La belle-mère de Sally Hepworth

Par Lettres&caractères

J’amorce la reprise avec un énorme coup de coeur pour La belle-mère de Sally Hepworth. Pourtant ça avait très mal démarré entre ce bouquin et moi…

La belle-mère de Sally Hepworth (éditions l’Archipel)

« Chère Mylène, je te remercie de m’avoir offert la possibilité de lire La belle-mère mais je suis au regret de t’annoncer que j’ai abandonné cette lecture. »

C’est en substance ce que je comptais écrire à la charmante Mylène des éditions de l’Archipel après avoir lu une dizaine de pages de ce thriller domestique. Je ne sais pas si vous faites pareil mais il m’arrive très souvent de commencer à formuler dans ma tête quelques lignes de ma chronique en pleine lecture et cette fois, ça avait tellement mal démarré entre ce livre et moi que j’en étais déjà à élaborer ma lettre d’abandon. Je me voyais lire un énième thriller cousu de fil blanc laissant deviner la fin dès les premières lignes et construit autour de personnages campant chacun un rôle totalement stéréotypé. J’aurais pu parier une petite fortune que j’allais le détester et surtout que j’allais m’épargner cette torture : et dire que j’avais mis en pause Autant en emporte le vent pour caler cette lecture sur un week-end, j’étais au comble de la frustration. Et puis, sans m’en rendre compte, je suis entrée pleinement dans l’histoire et je n’ai plus réussi à en décrocher. Ce livre est démoniaque ! Il m’a coupée de toute vie sociale pendant plusieurs heures.

Je songe soudain que seules une belle-mère et une belle-fille peuvent se mener une guerre ouverte sans que ni l’une ni l’autre ne hausse le ton. Et que si les hommes étaient là, ils ne verraient qu’une conversation aimable se dérouler sous leurs yeux.

L’histoire est beaucoup plus complexe que vous ne pouvez l’imaginer, pas tant par son dénouement qui reste prévisible mais dans toute la construction au préalable. Dès le départ vous savez que Diana est morte. Cette femme fortunée laisse derrière elle une famille éplorée et une belle-fille, Lucy, qui a souffert de relations conflictuelles avec elle. Cette belle-mère, même morte, n’a pas fini de vous en faire voir, ça je vous le garantis !

Je ne vais pas m’appesantir sur ce roman, j’aurais bien trop peur de vous en livrer trop et de gâcher votre plaisir. J’ajouterais juste que c’est un petit bijou de thriller domestique, un roman qui parvient à livrer des personnages avec de la consistance et à engager une réelle réflexion chez le lecteur, une prouesse !

Voilà donc mon premier gros gros coup de cœur de la rentrée ! Qui l’eût cru ? Pas moi, sans l’ombre d’un doute !


L’ESSENTIEL

Couverture de La belle-mère de Sally Hepworth

La belle-mère
Salyy HEPWORTH
Editions l’Archipel
Sorti en GF le 20/08/2020
359 pages

Genre : thriller psychologique et domestique
Personnages : Tom et Diana les grands-parents, Lucy et Ollie et Nettie et Patrick les enfants et beaux-enfants
Plaisir de lecture :
Recommandation : oui
Lectures complémentaires : Et les vivants autour de Barbara Abel, Une certaine Annie de PJ Vernon, Une famille presque normale de M.T Edvardsson, Le douzième chapitre de Jérôme Loubry, Qui je suis de Mindy Mejia

RESUME DE L’EDITEUR

Quand le corps de Diana, femme respectée dans sa communauté, est retrouvé, la thèse du suicide est bien vite écartée. Lucy, sa belle-fille, ne ferait-elle pas une coupable idéale ? Un suspense que les fans de Michelle Frances, Paula Hawkins, Phoebe Morgan, B.A. Paris et S.J. Watson vont dévorer !

Avocate appréciée pour son dévouement, Diana se bat pour améliorer le sort des réfugiés, mais elle se montre froide et distante, sinon blessante, envers les siens. Ce dont souffre Lucy, sa belle-fille, qui rêvait de trouver en elle une mère de substitution.
Dix années ont passé, et Diana vient de mourir. Elle se serait suicidée. Mais, à l’autopsie, nulle trace d’un cancer… Qu’est-il donc arrivé à Diana, dont le testament a été modifié peu de temps avant sa mort ?
Avec ce suspense psychologique, dans la lignée des succès de Liane Moriarty, Phoebe Morgan ou B.A. Paris, Sally Hepworth livre le portrait glaçant d’une famille en apparence harmonieuse. En apparence seulement…


TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

3 raisons de lire La belle-mère

  1. Parce que c’est un vrai page-turner
  2. Parce que la galerie de personnages est passionnante
  3. Parce que cette belle-mère, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, ne vous laissera pas indifférent(e)

3 raisons de ne pas lire La belle-mère

  1. Si le simple mot « belle-mère » vous fait fuir à pleines jambes
  2. Si vous n’appréciez pas les thrillers et encore moins ceux qui sont totalement ancrés dans le réel
  3. Si vous ne lisez pas simplement pour vous divertir

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