Le Nageur, Pierre Assouline

Bonjour tout le monde !! 🤗

Je ne pouvais pas attendre plus longtemps avant de vous écrire et de publier ma chronique sur Le Nageur de Pierre Assouline.

Après avoir lu Le soldat désaccordé, je suis allée sur le site de la bibliothèque et je suis tombée sur ce livre. Le résumé m’intéressait donc je l’ai réservé afin de pouvoir tranquillement le lire. Je connaissais l’auteur de nom mais je n’avais encore rien lu de lui.

Résumé :

Le Nageur, Pierre Assouline

Auteur : Pierre Assouline

Genre : Biographie

Édition : Gallimard

Année : 2023

Nombre de pages : 252 pages

Jusqu’où un homme ayant affronté le mal absolu peut-il aller pour ne pas s’effondrer, surmonter sa souffrance et se projeter à nouveau vers l’avenir ? Le Nageur retrace le destin exceptionnel d’Alfred Nakache.
Né à Constantine, tôt devenu champion de France et d’Europe avant d’être sacré recordman du monde, ce sportif de haut niveau fut sélectionné pour représenter la France aux Jeux olympiques de Berlin en 1936 puis à ceux de Londres en 1948 ; mais entre les deux, il connut l’épreuve suprême d’une vie. Dénoncé par un rival comme juif et comme résistant à la Gestapo toulousaine, il fut déporté avec sa jeune femme, Paule, et leur petite Annie. D’Auschwitz à Buchenwald en passant par la marche de la mort, il survécut grâce à une volonté et une constitution athlétique hors du commun. Mais à quel prix ?
Offrant une époustouflante traversée du siècle, Le Nageur est le récit d’une existence tendue vers un but : l’excellence et le dépassement de soi. Et surtout, en toutes circonstances, tenir, se tenir, résister. Une leçon de vie.

Mon avis :

Vous pouvez le voir au résumé, l’histoire n’est pas une promenade de santé. Ce n’est pas le livre idéal à lire avant de dormir ou en vacances. C’est un récit sérieux, réel et qui se veut être une biographie extrêmement documentée de la vie du nageur Alfred Nakache. Ne connaissant pas ce sportif, avant de débuter ma lecture je suis allée regarder sur internet à quoi il ressemblait et qui il était afin de m’en faire une idée. L’objectif n’était pas de me spoiler le livre mais de savoir dans quoi je m’embarquais avec cette lecture.

Le début du livre place la vie d’Alfred Nakache, né à Constantine en Algérie, dans son contexte. L’auteur y raconte comment il en est venu à aimer nager alors que l’eau le terrifiait, et comment la natation est devenue son refuge, sa force et sa détermination. Il quitte sa terre natale pour aller en France afin de s’entraîner. Il ira à plusieurs endroits mais c’est à Toulouse qu’il fera ses marques et restera. Surnommé également « Artem », nous le suivons dans ses entrainements, dans ses compétitions, dans son travail acharné pour améliorer sa nage. Les règles du sport (typiquement la distinction entre la nage de la brasse et du papillon) ont évolué depuis son époque mais le livre est fait tel que même si nous n’y connaissons rien au domaine du sport de haut niveau nous comprenons tout.

L’esprit du sport, la force de la compétition, les défis lancés à soi-même et à son corps, l’engouement national pour ce champion portent haut et fort Alfred Nakache. Seulement le tableau de victoires se teinte d’une ombre qui plane et rode : le nazisme. Dès la déclaration de la guerre par l’Allemagne puis surtout lors de l’Occupation, les SS traquent les juifs pour les déporter. Ce ne sont pas les seuls à être déportés, les tsiganes, les handicapés, les résistants, les opposants politiques, etc. en font également partie. Alfred Nakache est juif mais il est encore protégé car étant sportif de haut niveau l’Allemagne s’en sert contre lui pour sa propagande du corps sportif. Ceci ne dure pour autant pas longtemps et il subit rapidement le sort commun des juifs : interdiction de travailler en tant que professeur de gymnastique au lycée où il était, interdiction de compétition puis interdiction de nager. Sans trop en dévoiler il va rentrer dans la Résistance. Un de ses principaux rivaux est Jacques Cartonnet, français et champion de natation dans plusieurs catégories. Celui-ci se tournera vers le nazisme et ne tardera pas à effectuer de la délation. Lorsque Alfred Nakache est déporté à Auschwitz puis à Buchenwald, il ne cessera de se dire que c’est son rival qui l’a dénoncé, lui et sa famille, car plusieurs éléments le prouvent.

La deuxième partie du livre parle de la déportation, de l’horreur des camps, de la marche de la mort et du quotidien des déportés dans les camps de concentration et d’extermination. Ce n’est pas le premier livre que je lis sur le sujet mais la force d’écriture de Pierre Assouline qui raconte sur la base de recherches historiques fait froid dans le dos. J’ai lu ces chapitres tranquillement installée dans mon jardin et j’ai plusieurs fois dû faire des pauses, marcher et me détacher du livre tellement c’était violent. Je suis peut-être sensible, fragile ou ce que vous voulez mais même la nuit ça revenait me hanter. Ce sont des livres qui sont nécessaires tant pour le devoir de mémoire que pour l’Histoire.

Pierre Assouline a fait énormément de recherches pour ce récit, j’ai apprécié voir figurer à la fin plusieurs pages de sources citées. Dans certains biographie ça manque (j’ai en tête L’inventeur où aucune source n’était citée) et moi j’ai besoin de savoir quand je lis une biographie jusqu’où le récit est réel et jusqu’où l’auteur s’est permis des libertés. La dernière partie du livre m’a extrêmement intéressée sur le plan historique. Je n’en dis pas plus pour vous laisser découvrir d’autres éléments lors de Libération de Paris puis de la France.
Le livre est rempli d’humilité et de leçons de vie sans être pompeux ou ennuyant. J’ai mis du temps à le lire car chaque phrase se savoure, se réfléchit et questionne. J’ai relu certains passages plusieurs fois. Chaque titre de chapitre comporte le nom d’une ville permettant ainsi de situer le lecteur dans la vie du nageur.

Lors du club lecture de vendredi dernier, j’ai parlé de Le Nageur même si je ne l’avais pas encore terminé. J’ai ainsi découvert que les médiathèques françaises devaient travailler sur la notion du sport vis-à-vis des Jeux Olympiques de 2024. Ma médiathèque est en train d’y réfléchir et vont proposer ce livre dans leur sélection.
Pour la petite anecdote, Renaud Leblond a publié quelques mois avant Pierre Assouline une biographie sur Alfred Nakache Le nageur d’Auschwitz. Les deux auteurs ne se sont pas concertés et l’ont découvert lors de la publication. Histoire d’en découvrir plus, j’emprunterai ce livre également.

Le Nageur dresse une fresque de la natation sous le nazisme et la cruauté allemande de cette époque. Il en ressort un homme grand, sportif, charismatique, fort, humain et surtout remplit d’humilité, de bravoure et d’altruisme. La biographie de Pierre Assouline lui rend pleinement hommage. Cet état sportif est son mantra et est inspirant de respect. Un récit viscéral de la première à la dernière ligne.

Si vous avez lu ce livre n’hésitez pas à m’en faire un retour dans les commentaires, cela m’intéresse beaucoup. De même si vous avez lu Le nageur d’Auschwitz de Renaud Leblond.

Je vous souhaite une excellente semaine et vous retrouve tout bientôt dans un prochain article 🏊🏼‍♂️

Laure


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