Titre : Nous étions les ennemis
Auteurs : George Takei, Steve Scott, Justin Eisinger et Harmony Becker
Date de parution : mai 2020
Editions : Futuropolis
Le 7 décembre 1941, l’attaque de Pearl Harbor fait basculer la vie du petit George, 4 ans, et de sa famille. Les Etats-Unis déclarent alors la guerre au Japon entraînant la promulgation d’un décret par Roosevelt. Toute la population japonaise ou d’origine nippone est désormais perçue comme une menace. Considérées comme des ennemis par ce pays qu’ils croyaient le leur, des milliers de personnes se retrouvent enfermées de force dans des camps jusqu’à la fin de la guerre.
C’est le cas de George dont la mère est née aux Etats-Unis et dont le père japonais vit sur le sol américain depuis de nombreuses années. Expulsés de chez eux, ils sont dépossédés de leurs biens et envoyés dans différents camps pendant plusieurs années.
George Takei, que vous connaissez sans doute pour son rôle dans la série Star Trek, nous restitue dans ce roman graphique son enfance au travers de cet épisode douloureux. Il mêle sa voix d’aujourd’hui à son regard naïf d’alors et évoque l’humiliation, la douleur que sa famille a dû affronter durant cette période.
Ce n’est finalement que des décennies plus tard que les Etats-Unis reconnaîtront leurs torts face à cet internement si injuste et dramatique.
Un récit touchant et très intéressant qui, hormis quelques petites longueurs, m’a complètement captivée car j’étais ignorante à ce sujet. Les illustrations en noir et blanc sont douces, se rapprochant des mangas, et dotées de visages qui laissent transparaître les émotions.
Une excellente lecture qui met en avant un épisode méconnu de la Seconde Guerre Mondiale, faisant toujours écho malheureusement à l’actualité. Un témoignage essentiel à partager.