Voyage à Pitchipoï, Jean-Claude Moscovici

Par Lacueilletteduneroussette

Hello tout le monde !!!

Comment allez-vous ? J’espère que les nouvelles du Premier ministre vont ont réchauffé les coeurs, rassurés aussi et même s’il faut continuer à faire attention, n’oubliez pas que les médias sont aussi là pour instaurer de la peur et de la méfiance

J’avais envie de vous retrouver pour vous parler d’un livre que j’ai lu il y a une dizaine de jours maintenant. C’est le roman de Jean-Claude Moscovici Voyage à Pitchipoï. Je l’avais lu au lycée en Seconde puisque je l’avais obtenu suite à un prix remporté par notre classe dans l’option Littérature et Société. Ça remonte ^^

Résumé :

Voyage à Pitchipoï raconte la tragédie d’une famille juive, en France, pendant la guerre.
En 1942, l’auteur de ce livre avait six ans. Sa famille fut arrêtée par des gendarmes allemands et français, et déportée. 
Le narrateur et sa petite soeur furent d’abord confiés à des voisins jusqu’à ce que le maire du village fasse appliquer la décision du capitaine SS, Commandeur de la région et responsable des mesures de répression antisémite : « L’accueil d’enfants juifs dans les familles françaises est indésirable et ne sera autorisé en aucun cas. » Les deux enfants furent alors enfermés dans une prison, puis transférés au camp de Drancy, où la petite fille tomba malade, par malnutrition.
Sortis miraculeusement du camp, ils retrouvèrent quelques mois plus tard leur mère qui avait réussi à s’échapper lors de son arrestation et n’avait pas été reprise, malgré les portes qui s’étaient souvent fermées lorsqu’elle avait demandé de l’aide.
Après des mois de vie clandestine, à la Liberation, ils revinrent dans leur maison vide et abandonnée.
Ils ne devaient jamais revoir leur père.

Mon avis :

Je pense qu’au vu du résumé, vous pouvez très bien voir de quoi le roman parle. Suite à ma relecture de ce roman, je me suis renseignée sur l’auteur et j’ai compris pourquoi nous avions reçu ce livre dans le lot du prix. Le lieu où il a été arrêté est la ville où j’habite. Il y a effectivement une plaque commémorative pour ce jour tragique. C’est donc une lecture locale si je puis dire cela ainsi. Ni dans le résumé ni dans le roman une ville n’est citée donc c’est pour cela que je n’avais aucune idée de l’endroit où se passait le livre. Seul Paris et Vichy sont cités.

Il est difficile de juger un témoignage car c’est comme si inconsciemment nous jugions la vie de la personne et de ce qui est raconté. L’histoire est tragique et j’ai eu la gorge serrée lors de certains passages. L’auteur parle comme s’il avait encore 6 ans, il raconte cela avec ses yeux d’enfant et sa perception de ce qu’il se passait à ce moment-là. Par conséquent, le style d’écriture est assez simpliste et limpide. Nous suivons également le récit de sa maman mais de ce qu’il a appris par la suite.

Dans mon édition, la police d’écriture est assez grosse et il fait 139 pages. Il se lit donc extrêmement rapidement car c’est fluide. Aucun nom de personnages n’est cité, nous ne connaissons ni le prénom du garçon puisqu’il ne se présente pas (certes c’est une autobiographie mais quand même) ni le prénom de sa soeur et des membres de sa famille ou des autres personnes qu’il rencontre. Tout est sans nom comme si cela pouvait être n’importe qui n’importe où car comme je vous l’ai dit aucune ville ni lieu n’est mentionné.
C’est assez décontenançant car je me suis sentie éloignée de ce qu’il vivait. En effet, je n’ai pas vécu la rafle du Vél d’Hiv mais justement par des témoignages on peut en apprendre plus.

Ici, c’est une lecture qui est là pour le devoir de mémoire, pour raconter ce qu’il s’est passé selon le point de vue d’un jeune garçon avec les crises de cauchemar de sa soeur. En première lecture de témoignage sur cette période de l’histoire, je ne vous le recommanderai pas. Beaucoup de personnes ayant été déportés ont raconté, l’oncle de l’auteur a écrit un livre qui me tente bien, et ayant déjà lu de nombreux romans sur le sujet je peux vous assurer qu’il y en a d’autres qui expliquent et décrivent encore mieux l’horreur de ce qu’ils ont vécu.

Attention ! Je ne dis pas que l’horreur n’est pas décrite, mais nous savons tous qu’ils ont vécu pire. Ici c’est assez édulcoré, on survole les éléments, on fait des bonds dans le temps et on se pose pleins de questions par rapport à ce qu’ils racontent sans qu’on ait au final la réponse. On ne sait pas vraiment ce qu’il a vécu dans les camps et dans la prison, l’horreur dans laquelle il a vécu. Il en parle peu, sûrement par traumatisme ou pas pudeur je ne saurais dire. L’Occupation allemande est abordée ainsi que la question des résistants, les Justes et ceux qui viennent en aide aux autres. On trouve aussi dans ce roman les décrets antisémites de la politique française de juillet 1942.

C’est un témoignage, un devoir de mémoire et il est assez épineux de faire des reproches sur ce genre de livres car nous ne connaissons pas le choc traumatique qu’a pu avoir l’auteur et l’état dans lequel il se situe aujourd’hui. Pourtant ce livre reste à lire pour toute personne qui a envie d’approfondir ses connaissances sur cette terrible période ou tout simplement par pur intérêt. Il est évident qu’il y a plus joyeux comme lecture avant de dormir mais parfois prendre conscience de la réalité n’est pas une mauvaise chose.

Si vous avez le coeur bien accroché et que vous avez envie d’en savoir plus, je ne peux que vous inviter à lire ce livre qui change de ce que nous pouvons lire habituellement. Je ne suis plus au lycée depuis quelques années déjà mais j’aurai adoré étudier en profondeur ce texte, la période de la Seconde guerre mondiale, la dictature et les régimes totalitaires et autoritaires sont souvent abordés tant sur le plan historique mais aussi à travers l’art et la littérature. Il y a sûrement beaucoup de choses dans ce roman que je n’ai pas saisi et sûrement tous les non-dits cachés derrière ces phrases.

Il y a quelques années, j’avais lu beaucoup de romans sur la Seconde guerre mondiale et les camps de concentration. Je vous ferai peut-être un article un jour car malgré l’horreur qu’il s’est produit, je m’y suis intéressée très jeune.

Et vous, vous avez déjà lu des romans ou témoignages sur cette période ? N’hésitez pas à me raconter tout ça dans les commentaires pour que l’on puisse en discuter

Je vous souhaite un agréable week-end et je vous dis à la semaine prochaine !

Laure