Isaac Vainio est furieux, frustré, blessé au plus profond de son âme : à l’issue de Lecteurs nés, il se voit privé de sa magie et exclu de Die Zwelf Portenære, l’organisation secrète dirigée par Johannes Gutenberg. L’adolescente qui était sous sa garde, Jeneta Aboderin, une bibliomancienne extrêmement talentueuse, a été enlevée et se retrouve sous l’emprise d’une force maléfique ancienne qui cherche à orchestrer le retour de l’armée des Spectres. Isaac ne peut rester sur la touche, mais dans sa situation il faut être prêt à tout... ce qui pourrait bien être son genre. Séance d’hypnose avec une thérapeute sirène, compromission avec un mage de sang, communication avec un pape de l’an mille dans une basilique romaine, cambriolage d’une banque sanguine possédée par des vampires... en orbite : il ne s’épargne rien et met sans vergogne son entourage en danger jusqu’à ce que Les Gardiens des Portes n’aient d’autre choix que de travailler de nouveau avec leur bibliomancien rebelle. Car le plus grand affrontement de sorciers que le monde ait connu s’annonce, et, l’existence de la magie commençant à filtrer auprès du public, la face du monde risquerait d’en être à jamais changée.
Pourquoi ce livre ? La fin de l'année approche et il est grand temps de clore quelques sagas, histoire de me rapprocher de mon objectif quant à mes sagas en cours. De plus c'est une trilogie lue en parallèle avec Mister, et ce dernier l'a terminé en août en tant que lecture de vacances, il était grand temps que je m'y colle !
Je ne peux pas dire que j'ai retrouvé le même plaisir qu'avec le premier et le second tome de Magie Ex Libris. Sur épreuves commence d'abord avec une énorme longueur puisque les cinquante premières pages ont bien de la peine à se lancer. Certes, c'est l'occasion de glisser quelques rappels quant à l'intrigue des tomes précédents, mais c'est tellement mou que j'ai bien cru abandonner. Finalement j'ai tenu… sans que l'envie d'abandonner ne m'abandonne, justement. Les péripéties se suivent sans se ressembler, allant toujours plus loin dans l'improbable… J'ai levé les yeux au ciel à plusieurs reprises, soupiré à d'autres, carrément grogné devant certains deus ex machina (même si le personnage n'est pas vraiment un dieu mais son statut d'immortel suffit à m'en convaincre). Bref, je n'ai pas du tout retrouvé le plaisir de découvrir une intrigue ficelée et des péripéties hautes en couleur comme ce fut pour les volumes précédents. Même la fin ne m'a pas emportée, sauf un moment qui concerne Titache, l'araignée. Pas de bol, c'est un moment qui ne dure pas dans l'intrigue, à un point où j'ai eu le sentiment d'être dupée car j'ai très vite compris que l'auteur ne laisserait personne mourir, peu importe la crédibilité de son sauvetage. Même l'envie de pleurer m'est interdite…
Pendant près de quatre cent pages je n'ai pas su m'investir, seule l'envie de connaître la fin m'a emmenée au bout. De fait, ce fut compliqué de retrouver cette complicité avec les personnages que j'aimais tant. Isaac est tellement à la ramasse dans ce tome qu'on ne comprend la manière dont il rebondir à la fin. Lena et Nidhi restent fidèles à elles-mêmes mais ne suffisent pas à relever le niveau de la bande. C'est en réalité Ponce de Léon qui m'a le plus plu, parce qu'il joue le rôle du mauvais garçon, à la fois très puissant et en même temps très rebelle, avec des répliques salées. Forcément je n'ai pu que succomber.
Je ne jetterai pas la pierre au correcteur car la traduction est toujours aussi fluide et entraînante, mais je trouve ça dommage (pour ne pas dire inadmissible) qu'une maison d'édition aussi reconnue et imposante dans le paysage de l'imaginaire n'ait pas livré un travail de correction plus minutieux. Confondre "sceptre" et "spectre" à plusieurs reprises, c'est normal quand on doit traduire tout un roman, un peu moins quand on doit le corriger… Ça entache un peu la lecture.
J'ai cru comprendre que L'Atalante ne publiera pas la suite parce que les éditeurs la trouvent trop mauvaise pour la défendre auprès des lecteurs, et je considère que dès ce troisième opus l'intelligence de l'intrigue est en chute libre. Les péripéties ne sont pas plausibles, les personnages manquent de saveurs, manquent de crédibilité, on nous vole toute émotion et le texte comporte des erreurs trop flagrantes pour être acceptables. Je suis allée au bout par curiosité mais je ressors soulagée de passer à autre chose. Dommage, j'adorais le pouvoir de Bibliomancie.
10/20
Les autres titres de la saga :
1. Le Bibliomancien
2. Lecteurs nés
3. Sur épreuves
- saga terminée -
