C'est lundi, que lisez-vous? #330

Par Vivrelivre @blandinelanza

Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)

Je n'ai à nouveau pas beaucoup lu la semaine passée, par manque de temps principalement. J'espère arriver à m'en trouver davantage car ce n'est pourtant pas l'envie qui manque!

ROMAN ADO

Point de fuite. Nancy GUILBERT et Marie COLOT. Gulf Stream Éditeur, collection "Électrogène", 8 octobre 2020

Je voulais lire ce roman en prenant mon temps, et j'en ai enchaîné les pages. Je craignais qu'en allant trop vite, les émotions et situations des personnages ne s'imprègnent pas assez en moi, j'en suis ressortie sonnée. En larmes.

Avec un réalisme percutant et glaçant, Nancy Guilbert et Marie Colot restituent plusieurs relations toxiques (celle que l'on croit d'amour d'abord, puis la relation fille-mère, la fraternelle), l'emprise physique et psychologique, mais aussi l'amitié (et les évidences, chemins et détours qu'elle sait prendre), la perte, les peurs physiques, réelles, supposées, le souvenir et la mémoire qui emprisonnent, l'empathie et l'entraide (même si maladroite), le pouvoir des mots (avec les chansons et la poésie), la force de l'Art (et de la peinture notamment, mais aussi la photographie).

Pour ce faire, elles nous amènent à la rencontre de Mona et Joshua, Curry alias Marin, Jody/Lya et Cassien, Esther, Elsa, Antonin, Jeanne, autant de noms que de vies, de parcours, de visages, qui s'expriment tour à tour, directement ou non; elles remontent le temps jusqu'en 1994, parsèment les pages de références musicales et d'extraits, et le principal du récit se déroule sur trois ans, découpé en en trois parties aux noms de tableaux. Autant de procédés que j'aime particulièrement!

J'ai été d'autant plus émue que nombre d'échos se sont faits, des détails "insignifiants" mais si parlants pour moi, des liens avec d'autres lectures ou des évènements personnels, bref, ce roman m'a parlé au cœur. J'avais le sentiment "d'en être". Et c'est très troublant.

Je vous en parlerai davantage avec Cécile et Pauline, notre super trio avec qui j'ai déjà fait plusieurs lectures communes autour des romans de Nancy Guilbert (écrits seule ou en duo).

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

Le Rouge et le Noir. Stendhal. Editions Belin - Gallimard, collection "Classico-lycée", mai 2019

Je ne crois pas avoir déjà lu ce roman, même pas par extraits. Et si je connais le nom de son personnage principal, Julien Sorel, je ne le relie à rien. Aussi suis-je ravie de lire ce roman classique (qui participe aussi à notre challenge autour des classiques avec Nathalie).

Si j'ai cette édition, c'est parce que ma fille doit le lire pour son bac de français cette année. Elle n'est pas spécialement enthousiaste (et le nombre de page conséquent 626 ici avec les pages de dossier n'aident pas), aussi, je l'accompagne et nous voilà toutes deux contentes!

Le début du roman nous emmène à Verrières, ville fictive de Franche-Comté au temps de la Restauration (entre 1815 et 1830) qui vit principalement de la confection de toiles. Elle est administrée par M. de Renâl, qui aime montrer son pouvoir et son aisance. Il est marié à une jeune femme, qui a eu une enfance et adolescence douloureuse et une stricte éducation religieuse, la faisant passer pour simple (car pas au fait du "monde")et avec qui il a eu trois enfants. Et voilà le moment de penser à les éduquer. Pour ce faire, il songe au jeune Julien Sorel, 19 ans qui en paraît 17. Le vieux Sorel est charpentier et sait arranger une affaire à son compte, c'est ainsi qu'il a vendu avec grand profit une partie de son terrain à de Renâl, et c'est ainsi qu'il obtient pour ce fils destiné au clergé et qu'il méprise (il lit tout le temps!) un salaire substaiel et des conditiosn de travail confortables. Et bien que le père n'aime pas le fils, les chiens ne font pas des hchats, et le fils a une haute estime de lui-même (reflet de leur temsp certes mais aussi faite d'orgueil).

Julien Sorel ne m'apparaît pas comme un jeune homme sympathique. Il est froid, prétentieux et calculateur. Mme de Renâl, 30 ans, ne résiste pas à son charme, et bien qu'elle ne connaisse rien de ces "choses" s'en retrouve fort émotive. Elle est un personnage que j'apprécie pour sa douceur, son naturel.

J'ai bien accroché au début et progresse bien dans ma lecture.

3/ Que vais-je lire ensuite?

Quartier libre. Vincent LAHOUZE. Editions Michel Lafon, octobre 2020

Présentation de l'éditeur: Février 2017, Olivier, éducateur d'une trentaine d'années, assiste à la veillée funèbre d'Ismahane, l'une de ses protégées qu'il connaissait depuis sa plus tendre enfance. Ismahane l'insolente, la libre et charismatique Ismahane, s'est suicidée à la veille de ses seize ans. Pour lui rendre hommage et pour tenter de comprendre le geste irréparable de celle qui aurait dû avoir la vie devant elle, il décide de mener l'enquête. L'occasion pour lui de revenir sur ses débuts d'éducateur inexpérimenté catapulté dans ce quartier difficile de la banlieue de Toulouse. Un quartier régi par ses propres lois qui vous broie et vous recrache aussi bien qu'il peut vous porter. Une réflexion bouleversante sur des quartiers où la vie tient de la survie, où la violence côtoie la plus grande humanité. Un livre coup de poing.

Après avoir lu et aimé son premier roman en autofiction,Rubiel e(s)t moi, lire ce deuxième roman est une évidence! Et pourtant, je n'ai de cesse d'en remettre la lecture pour d'autres... C'est que le sujet promet de n'être pas facile!