Les Archives des Collines-Chantantes, tome 1 - L'impératrice du Sel et de la Fortune

Par Mana_


Un mariage politique force In-yo, jeune femme de sang royal, à s'exiler au sud, dans l'empire Anh. Ses frères sont morts, ses armées et leurs mammouths de guerre vaincus de longue date restent reclus derrière leurs frontières. Seule et humiliée, elle doit choisir ses alliés avec circonspection. Lapin, une jeune servante vendue au palais par ses parents en réparation de l'absence de cinq paniers de pigments se prend d'amitié pour la nouvelle épouse esseulée de l'empereur et en voit son existence bouleversée. Chih interroge la domestique au crépuscule de sa vie sur les divers objets peuplant sa maison. Leurs origines forment une histoire que les archives officielles ignorent et qui pourrait déstabiliser l'empire.

Pourquoi ce livre ? Encore une fois, c'est pour la beauté de la couverture que j'ai repéré cette série. Les très bons avis et l'univers asiatique ont fini de me convaincre d'attaquer cette saga.
L'Impératrice du Sel et de la Fortune n'a pourtant pas réussi à me convaincre. C'est une lecture tout en douceur, un récit posé où les histoires s'entremêlent, avec passé et présent très fusionnels. Étant donné la culture dans laquelle on se situe, tout est très pudique, piqué dans les métaphores et les non-dits. J'ai adoré tout ça…
… Et je reste sur ma faim. Une si longue histoire pour si peu de résultat, j'ai refermé le livre avec un sentiment de frustration que je ne m'explique pas. Un manque de vision sur le décor ? Un ensemble qui manque de sens ?
Je ne me suis pas non plus attachée aux personnages, même si leur récit, notamment celui de Lapin évidemment, est très beau et poétique. Je suppose que ce manque d'empathie provient du fait que c'est une histoire intime du passé, le temps fait qu'on prend de la distance. De plus, le héros principal, Chih, est très en retrait, du fait qu'il n'est que le réceptacle du récit de Lapin, si bien qu'il est impossible de réellement développer sa personnalité. Il n'a pas tellement voix au chapitre.
Il n'y a pourtant pas que des défauts. La traduction rend parfaitement compte de cette pudeur caractéristique des écrits en provenance de l'Asie. On sent que les mots sont choisis avec soin, avec une beauté toute singulière. Pas de doute, les descriptions manquent à l'appel mais le style à lui seul permet de plonger dans cette ambiance particulièrement unique.

Une lecture en demi-teinte, ce qui me surprend et me frustre à la fois. Si j'ai aimé l'ambiance et la plume, je reste sur ma faim quant à l'intrigue en elle-même, vide de sens, et ses personnages, pour lesquels je n'ai ressenti que peu de chose. Je lirai la suite, par curiosité, si la médiathèque se la procure.

13/20
Les autres titres de la saga :
1. L'impératrice du Sel et de la Fortune
2. Quand la tigresse descendit de la montagne
- saga en cours -