Fashion victime

Par Tatiana

Lorsque Jana devient top-modèle, elle découvre que la réalité du métier n’a rien à voir avec l’image que l’on s’en fait…
Dans un parc d’attractions, Jana, seize ans, se fait repérer par un agent de mannequins. Après hésitation, la jeune fille accepte et signe un contrat. Elle défile bientôt pour les plus grands noms de la mode et évolue dans un milieu glamour mais cruel. Afin de gérer la pression, l’adolescente prend des tranquillisants et des somnifères. C’est le début d’un cauchemar qui poussera Jana à révéler au monde entier combien l’univers de la beauté peut être laid…

• Sortie le 8 octobre 2020
• Contemporain

4.5/5Avertissement de contenu/mentions de : TCA, drogues, agressions sexuelles

J’avais adoré Juno Dawson avec Clean, j’étais quasi sûre d’aimer Fashion victime qui se déroule dans l’univers très fermé de la mode et des top modèles… et c’est exactement ce qui est arrivé. Cette autrice est clairement quelqu’un à ne pas louper dans le contemporain YA, et je vais me jeter sur son petit dernier déjà sorti en VO.

– C’est le problème avec les promesses, pas vrai ?
– Quoi donc ?
– Elles n’engagent que ceux qui les tiennent.

Pour faire simple, je n’ai pas réussi à poser mon livre de la journée. Je l’ai commencé un mardi matin à 10h, je l’ai terminé le même mardi matin à 15h12. Il fait 500 pages. Voilà.
Fashion victime c’est l’histoire de Jana, repérée à 16 ans par une agence de mannequinat et propulsée dans le monde de la mode à une vitesse sidérante. Les shootings et les podiums sont son quotidien, et elle vit au rythme de ses études et de son nouveau métier. Je ne sais pas comment fait Juno Dawson, mais ses livres sont toujours super addictifs et celui-ci n’échappe pas à la règle. Une fois entraînée avec notre jeune modèle, impossible de la lâcher et son histoire m’a prise aux tripes. Elle est magnifique et horrible à la fois, terrifiante et pleine d’espoir, et surtout particulièrement réaliste et importante dans une époque où la parole se libère petit à petit. Ce livre dénonce, dénonce et dénonce encore la cruauté et la violence : c’est un livre dégueulasse qui nous fait voir l’autre côté du décor du mannequinat, le mauvais, et pourtant l’autrice arrive à ajouter à son histoire beaucoup de bienveillance puisqu’il y a ici des amitiés comme on en voit rarement, des romances qui fleurissent au fil des pages et des liens qui se forment entre les personnages. Tu t’en doutes vu ce que je dis jusqu’à présent, mais j’ai adoré cette lecture.
Les histoires de Dawson sont toujours complexes et fascinantes, et abordent nombre de sujets et thèmes qui résonnent avec notre époque.

Je savais que les choses allaient changer. Je ne pensais simplement pas que tout irait si vite.

Jana quant à elle. Ma pauvre, qu’est ce que je l’ai aimée. C’est une adolescente au début de cette histoire, une ado qui souffre, se perd et se retrouve au coin d’une rue, et la suivre te brise parfois le coeur. Elle devient une jeune femme incroyable, pleine de courage mais aussi de défauts, qui sait s’excuser quand il le faut. J’avais l’impression d’être avec elle dans ses promenades, quand elle pleurait, quand elle riait, et pfiou ça fait du bien d’avoir une protagoniste pareille après avoir enchaîné les lectures pas top. Même les personnages secondaires sont bien ficelés : du petit ami à l’écoute et toujours dans le soutien, aux ami(e)s qui n’hésitent pas à ouvrir leurs bouches quand quelque chose ne plaît pas… Franchement, chapeau. Parce que je les aime tous.

Bref, Dawson est une autrice à suivre pour ses histoires mais aussi sa plume incisive. Tchou tchou, le train de la propagande arrive…