Astérix et Chesterfield, Blutch et Obélix de retour sur les consoles

Par Bdencre @bdencre

La société Microïds continue sa lancée sur les adaptations de BD en jeux vidéos (les moins jeunes se rappellent des adaptations d’Infogrames) avec deux nouveaux titres (les tests ont été effectués sur Nintendo Switch).


Astérix & Obélix XXL Romastered

Comme son jeu de mots l’indique, il s’agit d’une version remasterisée d’un jeu sorti au début des années 2000 sur GameCube, Playstation 2, Game Boy Advance et PC, édité chez Atari.
17 ans après, les Gaulois reviennent dans un jeu proche de l’original. Le scénario ne change pas : Astérix, Obélix et Idéfix rentrent de la chasse et trouvent le village déserté et ravagé par les flammes. Ils trouvent un espion non identifié (qui n’est autre qu’Acidecloridrix d’Astérix Légionnaire) qui leur révèle tout : par vengeance, il leur dit que les Romains ont attaqué le village par surprise, ont capturé les habitants et les ont dispersés dans toutes les possessions romaines (bon, là, on se dit que César aurait quand même pu les zigouiller pour s’assurer une victoire facile mais il préfère les planquer de partout).
Les Gaulois partent donc chercher leurs amis, en tapant allègrement sur les très nombreux Romains qu’ils croiseront.

On trouve avec grand plaisir les voix de Roger Carel et Pierre Tornade. Cette nouvelle version permet aussi d’ajouter quelques défis supplémentaires (un mode extrême), de nouveaux modes de jeu et de switcher entre la nouvelle version et la rétro.
Le jeu ne révolutionnait pas le genre à l’époque et c’est encore le cas aujourd’hui. La trame est très simple : arrivée dans un lieu, tabassage des Romains, une mission à accomplir (allumer une torche), récolter des casques, re-tabassage des Romains.

Plutôt répétitif et finalement assez surprenant que ce type de jeux revienne sur le marché très concurrentiel des jeux vidéos. S’adresse-t’il à un public ayant raté la première version ? Des nostalgiques ? Des joueurs plus occasionnels ?
Quoi qu’il en soit, nous sommes plutôt face à un jeu qu’on sort de temps en temps plutôt que de se faire un marathon en pleine nuit.

Les Tuniques Bleues : Nord & Sud

Les moins jeunes se rappellent très certainement de ce jeu sorti chez Infogrames en 1989 (oui, oui, ça date : le Président du pays s’appelait François Mitterrand, la Russie était encore l’URSS).
C’était un de ces jeux sous licence BD de la firme lyonnaise au tatou et, à l’époque, était finalement assez moderne. Il alternait jeu simplifié de stratégie et scènes d’arcade, avec en plus un mode pour 2 joueurs (bien évidemment, dans la même pièce et sur la même machine). Bon, la présence de Blutch et Chesterfield était plus qu’anecdotique et le même jeu aurait pu fonctionner de la même façon en changeant de carte et quelques scènes avec Astérix ou même les Schtroumpfs.
Après avoir eu droit à un lifting dans les années 2010 (sur smartphones et sur Steam), le jeu est donc de retour sur les dernières consoles.
Bon, qu’on se le dise : face aux jeux de stratégie existants, les Tuniques Bleues sont clairement à la traîne. On retrouve plus ici le côté nostalgie ou, un petit jeu plus facile d’accès pour de jeunes joueurs.

Le principe reste donc le même : vous avez une carte de l’Amérique du Nord, vous choisissez votre camp (Yankee ou Confédéré) et vous devez battre les armées adverses, prendre leurs forts, détruire leurs armées. Il y a un mode libre et un mode campagne (sur quatre époques mais sans réels changements), un peu d’aléatoire avec un orage mobile, des attaques d’Indiens ou de Mexicains et toujours les phases de mini-jeux… qui peuvent être supprimées.
Ayant réalisé le test sur Switch, j’ai opté pour la suppression des phases de mini-jeux, peu maniables (satané mouvement fantôme de la Switch) et répétitifs quand on n’aime pas trop ce type de coupures.
Le côté stratégique reste également assez limité : si vous vous débrouillez pour avoir rapidement des forts, vous allez avoir plus de sous pour recruter, de même, tenir le seul port du jeu permet d’avoir des troupes en plus… Autrement dit, le cocktail forts + port vous assure systématiquement la victoire.
Alors, verdict ? Le jeu date et joue clairement sur la carte de la nostalgie. Il aurait été pas mal de profiter de ce passage sur les nouvelles consoles pour ajouter des choses en plus, offrir la possibilité d’avoir des maps plus grandes (par exemple, plutôt que d’avoir de grandes zones à contrôler, les diviser en plusieurs petites zones symbolisant les Etats), d’avoir plus d’aléatoire (Indiens ou Mexicains davantage belliqueux) ou de mettre plus de lieux stratégiques (plusieurs ports, des zones de production,…).
Un risque d’avoir au final un jeu sorti à de très rares occasions et vite remisé dans sa boîte.

Anthony Roux