La vie invisible d’Addie Larue – V.E Schwab

Par Rowenabookine

Titre : La vie invisble d’Addie Larue

Auteur : V.E Schwab

Edition : Lumen

Genre : Fantastique

Pages : 697

Parution : 3 juin 2021

Une vie dont personne ne se souviendra… Une histoire que vous ne pourrez plus jamais oublier… Une nuit de 1714, dans un moment de désespoir, une jeune femme avide de liberté scelle un pacte avec le diable. Mais si elle obtient le droit de vivre éternellement, en échange, personne ne pourra jamais plus se rappeler ni son nom ni son visage. La voilà condamnée à traverser les âges comme un fantôme, incapable de raconter son histoire, aussitôt effacée de la mémoire de tous ceux qui croisent sa route.

Ainsi commence une vie extraordinaire, faite de découvertes et d’aventures stupéfiantes, qui la mènent pendant plusieurs siècles de rencontres en rencontres, toujours éphémères, dans plusieurs pays d’Europe d’abord, puis dans le monde entier. Jusqu’au jour où elle pénètre dans une petite librairie à New York : et là, pour la première fois en trois cents ans, l’homme derrière le comptoir la reconnaît. Quelle peut donc bien être la raison de ce miracle ? Est-ce un piège ou un incroyable coup de chance ?

Déjà vu. Déjà entendu. Déjà vécu.

Ayant vraiment adoré la saga des Shades of de cette auteure, ce livre m’a tout de suite intrigué, encore plus après la lecture du résumé. Mais j’avais peut-être trop d’attente sur ce livre, où les longueurs ont eu raison de moi, mais c’est malheureusement une très bonne lecture avec quand même quelques mauvais points.

Cette histoire, c’est l’histoire un peu particulière d’Adeline Larue. Cette jeune fille, pour fuir un mariage dont elle ne voulait pas, a signé un pacte avec un dieu des ténèbres. Elle veut être libre et n’appartenir à personne. Mais il faut toujours faire attention aux mots dans ce genre de pacte… Adeline va se retrouver invisible ou presque aux yeux des autres. Ils vont l’oublier, dès qu’elle tournera le dos, franchira une porte, en gros dès qu’elle ne sera plus dans leurs champs de vision, ils ne se rappelleront pas d’Addie. .

Cette histoire va donc retracer l’histoire et toutes les aventures d’Addie de 1714 jusqu’en 2014.

C’est en 2014 que sa vie va prendre un nouveau tournant, elle va rencontrer un libraire, Henry, qui lui, va se souvenir d’elle…

Tu as demandé la liberté. Hors il n’y a pas plus grande liberté que l’oubli.

C’est une histoire que j’ai aimée, je ne peux pas dire le contraire. Elle est vraiment très originale, cette histoire de pacte avec les ténèbres. Cette envie de liberté, mais qui va se retourner contre l’héroïne, sa solitude face au temps qui passe. Cette impression de toujours tous recommencer. J’ai adoré le concept.

Ce pacte est vraiment travaillé, rien n’est laissé au hasard. Non seulement Addie disparaît de la mémoire des gens qu’elle croise, mais en plus, elle ne peut laisser aucune trace. Tout s’efface derrière elle, de ses pas dans le sable, les choses qu’elles cassent, les mots qui s’effacent au fur et à mesure qu’elle écrit. Rien ne peut rester d’elle, elle doit vivre comme un fantôme…

Mais au fil des années, Addie va trouver comment laisser une trace dans l’histoire. Elle va se mettre à influencer les artistes, des musiciens, des poètes, des peintres…. D’ailleurs, l’art à une grande place dans cette histoire, l’auteure retrace les grands artistes de l’histoire. De Voltaire à Beethoven en passant par Wagner et Sinatra, Addie les a tous croisé à un moment donné.

L’autrice retrace également les grands événements des 300 dernières années : la révolution, le crack boursier, les guerres mondiales… J’ai trouvé cet aspect très intéressant, mais j’aurais aimé qu’ils soient un peu plus développés. Pour beaucoup, ils sont survolés, ça aurait pu être intéressant de les développer un peu plus.

Quant aux personnages, je les ai plutôt appréciés, mais je ne me suis pas non plus extrêmement attachée à eux, surtout Addie. Je ne lui reproche rien pourtant, mais je ne sais pas, elle ne m’a pas fait vibrer. Celui que j’ai le plus aimé, est sans doute Henry, ce libraire un peu perdu et peu sure de lui. C’est finalement son petit bout d’histoire qui m’a le plus touché. C’est avec ce thème que l’autrice aborde des thèmes importants comme la bisexualité et surtout la dépression.

Certains le qualifieraient de sensible, mais ils sont à des années-lumières de la vérité. Le bouton est cassé, le volume poussé au maximum. Les moments de joie sont pour lui brefs, mais extatiques. Les moments douloureux, longs et épouvantablement violents.

J’ai bien compris le choix d’Addie, son besoin de liberté, à une époque où les femmes n’avaient pas le doit de donner leurs avis. Mais ça s’arrête là.

En ce qui concerne Luc, le ténébreux, je ne sais pas vraiment non plus quoi en penser. Il est mystérieux, insaisissable, souffle le chaud et le froid avec Addie, tantôt proche de l’homme, tantôt démon.

Mais surtout, ce que je reproche au livre malgré toutes ces qualités, c’est la longueur… J’avais vu le nombre de pages avant de le commencer, je sais que pour une histoire comme celle-ci, il est nécessaire d’avoir beaucoup de pages, 300 ans ce n’est pas rien. Mais finalement, dans cette histoire, il ne se passe pas grand-chose, le rythme est très lent. J’ai également trouvé certains passages (beaucoup) trop répétitifs. Des passages sans réels intérêts qui auraient pu être remplacés par des passages sur les grandes évolutions qu’a vécues Addie. Il y a, à mon avis, beaucoup trop de descriptions pas très utiles.

Malgré tout, la plume de l’auteure est vraiment belle, très poétique, ce qui est vraiment très appréciable.

Sa vie n’admet pas les points d’exclamation, ni les points tout court. Juste les points de suspension.

En résumé, ça reste pour moi une bonne lecture, avec une trame vraiment originale, qui en plus, met en avant la France. C’est un livre pour ceux qui aiment les histoires avec un tempo lent, sinon vous risquez de vous ennuyer. C’est un voyage à travers le temps, entre la France et l’Amérique, un livre qui vous fera réfléchir au sens de la vie.