Mers Mortes d’Aurélie Wellenstein #PLIB2020

Par Albertebly
C’est parti pour le troisième round du #PLIB2020 et aujourd’hui on parle du cas Mers Mortes d’Aurélie Wellenstein. Prêts? C’est parti !

Avant de nous lancer dans la chronique de Mers Mortes, un petit rappel s’impose, comme le veut la tradition. Les sélectionnés du PLIB2020 sont :

Les Brumes de Cendrelune de Georgia Caldera
Je suis fille de rage de Jean-Laurent Del Socorro
La cité des chimères de Vania Prates
Félines de Stéphane Servant

Et le petit dernier dont on vous parle aujourd’hui, j’ai nommé :

Mers Mortes d’Aurélie Wellenstein

Après notre déconvenue (C’est un bien grand mot, on avait juste pas été convaincues quoi!) avec Le Dieu-oiseau lors du PLIB2019, c’est avec beaucoup de curiosité que nous avons découvert que Mers Mortes d’Aurélie Wellenstein faisait partie des 5 finalistes du PLIB, AGAIN !

Mais cette fois-ci, on doit avouer qu’on était plutôt tentées puisque nous avons nous même sélectionné ce livre parmi nos finalistes. Au programme, rien de bien réjouissant, l’assèchement des océans, l’extinction de tous les animaux marins et une soif de vengeance desdits animaux marins à l’encontre de l’ensemble de l’espèce humaine, responsable de leur disparition.

Faites péter les cotillons, on va s’enjailler sec.

C’est dans cet univers qu’évolue Oural, notre protagoniste dont la mission est de repousser les marées hautes qu’hantent les fantômes de tout ces animaux marins disparus de la surface du globe. Lorsque Oural se fait kidnapper par un bateau pirate hors normes, il découvre finalement que sa mission n’est peut-être pas aussi noble qu’elle lui avait parue jusqu’ici.

Un puissant message

Comment parler de Mers Mortes, comment ne serait-ce que lire la quatrième de couverture sans en comprendre le message ? Je pense qu’avec le peu de choses qu’on vous a dites sur l’ouvrage, vous en comprenez déjà l’enjeux majeur. Ce livre tir la sonnette d’alarme, nous rappelle une fois de plus (si cela était nécessaire), que la société dans laquelle on vit est en train de détruire la nature environnante. Au-delà de cela, l’ouvrage est également un beau message sur la cause animale, la relation êtres humains et animaux mais aussi une réflexion sur l’orgueil humain et la soif de pouvoir. Mers mortes se termine d’ailleurs sur une belle note d’espoir qui nous a plutôt convaincues. Mais nous avons pour notre part trouvé l’ouvrage trop insistant quant audit message. On le comprend tout de suite et on se sent impliqué, forcément. Mais Aurélie Wellenstein le martèle sans grande subtilité ce qui donne l’impression d’être face à un livre un peu trop « moralisateur » et pédagogique, comme s’il s’adressait à un public assez jeune… Alors que c’est un ouvrage classé young adult si je n’m’abuse. A moins qu’on soit en train de devenir gateuses. ANYWAY.

Enfin, dès la page 26 on a bien compris le problème, c’est même plutôt joliment dit (cf. citation ci-dessous) et il nous semble qu’il n’était pas nécessaire d’insister davantage sur l’aspect « revanche de la nature », « nous humains connards que nous sommes », etc.

« Sauvagement assassinés, les mers et les océans charriaient au creux de leurs vagues monstrueuses le souvenir de leur supplice, et à chaque fracas, chaque dégorgement d’écume dans le monde des humains, ils paraissaient hurler « vengeance! »»

Bref, c’est un message intéressant, important mais c’était peut être un peu too much et ça manquait de subtilité à notre goût. (Vous noterez que plus ça va plus Tata Alberte devient grincheuse et exigeante… Sa transformation en vieille pie à déjà commencé.)

Le-pourquoi-du-comment-de-pourquoi-c’était-quand-même-pas-si-mal

Mers Mortes reste, malgré ce petit défaut (mais quand même imposant à l’échelle du roman), notre meilleure lecture du #PLIB2020 pour 5 bonnes raisons :

1) On a apprécié le fait qu’Aurélie Wellenstein ne fait, une fois de plus, pas dans la dentelle et n’épargne donc pas son lectorat. C’était déjà le cas pour Le Dieu-Oiseau et ici, Wellenstein renouvelle l’exploit d’écrire des scènes de combats sanglantes, des évènements horribles ou dégueulasses avec talent et limite poésie par moment. Bon l’exemple qu’on vous a gardé n’est peut-être pas le plus poétique mais vous laisse imaginer ce qu’on entend par « dégueulasse ».

« Puis des bouts de chair flasques et puants se mirent à pleuvoir. La baleine exorcisée se désintégrait en une averse faisandée. »

2) La raison pour laquelle nous avons passé un très bon moment avec ce livre c’est parce qu’il est assez bien écrit et chaque fin de chapitre te donnes clairement envie de connaître la suite. On a quand même trouvé qu’il y avait quelques longueurs par-ci par-là, notamment vers le milieu du roman mais SOMMES TOUTE, on était quand même bien plongées dans cet univers. Il faut dire aussi que Mers mortes est très romanesque et s’inscrit même dans une tradition du récit de navigation/ d’aventures maritimes qui fonctionne presque toujours avec nous.

3) On a aimé, que dis-je, adoré le fait qu’Aurélie Wellenstein saches, d’une part écrire ses personnages mais aussi les tuer. Bah oui, ça fait du bien un livre où tout n’est pas bien qui fini bien. On en ressort avec un livre moins cliché que ce qu’on a l’habitude de lire en young adult… D’autant plus qu’Aurélie Wellenstein glisse une romance au début de l’ouvrage et n’en parle presque plus par la suite… POUR NOTRE PLUS GRAND PLAISIR !

4) En résulte un roman qui nous dépeint des relations plus complexes ou du moins inhabituelles. On a adoré la relation que l’autrice tisse entre Oural et Bengale. Une relation pleine d’ambigüité, pleine de compétition, d’admiration, d’amitié, etc. Ce duo nous offre d’ailleurs des moments étonnements drôles au sein du roman et certains dialogues nous ont paru assez authentiques ce qui nous a, évidemment, charmées. Aurélie Wellenstein semble avoir un goût prononcé pour l’inattendue, les scènes qui font souffler du nez entrecoupées d’affrontements sanglants. Certaines images mentales nous resterons en tête et valent le détour. Bref, l’autrice ne prend pas tout absolument au sérieux dans cet ouvrage malgré sa thématique pas très réjouissante. On en redemande.

« Il avait un physique de danseur russe, grand, blond, les tempes rasées et quelque chose d’aristocratique, presque princier, dans ses manières pleines de contrôle. Mais de façon tout à fait incongrue, aux pieds, il portait de simples tongs. »

Nous beaucoup trop enthousiastes à la lecture de cette description.

5) On a adoré les personnages secondaires. Peut-être même plus que le protagoniste qui nous a laissées assez indifférentes, voire nous a paru sacrément égoïste par moments. Mais du coup, on était quand même un peu déçu de ne pas savoir ce qui était arrivé au reste de l’équipage à la fin de l’ouvrage… La même chose qu’à Oural peut-être? Si certain.es d’entre vous l’ont lu et ont des hypothèses, allez-y, faites nous rêver !

Finalement Mers mortes était un ouvrage sympathique, divertissant et qui a su déjouer un peu les codes de la young adult qu’on ne peut, personnellement, plus voir en peinture. Une bonne lecture dont on est pas sûres qu’elle nous marquera durablement, cela dit...


Notre meilleure lecture du #PLIB2020 à ce jour mais… Restez sur vos gardes, il pourraît bien être détrôné par le 4e ouvrage qui montera sur le ring… La suite dans un prochain épisode les copainGs ! (ON ADORE teaser pour rien chaque semaine, ne nous remerciez pas ♥)

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