Tempura n°1 : Japon, journal intime

Par Deslivresetlesmots @delivrezlesmots

Tempura #1 : Japon, journal intime, Printemps 2020, 161 pages.

L’histoire

Grandes enquêtes, entretiens fleuves, portraits, cahiers de tendances, chroniques, adresses inédites… Tempura est un magazine qui s’adresse autant aux amoureux du Japon qu’aux lecteurs curieux en quête d’inspiration. Un voyage dont on ne revient pas tout à fait le même.

Note : 5 sur 5.

Mon humble avis

J’ai entendu parler de Tempura pour la première fois lors de son financement participatif et j’ai trouvé le projet tout à fait séduisant donc j’ai craqué. Ça faisait une éternité que je n’avais pas lu ou suivi des magazines quand j’ai soutenu Women who do stuff, et Tempura me parlait dans un genre tout à fait différent. L’idée est d’avoir des articles fouillés qui explorent en profondeur le Japon, sans s’attarder sur les même sujets vu et revus. Ou alors ces sujets-là sont abordés mais sous un angle nouveau et intéressant. Tempura part du principe qu’il est réducteur de parler de la “culture” japonaise alors que dans l’archipel, il existe une pluralité de cultures différentes et il est nécessaire de voir au-delà de l’exotisme pour comprendre les différentes facettes d’un tel pays.

Dans ce numéro, on trouve donc des sujets divers et variés. Des chroniques de personnes occidentales ayant découvert et vécu au Japon, des entretiens avec des auteurs, des recommandations littéraires…

Parmi tout cela j’ai particulièrement apprécié l’entretien de Taku Sekine fait par Emil Pacha Valencia : le premier est en grand cuisinier japonais qui tient des restaurants à Paris où il créé sa propre cuisine en faisant fi des frontières. Bien sûr, on est très loin de la cuisine végane et je me serais bien passée des détails qui expliquent que le chef découpe des oreilles et langues de cochon, mais malgré tout c’était intéressant de voir comment ce chef envisage le décloisonnement des cultures culinaires.

Bien sûr, il y a le dossier principal de ce numéro : le journal intime du Japon où l’on nous présente notamment les Love Hotel, leur histoire et leur situation actuelle tandis qu’ils déclinent ces dernières années. J’ai seulement pu regretter que dans cet article, il ne soit fait aucune mention du fait que la plupart des love hotels ne permettent pas aux couples non-hétéros de réserver une chambre. Dans ce dossier, on trouve aussi des articles sur la vision qu’ont les Japonais⋅es de la mort, du mariage et de l’amour.

Je ne vais pas non plus vous refaire tout le magazine, vous trouverez le sommaire sur le site de Tempura, mais pour terminer j’ai adoré les entretiens de Kazutoshi Iida, un créateur de jeu, de Gengorô Tagame, un auteur de manga homoérotiques, et de Toshi, un tatoueur ; mais aussi les articles sur les snack bars et le joshi puroresu (catch féminin).

Ce serait très dommage de parler de ce numéro sans mentionner l’aspect graphique : les photographies sont sublimes dans des genres très différents puisqu’elles illustrent à chaque fois des articles aux sujets très divers. La mise en page est assez aérée pour que ce soit très lisible, tout en ayant beaucoup de contenu grâce au grand format du magazine.

J’ai été tellement conquise que j’ai également acquis les numéros 2 et 3 dont je vous parlerai bientôt ! Vous pouvez commander les trois premiers numéros ou bien vous abonner directement sur le site.