Même pas morte ! - Anouk Langaney

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Un roman noir décapant, avec une octogénaire qui ne se laisse pas marcher sur les pieds !

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Même pas morte ! - Anouk Langaney

Ils ne m'auront pas ! Ni moi, ni mon pognon. Qu'est-ce qu'ils croient ?! Je ne suis pas encore morte ! Ce fric, c'est tout ce qui me reste de la grande époque. Et de mon homme. Alors j'ai beau commencer à sucrer les fraises, ce ne sont pas des morveux de cette espèce, sournois et lâches, qui vont plumer Minette Galandeau, même pas en rêve ! D'accord, je bats la campagne, parfois. Ça fait un bail que je m'en rends compte. Mais même diminuée, j'en vaux dix comme eux ! Ils me croient déjà liquide, comme ce crétin de docteur ? Qu'ils viennent. Je les attends. Le premier qui fait un pas de travers, je le bute.


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Je voudrais tout d'abord commencer par remercier la Masse Critique Babelio ainsi que les . On s'aperçoit dès les premières lignes qu'elle a un sacré caractère, un langage plutôt fleuri et que cette maladie et la perte de mémoire qu'elle entraine l'embête bien plus que la moyenne. Éditions Albiana pour l'envoi de ce livre. (Titre avec un signe de ponctuation)
Défi Lecture 2023
J'en profite pour valider la catégorie n°33 du Concernant la couverture, je la trouve un peu atypique avec ces striures, mais cela semble être un parti pris de la maison d'édition. J'imagine que la voiture que l'on aperçoit est la fameuse Jaguar XK de l'histoire. C'est une couverture sympa (qui réunit mes deux couleurs préférées qui plus est), mais qui ne l'aurait pas fait m'arrêter devant ce livre. Même si elle est assez intrigante, quand on inclut le titre.
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Concernant la plume d'Anouk Langaney, je l'ai trouvée agréable, fluide, pleine d'humour noir et d'autodérision de la protagoniste. C'est une plume qui se savoure, croyez-moi ! Je tiens aussi à souligner que je n'y ai vu aucune coquille, ce qui est un fait assez rare qui mérite amplement d'être souligné.
Gisèle Teillard est une vieille dame de quatre-vingt-huit ans. Veuve, elle vit seule chez elle, tranquillement, sans histoires, et découvre qu'elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Une petite mamie classique, peut-on penser. Mais il faut toujours se méfier des apparences.

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Pourquoi ? Elle va donc devoir faire avec cette maladie neurodégénérative qui altère sa mémoire, ainsi que parfois sa réflexion et sa vigilance. Nous allons suivre son combat et ses journées sous forme de journal intime. Minette/Gisèle n'était pas pour au départ, mais elle le commence sur conseil de son neurologue pour tenter de stimuler sa mémoire.
Et bien figurez-vous que la gentille Gisèle était autrefois connue sous le pseudo de Minette Galandeau, une hors-la-loi qui a fait les quatre cent coup avec son mari Maurice et sa bande (Jeannot, Poulet, Étienne...), bande qui avait amassé un sacré petit paquet d'oseille. En ce temps, la jeune femme était vive, débrouillarde, très douée avec les chiffres et d'une vigilance à toute épreuve. Même pas morte ! - Anouk Langaney
Aujourd'hui, même si son côté débrouillard et calculateur est resté, elle se fait arnaquer par un vendeur de salle de bain et peine à calculer la bonne somme à donner lorsqu'elle paye en espèces. C'est vous dire si son état la mine !

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Si cela tenait juste à ça, vous pourriez vous demander en quoi, à part avec son caractère, ce livre pourrait être drôle et pas simplement triste, voire ennuyeux. Et bien c'est l'arrivée d'Edward, son neveu (le fils de sa sœur décédée avec qui elle n'avait plus de contact depuis très longtemps), qui va chambouler sa vie. Si elle a envie de le croire, la paranoïa s'installe bien vite dans le quotidien de la vieille femme. Le jeune homme est-il réellement qui il prétend être ou bien en a-t-il après l'héritage (bien plus conséquent qu'il ne pourrait l'imaginer) d'une vieille femme seule et malade ? Est-il plutôt un flic déguisé ?Minette/Gisèle va devoir composer avec tout ce petit monde en plus de sa mémoire qui fout le camp, entre plans pour découvrir la vérité, mensonges, ruses, planification de vengeance au besoin, sécurisation du magot... Laissez-moi vous dire que ses journées vont être bien remplies et qu'elle ne trouve pas toujours ça forcément déplaisant...
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De la confiance à la paranoïa, il n'y a qu'un pas, surtout quand la mémoire calanche. C'est aussi sans compter sur une voisine un peu trop dominatrice et auto-satisfaite, un voisin pas très causant et peu rassurant ainsi qu'une infirmière bien trop jolie.

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Concernant la fin, je ne peux malheureusement pas vous dire ce que j'en ai pensé, sinon je vais vous spoiler... Sachez cependant que je m'en souviendrai longtemps.En résumé, j'ai passé un très bon moment avec ce roman noir flirtant avec le "polar", plein d'humour et d'autodérision. J'ai eu un petit coup de cœur et me suis prise d'affection pour Minette/Gisèle, cette petite vieille ancienne hors-la-loi dont la mémoire part à vau l'eau, mais qui garde quand même un esprit méfiant (parfois), très combatif et qui m'a bien fait rire avec toutes ses réflexions pas piquées des hannetons et son humour au vitriol.
J'ai vraiment adoré le caractère de cette octogénaire, certes diminuée, mais pas non plus dénuée d'humour noir, d'autodérision et de ressources. Parce qu'elle a beau perdre un peu la boule, elle n'est pas si sans défense que ça et son esprit reste malgré tout assez vif, avec de vieux souvenirs et reflexes qui reviennent à la surface de sa mémoire défectueuse.
J'ai tendance à clamer haut et fort que je préfère les récit à plusieurs voix, pour mieux comprendre et mieux apprécier les personnages. Ici, au contraire, je suis heureuse que ce roman ne contienne que celui de Minette/Gisèle. Pourquoi ? Tout simplement parce que si nous avions connu dès le départ la véritable identité d'Edward, il n'y aurait plus eu de mystère et la quête de vérité de notre protagoniste aurait été plus monotone.
Par certains côtés, ce livre n'a pas été sans me faire penser à Happy birthday grand-Même pas morte ! - Anouk Langaneymère de Valérie Saubade (que je vous conseille également). Bien sûr, les deux sont très différents : Éléonore a quatre-vingt ans, c'est une ancienne pianiste célèbre, elle est hémiplégique (donc ne parle pas et ne peut rien faire seule) mais a par contre toute sa tête. Elle se fait malmener par sa fille qui lorgne sur son héritage. La ressemblance tient dans le fait d'être diminuée, riche et avec quelqu'un en ayant après leur argent. Sans compter un bon caractère, bien que différent.
La maladie d'Alzheimer est un sujet sérieux et nombre de familles peuvent compter un de leur membres touché voire emporté par cette maladie neurodégénérative. Pourtant Anouk Langaney arrive à en parler avec légèreté et humour, même si c'est celui, noir, de la protagoniste.
Je ne peux que vous conseiller ce roman tout en humour, sous-entendus et planification.

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Même pas morte ! - Anouk Langaney Pour le dévorer, c'est par ici ou par . Même pas morte ! - Anouk Langaney

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois