Comme souvent avec cet écrivain, il y a peu à dire sur ses écrits, non pas qu’ils soient mauvais bien au contraire, mais parce qu’ils expriment simplicité et naturel, le plus souvent relatant la vie au grand air et au plus proche de la nature.
Ces huit textes mêlent donc la ruralité et la beauté de la nature mais pas que. Dans le premier registre il y aura une chasse à l’élan avec le rapatriement laborieux de la viande à dos d’homme ou la quête du sapin du Noël idéal dans une forêt la nuit, ce qui n’est pas sans risques dans les deux cas. Dans un genre bien différent, un homme achète des parcelles de terrain pour le compte d’une société de forage de pétrole, ou bien un coach de basket féminin sur le déclin ne peut se résoudre à son sort et reste animé par le désir de victoire.
Il est aussi question d’un village et d’un fils tentant de récupérer au fond d’une rivière gelée, le pick-up du père s’y étant noyé, ou bien d’un gamin chargé de surveiller à ses risques et périls un énorme poisson-chat pêché par son père qui s’active à préparer le barbecue.
Enfin, deux nouvelles ont plus ou moins trait à l’alcoolisme, l’une où un père ex-alcoolo et sa gamine prennent de courtes vacances avant que sa santé ne le lui interdise, une autre où un bûcheron au chômage, alcoolique et fauché, séparé de sa femme, dans un dernier baroud d’honneur, emmène ses deux grandes filles dans un improbable voyage au Pérou…
Si l’on tente de trouver des points communs à ces nouvelles, moi j’y ai vu des références à la mémoire, au temps qui s’enfuit plus vite qu’on ne le voudrait ; ou encore des hommes qui souffrent ou ont souffert mais qui, contre vents et marées veulent rebondir, au moins une dernière fois.
Une lecture reposante et calme, pleine de mélancolie et de tendresse, pour s’aérer l’esprit…