" Encore un jour de pluie "
L'été. En Ecosse. Dans les Highlands. Au bord d'un lac. Un village de vacances. Des chalets. Quelques familles britanniques qui se frôlent sans jamais se fréquenter. Et la pluie. Quasiment le déluge, qui favorise le repli sur soi. De rares velléités de sortie, cirés, bottes et tout le tralala. Des tentatives vite avortées tant cette pluie s'obstine.
Et puis les incongrus. Celles et ceux du chalet dont chaque nuit émane des musiques qui perturbent le sommeil des autres vacanciers, ces gentils britanniques qui ne dérogent pas à leurs habitudes. Bulgares ou Roumains ? Car c'est bien la question que se posent ces gens raisonnables. Qui leur ont trouvé un nom à ces intrus, à ces pas ressemblants : les Shevchenko. Jusqu'au soir, tout aussi pluvieux que les précédents, où l'exaspération atteint à son comble, lorsque quelques-uns parmi les gens raisonnables s'en vont réclamer des comptes aux Incongrus qui n'ont de cesse de fêter allez savoir quoi. Frapper à la porte du chalet. Être convié à prendre place parmi les fêtards. La suite ne se raconte évidemment pas.
Un roman qui, mine de rien, dans l'empilement des portraits puis dans sa dramaturgie finale exhibe quelques-unes des tares purulentes qui caractérisent les sociétés occidentales, dont la britannique est l'un des fleurons.