5 bonnes raisons de lire Notre-Dame de Paris

Par Albertebly
Ouvrez grands les mirettes, préparez vos esgourdes, aujourd’hui on vous bassine avec Notre-Dame de Paris et sur le pourquoi du comment vous devriez laisser sa chance à un roman aussi… effrayant?  (Oui, c’est le bon mot il nous semble.)

Mais avant de nous lancer dans un plaidoyer dinguo en faveur de Totor, laissez-nous vous rediriger vers notre copilote de lecture qui n’est autre que la charmante, que dis-je la plus brillante bête velue du web, j’ai nommée l’Ourse Bibliophile. Elle vous donnera une bien meilleure idée du contenu de l’ouvrage, de sa qualité et de l’impression avec laquelle on ressort de cette fresque folle, c’est sûr !

Avant de commencer on tient à signaler que ce sera notre grand conseil, si comme nous, vous avez peur de vous lancer dans un classique effrayant, une saga trop imposante, un livre en VO ou tout autre lecture qui pourrait presque relever d’un défi à vous-même, faites ça à plusieurs, ça rend l’expérience de lecture encore plus riche. Notre lecture commune avec l’Ourse c’était le feu.

BREF, commençons.

De notre côté on va essayé d’en parler tant bien que mal (on se sent pas hyper légitimes, on a peur de pas ajouter grand chose à toutes les tambouilles de critiques déjà émises au sujet de l’œuvre), à notre humble niveau, en partant de notre expérience personnelle : celle d’une personne qui fuyait Hugo comme la peste.

Si vous recherchez des analyses de l’œuvre, des commentaires sur le style, le roman historique du XIXème siècle, vous vous êtes perdus dans les méandres d’internet, désolée.

Mais si vous aussi Victor Hugo et son pavé vous foutent les foies, vous êtes sur le bon article !

Lire Notre-Dame de Paris…pourquoi?

On pourrait tout simplement vous répondre « Parce que c’est vachement chouette » ou répondre ce que des connards élitistes pourraient vous répondre du type « Quoi ? T’as pas lu Notre-Dame de Paris ? Mais pourtant c’est culte… Je croyais que t’aimais lire ? » Mais vu qu’on est pas ce genre de pignoufs, on va vous donner de VRAIES raisons de découvrir cet énorme livre. (Énorme. On vous a dit qu’il était énorme au fait? Parce qu’il est quand même vraiment gros.)

1) Parce que Totor est un bout-en-train

Voilà, ce sera tout, merci d’être venu à notre Tedtalk.

Trêve de galéjade (team médiévistes jusqu’au bout.)

Mais sans rire, cet argument devrait suffire à convaincre un lecteur réticent quand on sait à quel point on l’était nous aussi et à quel point on s’est marrées. Victor Hugo manie à merveille la satire et plus généralement la moquerie (satire de la justice, de l’Église et de ses représentants moins prudes qu’ils ne le devraient (Frollo, on te voit là.), des écrivains-poètes pas mauvais mais qui ne connaissent pas le succès, etc.) d’une part, mais il est également fichtrement doué dans ses adresses au lecteur. On se surprend fréquemment à souffler du nez au détour d’une petite pique de quelques 10 mots qui s’est subrepticement glissée dans la narration. Plutôt plaisant comme surprise, faut l’avouer. En sommes, on ne nous avait jamais dit que Victor Hugo pouvait faire preuve d’un humour aussi frais. Et on aurait aimé le savoir, ça nous aurait peut-être un peu plus donné envie d’y aller de base… Mais en même temps c’était une vraie surprise qui a rendue notre expérience de lectrices plus remarquable encore !

2) Une œuvre profondément romanesque et tragique

Au-delà de cet humour qui personnellement nous a semblé ne pas avoir pris une ride, c’est l’histoire qui nous est contée en elle-même qui nous a convaincues, évidemment. Hugo dresse un tableau du Paris médiévale d’une précision folle et on ne s’ennuie pas une seconde entre les pages de Notre-Dame de Paris (bon, attendez, on reviendra là-dessus plus loin, ne nous emballons pas). Notre-Dame de Paris est une œuvre profondément romanesque et les évènements s’enchaînent avec fluidité sans qu’on ait envie de poser le livre. On se retrouve pris entre deux feux : l’envie de connaître la suite, et celle de faire durer le plaisir. Chaque évènement en amenant un autre on en arrive justement à comprendre la fameuse « fatalité » sous le signe de laquelle Hugo plaçait son roman. Attention ne prenez pas ce mot à la légère. Quand Victor vous dit « C’est sur ce mot qu’on a fait ce livre », il est très sérieux.

Ainsi si les premiers chapitres sont d’une légèreté déconcertante quand on s’attend à lire un ouvrage se déroulant dans la sombre, humide et noirâtre cathédrale de Paris, la suite s’assombrit progressivement jusqu’à la fin, poignante. Notre-Dame de Paris c’est presque une tragédie grecque tant la notion de destin est intrinsèque à l’ouvrage, à la seule différence que la tragédie grecque, on sait dès le début que ça finira mal. Là Victor nous prévient, certes, mais on doit pas être les seules à avoir pris les choses à la légère et à avoir fini avec un tas de mouchoirs imbibés de morves jouxtant notre canap’ arrivées à la page 629.

Nous non plus on a rien vu venir mon pauvre Quasi.

Quasimodo est le roi des fous et Hugo celui du quiproquo. Créant des personnages inoubliables, Hugo tisse un univers au sein duquel les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres sont complexes. De coïncidences en retournements de situations improbables dans la réalité mais si plaisants dans la fiction, on en apprend plus sur le passé des uns, les penchants des autres, leurs pouvoirs, leurs désirs. Bref le tout est exécuté avec une grande maëstria, on vous apprendra rien de ce côté là, l’écriture d’Hugo est très riche, fouillée et documentée : on est sur du roman historique de compet’.

3) Commencer par le commencement

En voilà un titre bien long pour pas dire grand chose. Pour notre part, Notre-Dame de Paris c’était quelques chansons quand on était petites et basta. D’autres auront vu le Disney, d’autres encore une des adaptations sorties au court du 20ème. De ce côté là, on était assez vierges d’images de notre côté mais une fois la lecture du roman terminée, on s’est laissées tenter par le dessin animé… Et là on va pas se faire que des copains mais on l’a du coup très peu apprécié. Pour le dire clairement c’est une traitrise à l’œuvre d’Hugo qui était si belle et mesurée. Ceux et celles d’entre vous qui ont lu le livre nous dirons « Bah oui forcément, c’était pas adapté à un jeune public quand même! » ce à quoi on vous dirait : CERTES.

Certes présenter un personnage de 16 ans poursuivi par un homme ayant la trentaine c’est moyen acceptable à l’écran. Pour l’anecdote le chapitre 4 du livre 2 s’appelle carrément « Les inconvénients de suivre une jolie femme le soir dans les rues. » Le malaise est à son maximum.

Mais pourquoi avoir donner à Frollo un rôle supplémentaire/ différent dans l’adaptation en dessin animé? We don’t get it. Et surtout, BORDEL, pourquoi avoir fait de Phoebus un prince charmant. Je veux bien qu’on est dans du Disney mais faudrait voir à pas pousser mémé dans les orties quand même, Phoebus c’est pas un bon boug dans Notre-Dame de Paris, RETABLISSONS LA VERITE NOM DE ZEUS ! (Tata est colère)

Tout ça pour te dire que, si comme nous tu crois connaître l’histoire de Notre-Dame de Paris :

– parce qu’elle est si profondément encrée dans nos imaginaires qu’on sait tous à peu près de quoi il est question (notre cas)

– parce que tu as vu la comédie musicale petit.e et que tu connais le pitch globale et SURTOUT les chansons par cœur (un peu notre cas… Prépare toi à chanter « Belle » dans ta tête à peu près tous les 3 chapitres et à garder cette SATANÉE musique dans la tête pour le mois à venir)

– parce que tu as vu le dessin animé ou toute adaptation en film.

Eh bien tu dois probablement te tromper. On veut pas se la jouer conservateurs, représentantes de l’académie française, du bon goût et de la grande littérature hein, loin de nous cette idée. Mais on veut surtout mettre en évidence le fait que, c’est toujours tentant de croire qu’on connait une histoire avant même de l’avoir lue mais que c’est toujours beaucoup plus cool de le lire et de le découvrir par soi-même. Tu as connu cette histoire sous les traits du film Disney petit.e, c’est chouette mais on espère surtout qu’avec cet article, on te donnera envie de découvrir l’histoire à l’origine de l’adaptation et le rôle qu’y jouent chaque personnage !

BREF, revenons-en à nos moutons

4 ) Parce que c’est pas si chiant (toujours moins chiant que cet article en sommes.)

On connaît tous la réputation de Victor Hugo et d’autres (coucou Zozo, coucou Honoré) auteurs du XIXème siècles. Ils sont chiants et sont capables de t’écrire trois paragraphes pour te décrire une poignet de porte. Alors déjà, c’est faux pour Zola et pour certains romans de Balzac (certains sont chiants, on vous l’accorde volontier) et finalement ça l’est aussi en partie pour Hugo qui ne nous tartine pas tant de pages de descriptions que ça quand on prends l’ouvrage dans son ensemble. D’après nos petits calculs personnels, seul un chapitre est chiant à MOURIR.

Attention les gars, c’est au début du livre et il s’agirait de vous accrocher à ce moment là parce que la suite vaut le coup. Mais bon, Hugo s’est fait un petit délire médiéviste. Rien de bien étonnant à cela. En tant que passionnée à la fois de cette période et de ses courants architecturaux, il semblerait qu’il n’est pu s’empêcher de nous faire une looooongue, très longue, trèèèèèèès loooongue description de Paris, vue du ciel. Le chapitre s’intitule « Paris à vol d’oiseau » et dure 30 pages. Et franchement, on s’emmerde secos. Mais vous voyez, on est plutôt du genre honnête, ce qui signifie que lorsqu’on vous dit qu’on ne s’ennuie pas une seconde dans le reste de l’ouvrage, c’est vrai ! (CQFD)

Notre-Dame de Paris c’est 95% de bon et 5% d’ennui. Sur les 60 chapitres que comporte l’ouvrage, on en a trouvé 43 bons à très bons, 14 tiennent du génie, 2 sont un peu chiants et 1 est infernal. Vous voyez, c’est scientifique les copains. VOUS DEVRIEZ ESSAYE DE LIRE NOTRE-DAME DE PARIS.

Alberte, la lourdeur incarnée.

5) Prendre le temps de prendre son temps

C’est un truc qu’on a remarqué cette année et qui est loin de s’appliquer uniquement à Notre-Dame de Paris mais en lisant des classiques épais en ce moment, on a l’impression de s’accorder une véritable faveur. On a apprécié prendre notre temps en lisant cet ouvrage qu’on a mis une ou deux semaines à lire, calmement et à la fin, on avait plus envie de le quitter ce monde. Et rien que pour ça, Notre-Dame de Paris rempli sa mission. Notre-Dame de Paris nous a emportées, dépaysées, fait rire, fait pleurer, et c’était beau.

C’était Tata Alberte,

Ravie de vous servir.

A vous les studios

éèé