Gunslinger spawn : le pistolero de booth et mcfarlane

Par Universcomics @Josemaniette

 Vous trouverez toujours quelqu'un parmi vos connaissances pour affirmer que Spawn, c'est bel et bien fini! On s'entend dire que les années 1990 sont terminées depuis belle lurette, et tout ça, ce n'est pas beau, pas propre. Et puis vous aurez les autres, les lecteurs un peu plus curieux et au courant de ce qui se fait ces temps derniers, qui non seulement trouvent l'imprudente déclaration précédente stupide, mais en plus profitent pleinement de la décision récente de Todd McFarlane de développer considérablement l'univers partagé de sa création. Les lecteurs du Mag' le savent, nous avions consacré la couverture il y a 2 mois à Spawn; et pour cause, après King Spawn, c'est au tour de Gunslinger Spawn de débarquer chez Delcourt, en version française. L'incarnation pistolero du personnage est transportée à nôtre époque, un bond de cent-cinquante ans dans son histoire, qui ne connaît au départ de ses aventures aucune explication. Mettons tout de suite le doigt sur une des qualités de l'album, à savoir le dessinateur de l'essentiel des pages. Brett Booth lui aussi est particulièrement connoté années 1990 et de toute évidence, il n'en a cure; au contraire, il réussit à récupérer toutes les tendances et fantaisies graphiques d'alors pour les exacerber, les soigner, les peaufiner et produire ce qui ressemble à son meilleur travail à ce jour. C'est bien évidemment très gore et outrancier, mais c'est aussi ce que l'on aime trouver quand on feuillette un ouvrage marqué par le sceau de Spawn. Le Pistolero est un peu moins puissant que la version la plus célèbre représentée par Al Simmons. Il va devoir apprendre à composer avec un présent qui n'est pas le sien. Par exemple, il ignore que sa moto a besoin d'essence pour fonctionner (on peut tout de même se poser la question de comment il parvient à la mettre en marche) ou bien l'utilisation des toilettes et leur place dans les habitations modernes. Par chance, il va avoir à ses côtés un jeune homme (Tyler Bartlett) qui va répondre à l'essentiel de ces questions, bien malgré lui, par ailleurs. 

On trouve bien entendu des similitudes entre le personnage du "Spawn classique" et cette version Gunslinger. Par exemple, la tragédie de l'être aimé et disparu. Dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui, le Pistolero a perdu son amour, assassinée par des criminels au service des forces du mal. Lui aussi est l'objet de jeux de pouvoir, au temps présent, qu'il ne maîtrise pas complètement. Il est clairement manipulé par le Clown, désormais entité séparée du Violator, qui voudrait bien le recruter pour parvenir à tromper la vigilance et la confiance de Al Simmons et rouvrir les zones d'ombre qui sont désormais condamnées. Seulement voilà, il y a une différence entre ignorer beaucoup de choses et être complètement crédule. Tout ceci est un prétexte à de nombreuses pages de baston où tous les coups sont permis; non seulement les armes vont être employées, mais nous trouvons aussi des attaques de loups, des anges dont les ailes sont arrachées, ainsi qu'une scène de beuverie très intéressante qui tourne au poker menteur et gore. Gunslinger Spawn est aussi drôle par endroits, notamment toute la dynamique qui s'instaure, en des circonstances certes dramatiques, entre le jeune Tyler et notre nécro-héros. On aurait même en lire plus encore, tant le concept semble réjouissant et porteur de contrastes humoristiques. McFarlane est bien entendu le maître à bord et on devine qu'il doit beaucoup s'amuser avec ce Gunslinger, qui est un peu un travail semblable à ce qu'il a fait aux débuts de Spawn. Le character building n'est pas encore terminé, et les fans de la première heure devraient y trouver leur compte. Notons aussi que les couvertures des volumes publiés par Delcourt finiront par former une grande connecting cover (dernière pièce du puzzle avec l'Escouade Infernale le mois prochain), et qu'il existe aussi une variant cover exclusive pour Pulp's Comics, qui pourrait vous intéresser (vous la voyez ci-dessous). Avis définitif sur cette sortie : de la bd décomplexée et les années 1990 ressuscitées! 
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