Le dit du Mistral de Olivier Mak-Bouchard

Par Krolfranca

Le dit du Mistral

Olivier Mak-Bouchard

Le tripode

2020

349 pages

« Le soleil fait chanter les cigales, mais, avant de mourir, elles chantent une dernière fois au clair de lune, parce que la lune c’est le soleil des morts. » Paul Arène

C’est l’histoire d’une aventure archéologique clandestine, vécue à la fois comme une enquête et comme un rêve. La première partie du roman est concrète, c’est celle de la mise à jour des vestiges. On gratte la terre, on se salit les mains, on époussète, on travaille avec minutie pour La découvrir, Elle, la plus belle des pièces, celle dont je ne vous dirai rien. La seconde est plus surnaturelle, c’est celle de la résurgence des légendes.

Alors si vous souhaitez passer quelques heures en Provence, entre figures du passé et sources revigorantes, n’hésitez surtout pas. Ce roman offre de très belles pages. Les mots en provençal s’imbriquent naturellement dans le texte. Et certains ont fait écho en moi, qui ai vécu dans le sud-est de la France pendant un petit moment… Leur musicalité a eu un petit goût de nostalgie. Les citations à chaque début de chapitre de Giono, Daudet, Bosco et autres donnent le ton, éveillent nos sens. Et la fin du roman boucle parfaitement bien cette aventure parfois rocambolesque mais toujours distrayante.

On est dépaysé, et pourtant en France. L’auteur nous conte une superbe histoire où l’on ne peut démêler le vrai du faux. Il faut accepter de partir avec lui sur les chemins du mystère, de tendre l’oreille au souffle du Mistral, de quitter notre monde trop réel et aujourd’hui bien triste, de suivre Hannibal avec ses éléphants ou encore de comprendre ce qu’a pu ressentir le dieu calcaire Vintur.

Personnellement, quand on me prend par la main de la sorte, j’accepte de me propulser dans une parenthèse hors du temps, je succombe, pieds et poings liés, je succombe et me délecte sans voir les passages moins ceci ou plus cela, je passe outre parce que l’ensemble est délicieux.