The Ludocrats #1

Par Noisybear @TheMightyBlogFR

Kieron Gillen est prolifique en ce moment et, c'est tant mieux ! D'autant plus qu'il n'est pas du genre à te cantonner à un style de récit. Aidé de Jim Rossignol au scénario, de Jeff Stokely aux dessins, Tamra Bonvillain aux couleurs et Clayton Cowles au lettrage, il s'aventure dans un nouveau exercice de style : l'absurde. Ce qui donne l'un des comic books les plus hilarants que j'ai lu depuis un moment, The Ludocrats.

Je n'aurais pas imaginé qu'une collaboration entre Gillen et Stokely donne naissance à un titre aussi absurde et drôle, on se rappelle des deux auteurs dans un registre plus sérieux et plus profond. Mais, The Ludocrats n'est pas un titre comique bas du front pour autant, il y a une véritable recherche de la stupidité dans un univers complètement barré avec des personnages qui le font tout autant.

Ainsi, la page de garde nous prévient en nous disant : "Nous avons essayé d'imaginer un monde meilleur. Nous avons échoué. À la place, nous avons ça." mais on ne s'imaginait pas encore tomber sur un homme grand sourire au lèvres, nu, et complètement recouvert de sang. Cela ne sera d'ailleurs guère expliqué par la suite mais... c'est le principe même de l'humour absurde qui est à la base de cette série.

En résumé : c'est du grand n'importe quoi.

Et, justement, c'est c'est ce "grand n'importe quoi" qui rend le tout jouissif. Les dialogues sont délicieusement absurdes, les situations le sont tout autant, il y a un non-sens permanent qui est complètement maîtrisé par les deux scénaristes donnant du rythme à la lecture. Parce que, soyons francs, il ne se passe pas grand chose dans ce premier numéro ; Gillen et Rossignol imposent la tonalité de leur série qui ne ressemble à nul autre.

L'univers de The Ludocrats est visuellement aussi très différent de ce que nous voyons habituellement. Il s'agit vraiment d'un exercice de style pour le dessinateur qui change complètement de registre par rapport à ce qu'il fait habituellement, ainsi que pour la coloriste qui offre une palette beaucoup plus pop-sucrée qu'habituellement. En tout cas, le travail artistique est remarquable.