Les Enfants de Ji, tome 3 - La Voix des Aînés

Par Mana_


Le temps des batailles semble bien loin aux héritiers qui coulent des jours heureux en regardant leur progéniture grandir. Mais la menace finit par resurgir et tous, à l’exception de Bowbaq, disparaissent dans des conditions mystérieuses laissant leurs enfants seuls dans la tourmente. Qui les a enlevés ? Où sont-ils détenus ? Pourquoi des sectes d’assassins traquent-elles les enfants des héritiers ? Une fois encore, ces questions trouveront leur réponse sur l’île de Ji, où doit se rendre la nouvelle génération d’héritiers. Tandis que Sombre, le démon créé par le sorcier Saat avant sa mort, attend l’heure de sa revanche…

Pourquoi ce livre ? Ji est un univers doudou par bien des aspects. Je suis peut-être moins attachée à ce second cycle, je plonge tout de même dedans avec un grand plaisir.
Cela s'est d'ailleurs ressenti avec ce troisième opus puisque j'ai lu La Voix des Aînés sur deux petits jours - pour rappel, l'édition intégrale de Mnémos offre une maquette certes aérée mais à la taille de police petite. Cette suite m'a paru bien plus rythmée. Même si l'auteur n'arrive pas totalement à se départir de son intrigue du premier cycle, ce qui m'a d'abord fait grimacer, avec le recul je trouve au contraire que cela donne de la profondeur à l'ensemble. C'est souvent le cas dans des romans plus jeunesse, où on rencontre une divinité, une créature ou un obstacle précis une fois au fil de la narration et puis on passe à autre chose. Ici, revoir des entités du Secret de Ji est un excellent rappel de tout le chemin parcouru et donne de la matière à l'Histoire, à la religion, aux entités, etc. À côté de ça, l'auteur renouvelle ses effets et ses rebondissements, ce qui offre tout de même une bouffée d'air frais dans son intrigue.
J'ai toujours un blocage au niveau des personnages, notamment au niveau d'Eryne, qui me paraît parfois trop pimbêche, parfois trop mature. Elle a également eu une façon de se jeter dans les bras des hommes qui me paraît olé olé, étant donné toute sa retenue et ses pensées jusqu'alors. À l'inverse, je trouve que Keb a tenté d'être l'homme courtois, l'épaule qui soutient, alors que ca n'a jamais été son rôle jusqu'à maintenant, comme s'il avait manipulé pour parvenir à ses fins. Je sais que ce n'était pourtant pas le but de l'auteur, qui a insisté sur le fait que son personnage était là pour aider et non pour profiter… Ce fut fait avec maladresse, ce qui m'a sortie de ma lecture. (Petite pensée pour Niss, je croise les doigts.)
C'est en revanche toujours aussi plaisant à lire. Pierre Grimbert a une plume douce et tendre, comme un bonbon qui fond sur la langue. C'est vrai qu'il n'y aurait pas la petitesse de la police d'écriture, ses histoires se liraient d'une traite.

Un troisième tome intéressant malgré certaines facilités et maladresses. On est sur un schéma de fantasy classique, dotée de quelques répétitions scénaristiques avec le premier cycle, pourtant la lecture fut entraînante, portée par une plume douce. Dommage que je n'arrive pas à m'attacher à ce nouveau groupe d'héritiers, l'expérience n'en serait que plus réussie.

14/20
Les autres titres de la saga :
1. Le Testament oublié
2. La Veuve Barbare
3. La Voix des Aînés
4. Le Partiarche
5. Le Sang du Jal
- saga terminée -