Du roi je serai l’assassin de Jean-Laurent Del Socorro

Par Caroline @Lounapil
2021, 368 pages. Andalousie, XVIe siècle. Alors que Charles Quint règne sur une Espagne réunifiée et catholique, Sinan et sa soeur jumelle Rufaida, musulmans convertis, sont envoyés par leur famille à Montpellier pour échapper à l'Inquisition qui sévit à Grenade. Mais les deux enfants tombent dans une France embrasée par les guerres de Religion. Je commence à bien connaître les romans de Jean-Laurent Del Socorro. Après avoir lu Un royaume de vent et de colères mais aussi Boudicca, me voici avec son dernier né qui lie, une fois de plus, Histoire, religion et fantasy . Dans cette intrigue, tout commence à Grenade en Espagne. Sinan et sa sœur Rufaida sont des morisques, des musulmans convertis à la religion catholique, du moins, en apparence. Car dans l'intimité, leur père, terrible, leur inculque la religion musulmane dont ils se sont vus dépossédés en s'installant sur le sol espagnol. Le père des jumeaux ne souhaitent qu'une chose: instruire ses enfants afin qu'ils partent à la conquête de la pierre de dragon qui aurait des pouvoirs extraordinaires pour redonner puissance aux musulmans d'Espagne... Nous voilà donc embarqués dans une histoire qui mêle religion, faits historiques et fantasy. Cette dernière se veut discrète d'ailleurs et n'est pas vraiment au centre de l'intrigue. L'auteure mise plutôt sur l'histoire des jumeaux, Sinan et Rufaida, qui deviennent l'instrument de vengeance de leur père cruel. Il faut aimer l'Histoire pour plonger dans un roman de Jean-Laurent Del Socorro. J'ai adoré tout ce qui touchait justement à la religion, qu'elle soit catholique, musulmane ou juive, dans ce livre et j'ai appris énormément! On apprend sans s'en apercevoir une quantité de choses étonnantes sur la manière dont les religions cohabitaient (ou non d'ailleurs) à l'époque. Au-delà de l'intrigue religieuse et historique, j'ai beaucoup aimé suivre Rufaida et Sinan . C'est un vrai roman d' apprentissage que celui-là. Il y a des scènes étonnantes voire dérangeantes. Rufaida incarne toutes les frustrations auxquelles les femmes de cette époque étaient confrontées de part leur sexe. Sinan doit s'affirmer comme un homme viril qui doit encaisser les coups et les insultes sans broncher. J'ai beaucoup aimé suivre leur apprentissage dans ce monde cruel et violent.

Seule la fin du roman m'a un peu désarçonnée, je l'avoue, peut-être trop abrupte pour moi.

Une fois de plus, Jean-Laurent del Socorro nous offre un roman pas sionnant aux accents dramatiques forts.