Relecture (écoute) : Le Parfum

Par Entre Les Pages @EntreLesPages

Jean-Baptiste Grenouille est sorti du ventre d’une poissonnière sur un marché. Les autres enfants qu’elle a eus étant mort-nés, elle se débarrasse aussi de celui-ci pensant qu’il est destiné au même sort (elle sera exécutée pour cela). Mais Grenouille est bien vivant, aussi étrange soit-il ! La première des choses qui le rendent curieux : il n’a pas d’odeur, ce qui perturbe fortement sa première nourrice. La deuxième femme à s’occuper de lui, elle, ne possède pas d’odorat. Des années plus tard, Grenouille travaille pour un tanneur lorsqu’il pénètre chez le parfumeur Baldini. Ce dernier est alors en train de chercher à copier un parfum populaire et qui rapporte beaucoup à son créateur lorsque Grenouille et ses incroyables capacités olfactives le convainquent de l’embaucher.

Dans son esprit, son « palais mental » à lui, Grenouille peut jouer, se droguer et jouir avec des centaines de senteurs. Depuis toujours, Grenouille est décrit comme une tique. Peu importe ce qui lui arrive, il survit. Il patiente et survit. C’est un être mystérieux, dérangeant, fascinant. Son but ultime est de créer un parfum qui serait non seulement son chef d’œuvre, mais un parfum qui le rendrait lui-même divin. Car il sait comment manipuler les hommes avec les odeurs. Pour accomplir cet exploit, il extrait des odeurs humaines des cadavres des jeunes filles vierges et aux caractéristiques physiques bien précises qu’il a tuées de ses mains. Il fait ainsi plus de vingt victimes. Le parcours de Grenouille se divise en trois parties, de Paris à Grasse. Entre les deux, il se terre dans une grotte durant sept années. La raison de ce retrait ? Il ne supporte pas les odeurs humaines.

Le parfum – Histoire d’un meurtrier est un roman de Patrick Süskind. L’ouvrage est culte. Sûrement parce qu’en plus de ses qualités littéraires, il est apparaît comme unique au lecteur. Le parfum est un roman qui creuse une empreinte forte, comme celle des souvenirs olfactifs. Car voilà une œuvre qui sent mauvais, qui suinte, qui fait se sentir sale. Qui fait parfois se sentir mal aussi. Mais une œuvre fascinante dont il est difficile d’arrêter la lecture ou l’écoute. Pourquoi ? Grenouille est un anti-héros, oui, mais pas l’anti-héros auquel l’on s’attache tout de même (aucun des personnages du Parfum n’est d’ailleurs attachant). Il est répugnant, il ne ressent rien, c’est un meurtrier, un tueur en série qui initie les hommes à ce genre d’individu. Il est terriblement intelligent mais absolument ignoble. Comme les parfums qu’il crée pour envoûter et contrôler les gens, il met le lecteur sous son emprise de la première à la dernière page.

Tout en suivant Grenouille, le lecteur se balade dans des décors solides qui, évidemment, dégagent des images et des odeurs terribles. La saleté fait partie des thèmes principaux de cette histoire comme elle faisait partie de l’époque décrite, et les êtres s’y meuvent sans paraître le moins du monde affecté. Des frissons. Le lecteur a des frissons en lisant Le Parfum. Comme ils sont profonds lorsque c’est la grande voix de François Berland qui lit pour lui ! Comme il est plongé aux côtés de Grenouille et des autres lorsque sa voix et son accent changent ! Il se sent également moins seul dans cette aventure étrange. C’est comme s’il avait un guide. Le texte est magnifique. De cette manière, c’est toute sa richesse et sa force qui sont sublimées. C’est savoureusement écœurant et cocasse.

Présentation de l’éditeur :
Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque. Il s’appelait Jean-Baptiste Grenouille. Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre que lui n’aurait pas survécu. Mais Grenouille n’avait besoin que d’un minimum de nourriture et de vêtements, et son âme n’avait besoin de rien. Or ce monstre de Grenouille, car il s’agissait bel et bien d’un genre de monstre, avait un don, ou plutôt un nez unique au monde et il entendait bien devenir, même par les moyens les plus atroces, le Dieu tout-puissant de l’univers, car « qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur des hommes ». C’est son histoire, abominable… et drolatique, qui nous est racontée dans Le Parfum, un roman très vite devenu un best-seller mondial, et aujourd’hui porté à l’écran.

Quelques informations sur François Berland

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