Sept mensonges d’Elizabeth Kay

Par Lettres&caractères

Comment l’enchaînement de sept mensonges a-t-il pu conduire à l’inéluctable ? Comment sept mensonges avoués vont-ils nous mener à la vérité ?

Sept mensonges d’Elizabeth Kay (éditions La Bête noire, Robert Laffont)

Voilà en deux phrases le résumé de ce thriller psychologique qui se veut original mais ne l’est finalement que dans sa forme. Une fois encore, le marketing a prouvé qu’il pouvait avoir plus d’imagination que l’éditorial car si ce livre est d’une platitude totale, l’objet livre, lui, est une réussite absolue.

Jane a menti sept fois à Marnie, sa meilleure amie.  Ses sept mensonges ont à voir avec la mort de Charles, le mari de Marnie. Mais aurait-elle pu faire autrement ? Aurait-elle pu dire la vérité dès le départ ? A vous de juger ! Vous avez entre les mains un roman découpé en sept onglets pour vous permettre d’apprécier chaque mensonge à sa juste valeur. Mais ensuite ? Que faire de tout ça ? Vous forger une opinion ? C’est la grosse question qui m’a accompagnée lors de la lecture de ce livre : il n’existe aucune alternative, pas de chausse trappe, pas de fausses pistes, aucun doute sur le déroulement des faits donc… aucune intrigue.

On s’extirpe de sa famille, puis de ses amis, un bras ou une jambe à la fois, os après os, souvenir après souvenir, quand on construit son couple, quand on devient la moitié d’une paire. Je pensais que le processus s’arrêtait là, que c’était l’étape finale. Je n’avais pas réalisé que le schéma se répétait ensuite. Que ce processus n’était pas un fil, mais un cercle : on passe d’une étape à une autre, jusqu’à se retrouver au point de départ, de sorte qu’à la fin on revient à nouveau à la famille.

De mon point de vue, ce livre ne présente aucun intérêt notable. On perçoit rapidement les contours des personnalités de Jane et de Marnie, on apprend également très vite le contexte du décès du mari donc je cherche encore ce que ces sept mensonges apportent à l’histoire à part une trame singulière qui a permis à l’éditeur de nous sortir un très bel objet pour palier les faiblesses du contenu.

Les mensonges en question sont d’une telle insignifiance qu’ils se diluent totalement dans cette confession au long cours, à tel point que j’en ai raté un ou deux et que j’ai très vite oublié tous les autres. Surtout, mensonges ou pas, ils ne justifient en rien ce qui s’est passé. Je ressors donc de cette lecture très perplexe sur son utilité. Voilà bien un livre dont on peut amplement se passer, même sur la plage cet été.


L’ESSENTIEL

Couverture de Sept mensonges d’Elizabeth Kay

Sept mensonges
Elizabeth KAY
Editions Robert Laffont/La Bête noire en GF 
Sorti en GF le 11/06/2020
400 pages

Genre : thriller domestique et psychologique
Personnages : Jane, Marnie, Jonathan et Charles
Plaisir de lecture :
Recommandation : non
Lectures complémentaires : Mensonge de JP Delaney, Une certaine Annie de PJ Vernon, Notre part de cruauté d’Araminta Hall

RESUME DE L’EDITEUR

Jane et Marnie sont inséparables depuis l’enfance. Et si Jane avait été honnête depuis le début – si elle n’avait pas menti cette toute première fois –, alors peut-être que les choses auraient pu tourner autrement. Peut-être que le mari de sa meilleure amie serait encore en vie.

Le temps est venu pour Jane de dire la vérité, enfin… sa vérité. Tandis qu’elle se confie et décortique les sept mensonges qu’elle a racontés à Marnie, chacun plus terrible que le précédent, elle révèle les couches de noirceur qui ont infiltré leur amitié et les secrets toxiques qui remuent sous la surface. Mais une vérité peut toujours en cacher une autre…


TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

3 raisons de lire Sept mensonges

  1. Pour avoir le plaisir de tenir un objet livre original entre les mains
  2. Parce que la curiosité l’emporte et que vous mourrez d’envie de connaître ces sept mensonges
  3. Parce que vous n’en avez que faire de mon avis (et vous avez bien raison !)

3 raisons de ne pas lire Sept mensonges

  1. Parce que c’est creux
  2. Parce que c’est insipide
  3. Parce que c’est un attrape-lecteur

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