Edition illustrée par Mathieu Trautmann. (c) Folio.
Les pages de garde. (c) Folio.
"Nous avons choisi de donner ces poèmes sans commentaires", explique Blanche Cerquiglini en introduction du recueil, "tels que les ont découverts les contemporains de Baudelaire, ces hommes et des femmes des années 1860. Nous souhaitons recréer le même choc - esthétique, intellectuel, visuel -, selon le principe de la confrontation ou de la correspondance, qui est celui du poète. Ce choc esthétique est renforcé par les natures mortes contemporaines de Mathieu Trautmann. Sorties de leur environnement naturel, détachées de leur contexte végétal, les fleurs sont transfigurées par le regard du photographe. Tantôt épanouies, tantôt fanées, inquiétantes toujours, c'est à peine si, parfois, on les reconnaît. L'alchimie a lieu sous nos yeux."
Les sublimes "Flowers Polaroïds" de Mathieu Trautmann,
mariées avec les "Fleurs du Mal" de Baudelaire. (c) Folio.
Le lecteur contemporain sera sans doute moins choqué par les textes que celui du temps de Baudelaire. Il n'en sera pas moins fasciné par ces poèmes qui disent l'amour et l'érotisme, le temps qui file, le corps qui se dégrade, la jeunesse qui s'enfuit, le monde qui s'échappe. La relation entre les textes et les images, à fond perdu, crée un choc esthétique et poétique inouï et renouvelle la perception qu'on pouvait avoir des "Fleurs du Mal".
"Les Fleurs du Mal", de Charles Baudelaire, illustrées par les polaroïds de Mathieu Trautmann (Gallimard, Folio, 272 pages dont 20 de photos).