Je remercie les Editions Julliard pour leur confiance.

Philippe Besson

Un mot de l'auteur

Philippe Besson est un écrivain, scénariste et dramaturge. En l’absence des hommes, son premier roman, publié en 2001, est couronné par le Prix Emmanuel-Roblès. Depuis lors, il construit une œuvre au style à la fois sobre et raffiné. Il est l’auteur, entre autres, de Son frère, adapté au cinéma par Patrice Chéreau, L’Arrière-Saison (Grand Prix RTL-Lire), Un garçon d’Italie et La Maison atlantique. En 2017, il publie "Arrête avec tes mensonges", couronné par le Prix Maison de la Presse. Il revient à l’autofiction en 2019 avec Un certain Paul Darrigrand puis Dîner à Montréal. En 2021, Le Dernier Enfant a paru chez Julliard. En 2022, son roman Paris-Briançon a rencontré un très grand succès en librairie. Ceci n’est pas un fait divers, paru en 2023, a reçu le Prix Nice-Baie des Anges. Ses romans sont traduits dans vingt langues.

Présentation de l'éditeur

 " Nous étions six – cinq garçons et une fille – insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l'un d'entre nous disparaisse ? "

S'inspirant d'une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l'île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80.

Ma chronique : 

Retour dans les années 80 et plus précisément en 1985. Cette année la famille arrive par le bac sur son lieu de vacances habituel, l'île de Ré. Hébergé par les amis de ses parents, Philippe retrouve avec plaisir François leur fils avec qui il passe le plus clair de son temps. Christophe fait partie de leur petite bande, il est apprenti pêcheur et cet été une nouvelle tête est venue grossir le groupe d'amis Nicolas qui habite sur l'île avec sa mère depuis peu. Le temps des vacances et souvent le temps des rencontres et Marc et la belle Alice venue de la capitale s'intègre au groupe. 'auteur nous plonge avec délices dans une époque révolue, une époque innocente où les écrans n'étaient pas encore venus parasiter les relations humaines. Avec un style empreint de nostalgie, l'auteur nous fait revivre cette époque. On se souvient des tubes musicaux qui battaient leur plein en boîte de nuit, des glaces en bord de mer et de cette insouciance propre aux adolescents. C'est aussi l'année du permis de conduire pour Philippe et des découvertes amoureuses. A son habitude l'auteur aborde avec simplicité l'homosexualité sans drame comme allant de soi maintenant qu'il a fait son coming out. Alice fait tourner les têtes surtout celle de François. Nicolas est le personnage le plus mystérieux on apprend peu à peu la raison de son déménagement de Poitiers pour l'île de Ré. Il faudra un drame pour marquer de façon indélébile ce mois de juillet où l'un d'entre eux disparaît, C'est alors le choc pour le reste du petit groupe, rien ne sera plus comme avant, l'innocence perdue à jamais, l'entrée dans le monde des adultes se fait fracassante. Des personnages attachants qui forment deux mondes, les insulaires et les touristes finalement indissociables.

Une lecture plein de charme, des chapitres courts qui se lisent tout seuls. Un beau roman qui vient nous toucher en plein cœur. Camaraderie, premières amours, soleil une atmosphère bénie entachée à jamais par cette disparition que rien n'efface. Bonne lecture.

Citations : 

Quand j'y repense, avec le recul des années, je trouve ce moment incroyablement attendrissant : on avait dix-huit ans, ce qu'on voulait, c'était plaire aux filles, ou aux garçons, c'était même la chose la plus importante, le reste ne comptait pas, pas du tout, on était dans cette inconsistance formidable, cette soumission à nos hormones, cette soumission à l'instant aussi. Après, on a vieilli et on a perdu cela : la vie tenant tout entière dans la futilité.

Je songe que c’est un état magnifique, l’innocence. Et qu’on ne s’en rend compte que lorsqu’on l’a perdue