La Dame du Ritz de Melanie Benjamin

Par Caroline @Lounapil

Publié aux éditions Albin Michel,

Rien ne peut arriver au Ritz : dans ce temple du luxe qui autorise les caprices les plus farfelus, le prestige protège de tout. Même du pire, pense-t-on avant que l'armée allemande n'occupe Paris en juin 1940. Les hauts dignitaires nazis, dont Hermann Göring, investissent l'hôtel ; les portiers élégants sont remplacés par des soldats aux portes d'entrée. L'insouciance cède à la peur. Pour Blanche Auzello, l'épouse du directeur du Ritz, cette réalité est insupportable.
La Dame du Ritz, une américaine rebelle et intrépide, n'est pas femme à se résigner. Mais comment faire ? Dans le palace où le bruit des bottes étouffe désormais les rires, Blanche comprend que sa seule issue est le mensonge. D'autant qu'elle cache un secret qui pourrait mettre sa vie et celle de son époux en danger, mais aussi ternir la légende du Ritz...

Dans La Dame du Ritz Melanie Benjamin choisit de traiter de l'occupation allemande à Paris en 1940 d'un point de vue original puisqu'elle situe son intrigue dans l'un des plus beaux palaces de la place Vendôme: le Ritz. Blanche Auzello y est la femme du directeur, Claude. Il forme un couple plutôt dysfonctionnel. Elle est américaine, très libre et Claude aimerait parfois que sa femme soit " plus française ". Lorsque l'Occupation allemande survient, Claude et Blanche vont devoir faire des choix cruciaux et dissimuler leurs secrets.

C'est un roman qui va me donner du fil à retordre pour vous donner mon avis. Il y a d'abord des choses qui m'ont presque ennuyée. Il y a clairement un problème de rythme. On suit le couple de Claude et Blanche dès leur rencontre au Claridge par un jeu de retours en arrière. J'ai apprécié cette alternance dans le roman mais il m'a manqué un petit quelque chose pour m'attacher aux personnages qui m'ont paru distants et froids. Je n'ai pas ressenti ni amour ni complicité entre eux deux et c'est bien dommage car l'auteur nous en parle comme d'un couple passionnel. Les retours au " présent " c'est à dire sous l'occupation allemande font perdre du rythme à l'intrigue puisqu'au départ, il ne se passe grand chose. On ne ressent pas forcément le côté historique du roman qui reste, selon moi, esquissé. J'aurais aimé que l'intrigue soit plus dense de ce côté-là.

Le personnage de Claude, le mari de Blanche m'a horripilée. C'est un macho pathétique, qui avoue à sa femme qu'il a des maîtresses et qu'il en est ainsi en France. Il a beaucoup de défauts et j'avoue avoir du mal à comprendre le choix de Blanche ce qui me conforte dans le portrait de ce couple plutôt bancal. C'est un vrai imbécile, si je puis me permettre et il n'a rien pour plaire. Il se révèlera seulement à la fin du roman.

La dernière partie du roman est à l'inverse passionnante et j'ai dévoré les 150 dernières pages du livre. Les personnages vont devoir faire des choix personnels difficiles et l'auteur y met une telle passion, une telle densité que l'on se sent entraîné à leur suite. On va enfin découvrir les vrais visages de nos personnages, leurs secrets respectifs et l'Histoire avec un grand " h " entre enfin au cœur du roman.

" La Dame du Ritz " est un roman dont je sors mitigée. J'ai trouvé qu'il traînait parfois en longueur. Le couple Claude/Blanche m'est apparu trop dysfonctionnel pour que je m'y intéresse vraiment et la densité historique n'était pas vraiment au rendez-vous. Seule la fin rachète le livre.