Flâneuse (2019), sous-titré Reconquérir la ville pas à pas, est un ouvrage difficile à classer, disons qu’il oscille entre récit et essai. Pour mieux vous en faire comprendre le contenu je déroge à ma règle habituelle en débutant ce billet par un court extrait du livre :
« A mesure que je m’ouvrais aux questions relatives à la ville, j’étais également sensibilisée à tout ce qui touchait à la littérature, la politique, l’histoire des femmes, comme si l’apprentissage dans un domaine allait nécessairement de pair avec des découvertes dans l’autre. Je lisais tout, de Simone de Beauvoir à Susan Brownmiller. Prendre conscience de cette histoire parallèle m’a donné un horizon vers lequel aller. Et j’ai commencé à chercher les indices s’y rapportant, disséminés dans le monde entier. »
Lauren Elkin va nous entrainer dans plusieurs villes, New York, Venise, Tokyo et surtout Paris à différentes périodes de sa vie et de ses amours. Cités que nous ne visiterons pas comme des touristes mais par une approche historique et littéraire au travers de femmes illustres : à Londres se sera avec Virginia Woolf et le groupe de Bloomsbury, à Venise nous suivrons une artiste plasticienne Sophie Calle et à Paris, l’écrivaine Jean Rhys et son mari Hemingway, Agnès Varda la réalisatrice de cinéma et particulièrement George Sand qui occupe la plus grande place dans ce bouquin car femme d’avant-garde autant dans ses mœurs que dans son action politique (terribles pages sur le carnage de 1832 place Saint-Michel…).