L’eau des collines : Jean de Florette & Manon des sources

Par Entre Les Pages @EntreLesPages

Jean de Florette :
Aux Bastides blanches, Ugolin, le neveu laid et un peu simplet de César Soubeyran a l’idée de cultiver des œillets. Convaincu que cela peut rapporter de l’argent, son Papet accepte de l’aider financièrement. Ils proposent alors à Pique-Bouffigue d’acheter sa propriété car sa terre est bonne et qu’elle a une source. L’homme refuse, une dispute éclate et le Papet fait tomber Pique-Bouffigue de son arbre. Quelque temps plus tard, celui-ci décède. C’est alors que César et Ugolin bouchent la source des Romarins afin de décourager tout acheteur. Ce à quoi ils ne s’attendaient pas, c’est que l’héritier de Pique-Bouffigue décide de s’installer définitivement avec des projets de cultures et une détermination de fer. Jean Cadoret est pourtant le fils de la belle Florette que tous ont aimée il y a des années de cela. Le bossu se tue pourtant un peu plus chaque jour à la tâche sous les yeux de tous, et Ugolin l’aide autant qu’il le peut pour se mettre sa famille dans la poche.

Manon des sources :
Des années plus tard, Manon a grandi et vit au contact de la nature. Elle est belle et sauvage. La jeune femme, qui détient le secret de la source des Romarins, cherche à se venger de ce qui a été fait à son père et à sa famille. Au village, peu de choses ont changé hormis l’arrivée du nouvel instituteur et de sa mère.

J’ai aimé :
– être dans l’univers de Marcel Pagnol. Lire son langage, son humour, sa sensibilité, ses thèmes.
– les décors : comme toujours, il font partie intégrante de l’histoire, la nourrisse. Marcel Pagnol et sa chère Provence sont puissants ensemble.
– l’intrigue simple mais forte et intacte malgré la date de publication du livre.
– le début : l’histoire commence par un meurtre. Le ton est donné.
– les personnages, leurs épaisseurs et leur complexité finale. La méchanceté, la bonté, la cupidité, l’intelligence, la détermination, la tristesse, l’envie d’être heureux, la manipulation, l’amour, l’amitié naviguent sans boussole dans les chaos de chacun. Les rapports qu’entretiennent les personnages sont effrayants, violents, meurtriers.
– la part sombre de ces romans.
– le désir de vengeance de Manon, puis l’amour qui la sauve de sa peine.
– le village et ses habitants d’une autre époque.
– être au contact de ces êtres dont la survie dépend du bon vouloir de la nature.
– cette présence pesante mais aussi majestueuse de la nature.
– pouvoir imaginer les acteurs des films de Claude Berri en lisant les livres.

Jean de Florette
Présentation de l’éditeur :
Au village des bastides blanches, on hait ceux de Crespin. C’est pourquoi lorsque Jean Cadoret, le bossu, s’installe à la ferme des romarins, on ne lui parle pas de la source cachée. ce qui facilite les manœuvres des Soubevran, le Papet et son neveu Ugolin. qui veulent lui racheter son domaine à bas prix… Jean de Florette (1962), premier volume de l’eau des collines, marque, trente ans après pirouettes, le retour de Pagnol au roman. C’est l’épopée de l’eau nourricière sans laquelle rien n’est possible. Marcel Pagnol y développe l’histoire du père de Manon, évoquée sous forme de flash-back dans le filin Manon des sources (1952). les dialogues sont savoureux, et la prose aussi limpide que dans les souvenirs d’enfance. quant au Papet et à Ugolin, à la fois drôles et terrifiants, ils sont parmi les créations les plus complexes de Pagnol.

Manon des sources
Présentation de l’éditeur :
Après la mort du bossu et la vente des Romarins, Manon et sa mère s’installent dans la grotte de Baptistine. Quelques années plus tard, Manon trouve l’occasion de se venger… Pagnol s’est souvent adapté lui-même, passant aisément du théâtre au cinéma. ici, il fait le chemin inverse, et adapte un film en roman : Manon des sources (1963), deuxième partie de L’eau des collines, est la « mise en roman » du film éponyme, tourné dix ans plus tôt. On en retrouve tous les personnages, et on est émerveillés de voir que les dialogues, qui sont souvent, mot à mot, les mêmes, « s’entendent » aussi bien sur la page que sur l’écran. Manon des sources sera une sorte de testament : Pagnol ne réalisera jamais Jean de Florette et n’écrira plus de fiction.

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