Je dois cette lecture grâce à la proposition de Masse Critique privilégiée du site Babelio. Je n'attendais rien de cette lecture, à part le pitch annonciateur : le quotidien d'une lycéenne, cuisinière talentueuse et mère d'une fillette de deux ans. Je ne fus absolument pas déçue.
Sur le vif se lit vraiment facilement, déroule une histoire intéressante et bien rythmée. Les personnages sont clairement identifiés. Leur évolution est cohérente. On voit notre héroïne se mobiliser pour des projets qui lui tiennent à cœur, se distinguer aussi dans le bon comme dans le moins bon. Ce qui ressort de Sur le vif est la bienveillance dont est entourée Emoni : un entourage très proche et protecteur (familial avec la grand-même et amical) et parfois lointain (le père, la tante maternelle). Sur le vif aborde la maternité adolescente et là encore on voit que ni Emoni ni le père de Babygirl ne renoncent à leurs devoirs vis-à-dis de leur fille, avec plus ou moins de réussite. On sent la pression aussi sur la jeune fille à avoir un comportement amoureux irréprochable, pression dont ne souffre pas le père d'Emma. On voyage aussi.
Le côté très lisse de l'histoire et des sentiments m'a laissée un peu de côté. À la fin de la lecture, il m'a manqué l'émotion et j'ai eu le goût d'inachevé, d'abandon d'intrigues ou de personnages secondaires sans porte de sortie, un peu comme si on jetait quelqu'un en pâture... une sorte de "tout cela pour cela". J'attendais peut-être un peu plus de traitement des autres thèmes abordés : le multiculturalisme, la place des femmes, les relations familiales, l'exil.
C'est dommage parce que Elizabeth Acevedo sait installer et construire les ambiances et les dialogues, les scènes et les relations aussi, parce que son histoire m'a bien accrochée, parce que l'héroïne est d'une classe absolue.
Sur le vif est une lecture agréable qui se prête à tout moment de l'année, l'été en particulier.
Éditions Nathan (je remercie la maison d'édition et le site Babelio pour ce partenariat. )
Traduction de Clémentine Beauvais