Bientôt dans ma PAL ? #19

Par Claires123

Dans l’esprit des Premières Lignesj’ai envie de partager avec vous un autre rendez-vous hebdomadaire : celui de livres qui me tentent, et qui rejoindront (peut-être ?) bientôt ma PAL. Et ce n’est ni en fonction des sorties littéraires, ni des différents challenges ou prix : juste ceux qui me parlent au moment où ils me tombent sous la main…

L’emprise

de Sandrine COLMET

Julie se frotte vivement les mains. Ses mains couvertes de sang, un sang rouge et poisseux. Elle se regarde dans le miroir. En y voyant son reflet, elle prend peur. Pourquoi tout ce sang sur elle ? Elle essaye de rassembler ses esprits, mais c’est peine perdue… Il est vingt-trois heures trente, Julie tremble de tout son corps, fouille au plus profond de sa mémoire, mais rien ne lui revient, impossible de se souvenir ! A-t-elle eu un accident ? Elle s’approche de la fenêtre de la cuisine donnant sur la rue, sa voiture est bien garée le long du trottoir. Celle de son père également, alors où se trouve-t-il ? Pourquoi ne vient-il pas l’aider ? Elle veut crier : « PAPA » mais à son grand désarroi aucun son ne sort de sa  bouche !
Elle repart de la pièce de vie. Le salon spacieux est décoré avec goût, elle se dirige vers les escaliers qui mènent à l’étage où se trouve la chambre de son père, le souffle court et le coeur battant la chamade dans sa poitrine. Sa vue se brouille par les larmes qui menacent de couler. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive. Elle respire fortement, tout est calme dans la maison. Pas un son, ni même un bruit. Elle hâte un peu plus le pas. Arrivée devant la porte, elle bloque sa respiration et pose sa main tremblante sur la poignée. Julie ouvre d’un coup sec et cherche son père du regard dans la pénombre, il dort paisiblement. D’un pas mal assuré, elle s’approche et se sent défaillir. Elle se met à hurler. Un hurlement qui vient du fond de ses entrailles, un cri de bête sauvage. Son père ne dort pas, il ne respire plus, il est blanc comme la mort.
– Julie réveille-toi !
– Que… quoi ! Papa ! Tu n’es pas mort !
– je pense que tu as fait un sacré cauchemar ! Il est sept heures ma chérie et on doit partir à l’hôpital, c’est le jour de ma chimio…
Julie se redresse dans son lit, en nage. Elle regarde ses mains. Aucune trace de sang, plus rien. Alors elle se jette au cou de son père, comme une petite fille. Tremblante, mais soulagée.
– J’ai fait un rêve horrible, j’étais couverte de sang… Et je t’ai vu mort dans ton lit ! J’ai bien cru mourir à mon tour… Bon ! Je me lève, je prends une bonne douche et on file ! Tu as rendez-vous à quelle heure déjà ?
Fabrice observe sa fille avec amour. Il est tellement fier de la belle personne qu’elle est devenue et de sa personnalité incroyablement généreuse. Julie est une femme toujours à l’écoute et prête à rendre service. Il a beaucoup de chance.
– Je fais couler du café ma puce, je t’attends dans la cuisine.
Il se dirige lentement vers la machine à café et y dépose une dosette. Il repense au cri horrible de Julie. Elle fait souvent des cauchemars et il culpabilise, car il a pleinement conscience du poids de sa maladie, perturbant leur quotidien. Julie a quitté son appartement pour s’installer de nouveau avec lui, dès qu’elle a appris qu’il était atteint de ce putain de cancer. Il sait au fond de lui qu’il est condamné… Combien de temps lui reste-t-il à vivre ? Il évite d’y penser. Son médecin lui-même ne se prononce pas, mais Fabrice n’est pas dupe, bien au contraire. Il est chaque jour qui passe, un peu plus fatigué et ses séances de chimio sont une véritable torture.
Pendant que Julie prend sa douche, il lui prépare un bol de céréales, comme lorsqu’elle était petite. Après la perte tragique de sa femme Olivia, disparue dans un accident de voiture, il avait dû apprendre à s’occuper de sa fille, tout seul, pour ainsi dire. Julie était proche des parents de sa femme qui s’étaient occupés d’elle, pour le soulager, et elle avait beaucoup souffert lorsqu’ils étaient décédés, il n’avait malheureusement pas pu compter sur le soutien de sa famille vivant à l’étranger au moment de cette triste disparition.
Julie retrouve Fabrice qui mange un croissant du bout des lèvres. Elle lui sourit tendrement et leurs regards en disent long sur leur  complicité. Elle est en repos comme tous les lundis et elle est contente, parce qu’après quelques années professionnelles compliquées, elle a fini par trouver un poste de serveuse dans un restaurant assez bien réputé, dans lequel elle prend plaisir à travailler. Son patron, vieil ami de Fabrice, est un homme très sympathique et très proche de ses employés. Ne pas travailler lui permet de bien s’occuper de son père, qu’elle accompagne à chaque séance, même si c’est difficile à supporter, car Fabrice rentre toujours malade et épuisé, mais elle met un point d’honneur à être présente. Elle n’a pour ainsi dire que lui, même si elle peut compter sur ses amis de toujours, Carole et Mathieu.
Fabrice lui reproche de ne pas assez sortir pour vivre sa vie de femme, mais ce qu’il ne comprend pas, c’est qu’elle n’a qu’une seule envie c’est lui consacrer le plus de temps possible. Elle n’imagine pas un seul instant qu’il puisse mourir.

Résumé :
Julie, la trentaine, s’occupe de son père gravement malade, mettant sa vie sentimentale de côté. Epanouie dans son travail de serveuse, dans un restaurant typique alsacien, elle mène une vie sans histoires. Un jour elle rencontre Cédric, un charmant gendarme. Si au début celui-ci se montre sous son meilleur jour, rapidement, Julie va découvrir le véritable visage de son petit ami… Entre mensonges, manipulations, violences et trahisons, vous allez plonger dans un roman sombre, noir et profondément dérangeant qui va vous mener directement aux portes de l’enfer…

520 pages – Auto-édition – Broché – Kindle – 24/01/2020

Vous aussi ça vous tente ?

Dans tous les cas, bon week-end et… bonne lecture !