désastreuses. Oh et la couverture est une tuerie !
   

 Extrait choisi : 

    « Dans la pénombre naissante, les derniers promeneurs  venaient de quitter le parc et le vent fort laissa enfin place à un temps plus calme. Il déploya ses grandes ailes et quitta la clairière. Il s'envola vers les hauteurs du ciel bleuté sous les regards des autres oiseaux.  Il survola la belle province du Québec et la voix s'intensifia pour le guider. D'un vol bas, il atteignit le petit archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, situé dans l'océan atlantique au sud-est du Saint-Laurent. De ses yeux jaunes, il aperçut les deux îles principales - Miquelon la plus grande des îles de l'archipel, et Saint-Pierre - ainsi que les endroits du rivage sur lesquels se reposaient les troupeaux de phoque communs. Son vol fut pénible au large de l'océan Atlantique et il dût affronter des rafales de vent pendant un laps de temps qui lui parut très long. Ses battements d'ailes étaient de plus en plus saccadés.  »  

Solen Briant et le mystère du lac blanc (Christine Martin)


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