Le vagabond des étoiles de Jack London

Par Krolfranca

Le vagabond des étoiles

Jack London

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Paul Gruyer et Louis Postif

Traduction revue et complétée par François Postif

Libretto

2000

Une fois le livre refermé, je me suis dit que je n’écrirai pas de chronique. Comment poser des mots sur un tel roman ? Mission impossible.  Ou… challenge à relever.

Finalement j’ai choisi la seconde option. Je vais tenter de parler de ce roman incroyable.

Par quoi commencer ?

L’écriture. L’auteur interpelle le lecteur, s’adresse à lui très souvent. On s’imagine autour d’une table, un verre de Martini (oui moi, mon péché mignon c’est le Martini, blanc de préférence) dans une main, des cacahuètes dans l’autre main, et très vite on pose tout pour être sûr de ne pas s’étrangler tellement on est captivé par les paroles de notre interlocuteur, par son ton, par sa façon de nous intégrer à ses mésaventures. C’est fascinant.

L’histoire. Un homme va être condamné à mort. Avant de se balancer au bout d’une corde, il se met à raconter ses années de prison, puis de cachot puis de camisole. La violence, la cruauté de ses geôliers n’a d’égal que sa détermination à placer l’esprit bien au-dessus de son corps. Ils s’attaquent à sa chair. Et bien il sera bien plus fort qu’eux puisqu’il parviendra à s’évader par la seule force de son esprit. Il va revivre ses vies antérieures et passer outre la souffrance de son corps.

Entre réalisme et fantastique, Jack London réussit à nous passionner pour sa vie en prison, et aussi pour ses vies imaginées, vécues, revécues, bref ! Il nous emmène dans un voyage dans le temps et dans l’espace avec une facilité déconcertante. On adhère à tout. On accepte de rencontrer Pilate, et donc d’apercevoir Jésus, on erre sur les routes de Corée avec la femme de sa vie, on l’observe en naufragé solitaire, on se cache avec l’enfant lors d’une attaque d’Indiens… C’est vivant, c’est enlevé, c’est profond, c’est ironique, c’est magique.

Ahmet Altan dans ses textes de prison écrivait : « Vous pouvez me jeter en prison, vous ne m’enfermerez jamais. Car comme tous les écrivains, j’ai un pouvoir magique : je passe sans encombre les murailles. »

Jack London (qui a aussi été emprisonné) le prouve avec ce roman extra-ordinaire.

C’est à la fois un roman qui dénonce l’univers carcéral et un roman d’aventures, un roman philosophique et une ode à la vie. Pour conclure, c’est un roman qui laisse des images inoubliables dans l’esprit du lecteur.

J’avais énormément aimé Martin Eden, j’ai été saisie par l’étrangeté et la qualité de ce texte-là (le dernier de l’auteur), je ne parviens pas à redescendre…

J’ai acheté l’adaptation en BD… je la lirai dans quelques temps… J’en aime déjà les illustrations.

La chronique de Marilyne