Le pont d’argile de Markus Zusak

Par Lettres&caractères

C’est l’histoire d’un père qui a abandonné ses cinq garçons puis qui revient un beau jour pour proposer que l’un d’entre eux de l’aider à construire un pont. Mais avant ça il est question d’un mulet et d’un assassin. Et avant ça encore, d’une machine à écrire. Vous ne voyez pas le rapport ? Il y en a bien un mais vous allez mettre un temps infini à le découvrir.

Le pont d’argile de Markus Zusak (éditions Le livre de poche)

Mes co-jurés du Prix des lecteurs qui s’étaient lancés en premier dans la lecture de ce titre nous avaient prévenus : les cent premières pages étaient confuses et ardues mais les choses devenaient plus claires et l’écriture reprenait une forme de narration plus classique par la suite. Informée des difficultés du début, je m’étais préparée à traverser le brouillard avant de percevoir la lumière. Hélas, si les cent premières pages ont finalement été plus faciles à lire que redouté (merci à la préparation mentale), je n’ai pas vu de grande éclaircie me laissant espérer un ciel sans nuages par la suite et j’ai fini par me décourager complètement après 400 pages, soit un peu plus de la moitié.

Au commencement étaient un assassin, un mulet et un garçon, mais cela n’est pas le commencement, c’est avant, c’est moi, et je m’appelle Matthew, et je suis là, dans la cuisine, dans la nuit – l’immémoriale embouchure de la lumière – et je frappe, je frappe sans faillir. La maison est silencieuse. (l’incipit)

C’est toujours frustrant d’abandonner un livre qui, toujours d’après mes co-jurés, peut être un réel coup de cœur sur la fin, un livre poignant, une surprise, un grand livre (oui, oui, il y a bien tout cela dans Le pont d’argile d’après eux !) mais 400 pages lues sans plaisir ni envie, 400 pages alternant des passages cruciaux mais courts puis de longues scènes à l’intérêt limité, parsemées de pronoms personnels dont on ne sait pas toujours à qui ils renvoient, c’est le maximum que suis prête à accepter. Tant pis, je ne saurai jamais si la fin avait réellement de quoi balayer toute cette frustration accumulée au fil des pages. C’est un petit sentiment de gâchis que je ressens à l’idée que Markus Zusak a certainement écrit un grand livre mais qu’en se montrant aussi verbeux, il en a empêché l’accès à bon nombre de lecteurs, dont moi.



L’ESSENTIEL

Couverture de Le pont d’argile de Markus Zusak

Le Pont d’argile 
Markus ZUSAK
Editions Calmann-Levy et Le livre de poche
Sorti le 06/03/2019 en GF et le 31/03/2021 en poche
744 pages 

Genre : roman d’apprentissage
Personnages : les frères Dunbar (le narrateur, Rory, Henry, Clayton et Thomas), le père
Plaisir de lecture : (ABANDON)
Recommandation : oui mais seulement si vous avez du temps devant vous
Lectures complémentaires : La voleuse de livres du même auteur,  Tant qu’il y aura des cèdres de Pierre Jarawan, Betty de Tiffany McDaniel, Saltimbanques de François Pieretti, Par les routes de Sylvain Prudhomme, Opus 77 d’Alexis Ragougneau

RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR

Chez les Dunbar, on vit dans un grand bazar : sans parents, sans règles et entouré d’animaux. Cinq frères partagent un quotidien qui n’est que fourberies, défis en tout genre et coups de cœur.

Mais aujourd’hui, le père qui les a abandonnés revient avec une demande étrange : lequel de ses garçons acceptera de construire un pont avec lui ? Tous s’indignent violemment, sauf Clay, le fils du milieu, le plus fragile. Mais pourquoi accepter cette main tendue d’un père qui est parti ?

Dans la veine de Et au milieu coule une rivière et de Légendes d’automne, un grand roman sur le lien qui unit père et fils ; et une superbe histoire d’amour qui met à l’honneur le cœur brisé des hommes. Une saga familiale bouleversante de justesse et de poésie.

Brillant et plein de vie. The Guardian.

Un de ces romans monumentaux qui fait traverser le temps et l’espace de manière très profonde. The Washington Post.


TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

3 raisons de lire Le pont d’argile

  1. Pour son auteur qui s’est fait connaître avec La voleuse de livres
  2. Pour le dénouement qui semble-t-il serait de toute beauté
  3. Pour cette famille haute en couleur

3 raisons de ne pas lire Le pont d’argile

  1. Sa construction compliquée a de quoi décourager
  2. Il y a certainement 300 pages de trop dans ce roman
  3. Le début aurait pu nous être épargné sans que l’on perde grande chose pour la suite du récit

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