Un retour en douceur(s)

Par Albertebly
Après plusieurs mois d’absence, votre bonne vieille Tata Alberte parvient enfin à revenir par ici. Et on revient le sac à dos chargé de douceurs.
Ce genre de vent de fraîcheur avec pétales printaniers intégrés.

L’idée nous est venue de recouvrir notre honte sous un titre à double sens. Un retour en douceur parce qu’on revient un peu honteuses, sur la pointe des pieds, en essayant de poster à nouveau un article par mois au moins. Et un retour en douceurS parce que c’est ce qu’on vous propose dans cet article. Des petites douceurs à (re)découvrir, des choses qui nous ont fait du bien récemment et qu’on vous partage au cas où, vous aussi, vous seriez pas dans la meilleure des formes en ce moment et qu’un petit vent de fraîcheur vous ferait le plus grand bien.

De la littérature croate et de la BD mignonne

Miracle à la combe aux Aspics – Ante Tomic

Préparez-vous à être totalement ébouriffé.es par ce livre. Des péripéties improbables, des personnages hauts en couleur. Voilà une lecture réjouissante parce qu’elle nous propose (enfin) quelque chose de différent. C’était notre première rencontre (et pas la dernière je pense) avec la littérature croate et sincèrement, on a passé un bon moment. Ne vous attendez pas non plus à la lecture de l’année mais soyez sûr.es que vous avez là un court livre apte à vous divertir pendant quelques heures.

Dans un coin paumé de montagnes croates vivent Jozo Aspic et ses quatre fils. Une petite famille aux airs de rednecks qui aurait aussi bien pu être à la tête d’un film d’horreur que n’aurait pas renié Tobe Hooper.

Pas d’inquiétude, ce livre ne comporte pas de scènes trash et le ton est très clairement humoristique. Mais sincèrement avec des personnages pareils et un ton plus plus sérieux, on aurait là matière à écrire un livre bien sordide.

Hygiène douteuse, refus de payer l’électricité (le risque pour les membres de la compagnie d’électricité qui se présentent à leur porte est de se prendre des coups de carabine dans le cul), repas exclusivement composés de polenta mélangés à des ingrédients assez improbables (pensez au mélange le moins ragoutant que vous puissiez imaginer. Voilà, vous avez une idée de leurs repas), les Aspic vivent… chichement on va dire (aha) depuis la mort de la mère de famille. Tout change lorsque l’aîné, Kresimir, décide de trouver une épouse. Mais quand ladite épouse est déjà promise à un autre, tout se complique…

Vous voyez l’ambiance. Des gens un peu inadaptés socialement quoi.

On ne vous en dit pas beaucoup plus sur ce livre qui est très court, d’une part mais aussi assez compliqué à résumer tellement c’est barré. Mais pour vous donner une vague idée de l’ambiance une fois de plus, il faut s’imaginer une comédie entre Dupontel et Alex de la Iglesia. Des films qui mettent souvent en avant des familles de dégénérés quand même.

Pas vraiment une douceur vous me direz, mais un moyen de rire un peu, dans ce monde de brutes !

Raven et l’ours T.1 – Bianca Pinheiro

Puisque vous insistez et que vous réclamez une douceur, une vraie : voici une petite pépite découverte fin de l’année 2021 pour nous. Une bulle de douceur visuelle et un duo plus attachant tu meurs. Voilà la recette de la Brésilienne Bianca Pinheiro pour cette BD dont nous n’avions, pour notre part, jamais entendu parler. Et c’est bien dommage croyez-moi parce que cette saga en trois tomes a un potentiel dingue.

Raven rencontre Dimas alors qu’elle est à la recherche de ses parents. Mais le portrait-robot qu’elle lui livre est pour le moins minimaliste, pour ne pas dire qu’ils pourraient ressembler à n’importe quels humains. Cet ours qui avait tout du ronchon finit par céder. Il se décide à accompagner Raven dans sa quête pour retrouver ses parents.

Raven & l’ours et nous… Une BD à réserver aux adultes qui aiment les trucs adorables quand même.

Ne vous fiez pas aux dessins mignons de cette BD, elle est plutôt à destiner aux adultes (selon moi) quoiqu’elle puisse aussi être lue par les enfants (même s’ils n’auront pas toutes les références sur lequel repose souvent l’humour). Bianca Pinheiro nous livre ici une aventure qui mêle la tendresse et les traits ronds à l’humour. Le tout est savamment dosé pour nous faire passer un excellent moment, presque hors du temps. On souffle du nez, on se rend compte qu’on a un petit sourire niais et parfois même on se surprend à rire franchement.

C’est parce qu’au-delà de cette douceur apparente, Raven & l’ours est aussi bourré de références à la culture traditionnelle et à la pop culture. Ainsi vous rencontrerez au cours de votre périple d’insupportables énigmes à résoudre pour pouvoir poursuivre sa quête (un trope du conte), des références à Mario Bros et à Harry Potter et du brisage de quatrième mur en bon et dû forme.

Bref, ce premier tome a été un vrai régal pour moi. C’est frais, c’est drôle, c’est Raven & l’ours et pour être sincère, j’ai bien hâte de lire la suite !

Un film d’Agnès Varda, et ça repart

Il ne me semble pas qu’on ait déjà évoqué ici notre amour pour la réalisatrice française. Au-delà du personnage plein d’humanité, de poésie et de revendications qu’elle semblait être, elle est aussi notre meilleure amie quand on en vient à parler cinéma qui fait du bien. En tout cas, son cinéma nous fait du bien à nous. Aujourd’hui on vous parle de L’une chante l’autre pas, un film sorti en 1977. À la frontière entre film musical (il y a très peu de chansons malgré tout), drame et représentation du féminisme à cette époque.

L’une chante, l’autre pas (1977) – Agnès Varda

L’une chante l’autre pas nous parle de Pauline, 17 ans et de Suzanne, la vingtaine. Nous suivons au cours de ce film la relation qui va se nouer entre ces deux femmes et son évolution au fil des ans. Malgré leurs différences, elles se tiennent toujours debout ensemble, main dans la main.

L’aspect parfois trop « didactique » et bienveillant du film pourrait prêter à sourire. En voyant ce film d’Agnès Varda en 2022, on constate avant tout que le patriarcat qui semble éradiqué à la fin du long métrage, est toujours bien présent dans notre monde. Le film offre cela dit un regard optimiste sur l’avenir et nous rappelle surtout que l’avancée des droits des femmes passera toujours par la sororité, et ça ça regonfle à bloc. De l’avortement au planning familial, de la pilule au rejet de la structure familiale traditionnelle, L’une chante l’autre pas aborde des thèmes centraux du féminisme.

Finalement L’une chante l’autre pas c’est surtout l’histoire d’une quête pour Pauline et Suzanne, une quête qui consiste à trouver une forme d’épanouissement en tant que femmes dans un monde fait pour les hommes.

Le film avait reçu un assez mauvais accueil à l’époque de sa sortie, jugé utopiste et cucul en un sens. Moi ce que j’y vois c’est un film certes assez mielleux mais qui, malgré tout, fait un bien fou. J’ai été bluffée de découvrir un long-métrage sorti à cette période et qui porte un message aussi fort et moderne d’une certaine façon. J’ai regardé L’une chante l’autre pas, presque comme si on regardait un documentaire. Un film qui fait l’état des lieux du féminisme et des revendications féministes en France dans les années 70. Et rien que pour redécouvrir les combats de la deuxième vague, ça vaut le coup d’œil.

Bienvenue à Pipouland. Agnès sera votre guide durant cette visite.

Mais les films de Varda, ce sont aussi du baume pour les yeux. Visuellement c’est d’une douceur incomparable et lorsque la réalisatrice s’adresse à nous en voix off, c’est toujours avec cette intelligence et ce brin de malice dans la voix que l’on aime tant. Bref, Agnès Varda c’est l’être humain dont vous avez besoin dans vos vies sans le savoir quoi !

Si vous n’avez jamais vu de film de cette réalisatrice, on vous invite à découvrir sa filmographie qui fait du bien au cœur comme aux yeux tant son travail déborde d’amour et d’humanité.

En parlant d’amour tiens, je vous propose un court épisode de podcast qui m’a beaucoup plu. Suivez-le guide, c’est par ici ↓

Et un podcast tout doux, un !

Ça faisait quelque temps que je voulais découvrir le podcast Profils produit par Arte. Car Arte, non contente d’être une des chaînes TV proposant le meilleur contenu, est également à l’origine de super podcasts. Parmi ceux-ci, se trouve Profils, un podcast qui nous propose à chaque épisode une nouvelle création sonore mêlant intimité et tranches de vies. Bref, c’est vraiment une très chouette démarche et il y a vraiment une très grande diversité d’histoires à découvrir. Alors qu’on furetait à la recherche d’un podcast pour nous accompagner le temps d’une machine à étendre (avouez, on fait tous ça), on s’est enfin penchées sur ces histoires que Profils avait à nous raconter. Et c’est quasi les yeux fermés qu’on a cliqué sur l’épisode Grand Amour de Mathilde Guermonprez.

Si vous avez besoin d’une petite touche de douceur et de tendresse dans votre journée, on vous invite à prêter l’oreille à ce que Marguerite a à nous dire. Dans ce court podcast, elle nous raconte son premier amour, celui qu’elle vient de retrouver, bien des années après, à l’âge de 82 ans. C’est beau, Marguerite est ultra kiki et fleur bleue. Vous allez l’adorer, c’est obligé. Et sinon on vous comprend plus les amigos, on vous l’dit, directe.

Et franchement, finir cet article avec Marguerite, c’est la meilleure chose à faire. Du coup on espère que vous aurez trouvé là de quoi vous réchauffer le cœur, le temps d’un film, d’un livre, ou d’un court épisode de podcast.

Joli mois de mars les copinous ♥

On espère que cet article va vraiment marquer notre retour sur la blogosphère. On sait déjà de quoi on va vous parler pour le prochain article, c’est un bon début n’est-ce pas ‽ (le saviez-vous, ceci est un point d’exclarrogation, mélange d’interrogation et d’exclamation, un cocktail parfait pour les Alberte à la fois perdues et motivées.)

En attendant je vous souhaite un très joli mois de mars, plein d’arbres en fleur et de belles lectures au coin de timides rayons de soleil.

La bonne bise,

Votre bonne vieille Tata Alberte,

éé