Strange Adventures #1

Par Noisybear @TheMightyBlogFR

Après le succès critique et commercial de Mister Miracle, il n'est pas étonnant que DC Comics permettent à Tom King et Mitch Gerads d'appliquer le même genre de traitement à un autre personnage de son univers. C'est Adam Strange qui cette fois passe à la loupe des deux auteurs avec l'aide de Evan 'Doc' Shaner dans cette nouvelle maxi-série qui s'annonçait déjà immanquable, Strange Adventures.

Adam Strange est, semble-t-il, parti en retraite anticipée et vit maintenant sur Terre avec sa femme. Devenu écrivain, il raconte ses aventures spatiales dans un livre à succès. Tout semble aller très bien pour lui mais, cela n'est qu'une façade, Strange n'est pas heureux et tout cela va empirer lorsqu'un homme l'accuse d'avoir menti.

Je ne vais pas le cacher, j'étais impatient de lire ce nouveau récit de Tom King et Mitch Gerads, d'autant plus qu'ils sont accompagnés par Evan Shaner qui est un artiste que j'adore. Simplement le principe d'utiliser les deux dessinateurs pour montrer d'un côté la vie sur Terre (Gerads) et celle remplie d'aventures intergalactiques (Shaner) me donnait envie. Je ne suis pas forcément fan de King sur des titres comme Batman et Heroes in Crisis et je craignais tout de même que le scénariste tombe dans certains travers qui m'ont dérangé sur ces deux titres. Heureusement, on retrouve plutôt le King de Mister Miracle... mais peut-être un peu trop.

À vrai dire, ça a un peu été la douche froide pendant les trois-quarts de ce numéro dans le sens où nous retrouvons exactement la même recette employée sur Mister Miracle même si le storytelling diffère avec l'absence de gaufrier et avec l'alternance entre événements présents et flashbacks. Il ne reste que nous avons le droit à un personnage d'ordinaire plutôt lumineux qui sombre dans la dépression avec sa femme qui le maintient debout comme elle peut. Sincèrement, vu la situation, je m'attendais presque à ce que Adam Strange finisse par tenter de se suicider.

Les "nouveautés" par rapport à la précédente maxi-série de King et Gerads sont pour l'instant trop maigres pour qu'on évite la comparaison, ce qui vraiment dommage parce que, justement, le récit semble aller dans une toute autre direction.

En effet, ce début est plutôt trompeur sur la vraie nature du livre ; sur les dernières pages naît un regain d'intérêt réel montrant que nous n'allons pas une variation sur le même thème mais bel et bien quelque chose de différent avec des sujets abordés qui semblent tout autres que la dépression. En tout cas, ce final est intéressant et donne envie de lire la suite assez rapidement.

La partie graphique est tout à fait excellente avec Gerads qui fait quelque chose d'assez sombre et humain - mais garde le côté fantastique - et Shaner qui propose quelque chose de plus coloré et pulp. Ce contraste est évident au premier coup d'oeil mais il y a une recherche d'harmonisation qui est faite entre les deux artistes. De ce côté-là, c'est donc impeccable.