Résumé :Elle ne le lâcherait pour rien au monde. Il irait au bout des enfers pour la sauver.
Et les enfers. Cassius et Ellie les traversent, le iour où leur camarade Derek Rowlev décide d'ouvrir le feu sur les élèves de leur lycée. Quand il pose son Glock-19 sur le front d'Ellie, Cassius n'hésite pas une seconde : il neutralise la menace. Quitte à les détruire au passage.La presse érige alors Cassius en héros. Pourtant, lui ne se pardonne pas d'avoir failli à sa mission : protéger la petite sœur de son meilleur ami, qu'il aime en secret depuis toujours. Torturé par ses démons, anciens et nouveaux, il s'enfuit, abandonnant Ellie sur son lit d'hôpital.Dix ans plus tard, déchirés et tourmentés, Ellie et Cassius doivent à nouveau s'affronter.Lui est fiancé. Elle est morte ce jour-là. Car même si la balle n'a pas traversé son crâne, le départ de Cassius a brisé un morceau de son âme.Cette fois, Ellie est bien décidée à forcer le destin. Elle pactiserait avec le diable pour obtenir des réponses... il se damnerait pour un seul de ses baisers.Mais le sort s'acharne à les séparer. Et si leur amour n'était né que pour mourir?
Mon avis :

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de rappeler que ce livre s’adresse à un lectorat averti en mesure de mettre une distance entre ce qui est présenté et la réalité. Ici, il n’est pas question d’une quelconque apologie de la violence ou des relations toxiques. Cette fiction décrit des relations évidemment problématiques, où la violence est omniprésente, la notion de consentement est inexistante. Cela dit, il ne s’agit pas de la juger ou de la comprendre (autant stopper les vagues avec ses mains), il s’agit d’apprécier (ou non) la façon dont l’auteur imagine cette histoire et la raconte avec ses tenants et ses aboutissants. Ses enjeux et ses dommages directs et collatéraux.

TW = Tuerie de masse ; pensées suicidaires ; scarification ; BDSM.  
Une histoire qui prend le temps qu’il faut pour s’installer et s’épanouir, quitte à faire tourner le lecteur en bourrique (mais c’est pour la bonne cause, celle de personnages cabossés qui se retrouvent).
Les autrices nous plongent dans une histoire saisissante qui n’en finit pas de rebondir en tenants et aboutissants. À force de titiller le fil de celle-ci, la pelote se délite et révèle monstrueusement tentaculaire, ce qui entraîne irrémédiablement des dommages collatéraux aux dommages collatéraux.
Le point de départ, c’est Ellie et Cassius, deux survivants d’une tuerie de masse dans un établissement scolaire… Ils ont été interrompus dans le virage que prenait leur vie : l’un tentera de reprendre le cours de sa vie et l’autre y sera contraint. Tous les deux bon gré mal gré feront abstraction de ce passé trop douloureux à confronter.
Quand, des années plus tard, ils se retrouvent justement confrontés l’un à l’autre, ils vont devoir faire table rase du passé, pour le meilleur et pour le pire. Une chose en entraînant une autre… bla-bla-bla.
Parlons peu, parlons bien : Ellie! Quel personnage, quelle humanité ! Elle m’a impressionnée par sa ténacité et sa capacité d’empathie. Elle est bouleversante dans sa résilience, admirable dans sa détermination, touchante dans ses joies. Elle sait ce qu’elle veut, n’hésite pas à le dire tout en étant assaillie d’une montagne de doutes. Ses fêlures sont tangibles, elle est palpable. 
Les autrices ont fait un travail politique remarquable autour des thématiques qu’elles abordent : au sujet des armes, des tueries et des agissements de Derek (entre autres). Grand Bravo ! 
Au plaisir.