Sous la porte qui chuchote

Sous la porte qui chuchote
Sous la porte qui chuchote
Wallace Price n’est pas ce que l’on peut appeler « un personnage sympathique » … loin de là même. Vous ne pleurerez sûrement pas en apprenant qu’il vient de mourir. Mais lorsqu’une femme se présentant comme une faucheuse vient le chercher à ses propres funérailles, Wallace a du mal à accepter son funeste destin. Au lieu de le conduire vers l’au-delà, la faucheuse l’emmène dans un petit village où se trouve un salon de thé pas comme les autres. Hugo, le patron de l’établissement, y aide les âmes à passer de l’autre côté. Wallace n’est absolument pas prêt à abandonner la vie qu’il a à peine vécue et avec l’aide de Hugo, il découvre enfin ce qui lui a manqué dans le passé. Mais un jour, le Directeur - un être mystérieux et puissant - annonce à Wallace qu’il devra effectuer dans une semaine la traversée vers le monde des morts. Ce dernier entreprend alors de vivre toute une vie en sept jours. Y parviendra-t-il ?
Sous la porte qui chuchote
Pourquoi ce livre ? Même si j'ai lu La Maison au milieu de la mer céruléenne de la même autrice, je n'avais pas forcément de lire cette nouvelle parution. C'est sa nomination au Prix Livraddict, catégorie Fantastique, qui aura finalement fait entrer ce titre dans ma PAL.
Mon ressenti sur Sous la porte qui chuchote va du tout au tout. J'ai détesté le début, car l'autrice n'a rien créé de plus qu'un nouveau personnage bureaucrate détestable. Imbu de lui-même, ni âme ni saveur, tout simplement le genre d'individus que personne ne veut dans sa liste de connaissances. L'impression que Klune nous avait ressorti les mêmes ingrédients pour préparer la même recette ne m'a donc pas lâchée pendant un bon tiers de l'intrigue. Voire la première moitié.
J'aime pourtant l'idée de cette intrigue. Ce qui nous attend après la mort peut être effrayant. La peur de l'inconnu est normale, presque universelle. Le soulagement de savoir qu'une espace de sas entre la mort et la suite serait un baume pour certains. De bien des manières dans ce récit, le baume sera efficace pour plus de gens qu'on ne le croit…
Mon regard sur le récit a changé du tout au tout au même titre que Wallace, le fameux bureaucrate exécrable. Du fait que j'avais le sentiment de lire une redite, je n'étais pas loin d'abandonner. Et puis progressivement, en même temps que Wallace s'ouvre aux autres et au monde, je me suis détendue et j'avais même très envie de plonger dans le roman, sur ma pause du midi. L'évolution du personnage central est trop soudaine à mon goût mais l'idée est là, avec les moments doux et les moments de tension. Si je reconnais être restée indifférente sur l'ensemble du roman, l'épilogue m'a soutirée quelques petites larmes.
Mais avant l'épilogue, parlons de la fin ! Non seulement elle est risible, elle est surtout incohérente avec tout ce qu'on nous raconte depuis le début, sur la dureté du Directeur et le caractère irrévocable des "ombres". Si j'appréciais les bons sentiments qui respirent dans cette intrigue, les efforts ont été annihilés par cette fin.
Les personnages manquent de nuances dans leur personnalité, en dehors de Mei et Nelson, mais la cohérence est là avec le rôle de chacun et la raison de leur présence dans ce salon de thé. J'ai eu du mal à m'attacher à Wallace mais j'approuve son évolution, parfait connard devenant une petite perle. On ne peut qu'aimer Hugo pour sa patience et sa douleur secrète, on ne peut qu'adorer la douce folie de Nelson, qui joue le rôle du parfait bouffon - mais pas que ! Même le chien est essentiel, ce que j'approuve.
Le style d’écriture correspond à ce que je gardais en souvenir, à savoir quelque chose d’à la fois neutre et doux, couplée à une bonne fluidité. Je ne peux pas dire que j’avais l’impression d’être dans un atmosphère cocooning mais la plume est en adéquation avec la teneur de l’intrigue.
Sous la porte qui chuchote
Ca aurait pu être une excellente lecture… mais je suis déçue par le début de l’histoire, qui reprend tout ce qu’on a découvert, déjà, dans La Maison au milieu de la mer céruléenne. Passé cette déception et au fil de l’évolution du personnage central j’ai développé un attachement pour cette histoire et son contenu original. Des personnages forts, parfois hilarants, pour une lecture en douceur. J’en garderai un bon souvenir, malgré un début difficile.
Sous la porte qui chuchote
14/20


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois