Age of x-man : un événement mutant inédit en vf

Par Universcomics @Josemaniette
Il y a comme un trou dans le planning, chez les mutants... Pour résumer, le passage de la série Uncanny X-Men de Rosenberg et Larroca (principalement) à la glorieuse résurrection de House of X / Powers of X est incomplet, si on ne prend pas en compte les conséquences de l'affrontement entre les X-Men et Nathan Grey, alias X-Man, en plein délire mystique. Vous vous souvenez que les imprudences de Legion avaient amené, en 1995, l'arrivée de Age of Apocalypse, et la transformation de tous les titres classés X (à l'époque ils caracolaient en tête de gondole) en de nouvelles moutures provisoires, dans un monde totalement inédit et remodelé? Et bien Nathan est à la base d'un changement du même ordre sur la forme, beaucoup plus modeste, voire marginal, sur le fond. Alors que le monde croit que les principaux X-Men sont morts, ils sont en fait embarqués dans une aventure bizarroïde dans un univers inventé ad hoc, où l'amour et les relations charnelles sont totalement prohibés, où les liens de famille doivent être ignorés, où tout le monde est un mutant, où c'est Apocalypse qui mène la résistance face à la dictature... Bref, Age of X-Man, ce sont six séries inédites comme Age of X-Man : The Marvelous X-Men, Age of X-Man : Nextgen, Age of X-Man : The Amazing Nightcrawler, Age of X-Man : The X-Tremists, Age of X-Man : Prisoner X, Age of X-Man : Apocalypse & the X-Tracts et deux spéciaux (Alpha et Omega). Tellement inédites que pour le moment elles vont le rester en Vf, car Panini fait l'impasse dessus, pour accélérer la venue du nouveau cours mutants de Jonathan Hickman. Attention, si je déplore ce choix, je suis aussi assez honnête, vous n'allez pas perdre quelque chose d'inoubliable qui marquera l'existence des X-Men au fer blanc. On est d'ailleurs interloqués devant l'existence du projet, qui certes est un hommage appuyé, mais peine à motiver le lecteur, tant les enjeux sont légers et assez mal ficelés. Encore que j'ai beaucoup aimé Nextgen, les jeunes pousses de demain, qui sont ceux qui réalisent rapidement que quelque chose cloche, que ce monde n'est pas ce qu'il devrait être, et décident de donner un bon coup de pied dans la fourmilière, avec Glob, Armor et Anole parmi les plus motivés. Ed Brisson et Marcus To livrent des épisodes frais et parfois drôles, attachants et sombres dans leur dénouement. Une belle découverte, surtout si on considère qu'au départ c'était loin d'être le titre que j'attendais, parmi les six! 

En gros, Nathan Grey a fusionné avec Legion. Il a emporté tout le monde dans un autre univers, là où les règles sont fondamentalement différentes. Les X-Men par exemple sont le groupe qui défend l'ordre établi, ce sont les chantres de ce monde intrinsèquement individualiste, où la liberté n'existe que si elle est permise par le dogme de X-Man and friends. Pas de religion non plus, quoi de plus logique avec un individu qui est en soi le dieu de cette réalité, bâtie sur un énorme mensonge. Si vous avez encore quelques bribes de votre existence réelle, ou des velléités de rébellion, vous finissez directement, comme Bishop, dans une prison à la dure, dont le taulier n'est autre que Forge (Prisoner X, avec Vita Ayala et German Peralta). La résistance s'organise alors autour d'Apocalypse, et de son groupe de recrues avec Kitty Pryde ou encore le jeune Genesis, qui souhaite plus que tout suivre les pas de son "père" (Apocalypse & the X-Tracts). La dérive fasciste qui pointe son nez est développée dans The X-Tremists alors que Nightcrawler vit une existence étrange de star du cinéma, qui est le sel de la série The Amazing Nightcrawler, mais qui risque bien de s’effilocher le jour où il partage sa nuit et son lit avec la belle Meggan. Tous les fils narratifs qui se déploient dans ces titres finissent par converger pour la résolution dans le numéro Omega, hélas on a l'impression d'une superposition d'ambitions, et il manque une vraie vue d'ensemble qui puisse permettre d'apprécier pleinement tout ce qu'on a rencontré. Reste de bonnes intuitions, quelques fulgurances, comme un Bishop attachant et combatif, emprisonné pour avoir noué une relation avec Jean Grey. Un Glob très amusant et pour qui on ressent franchement de la peine, puisque hélas ses efforts ne sont pas vraiment récompensés. Intéressant aussi de voir la révolution orchestrée par Apocalypse, qui empreinte son code graphique au flower pop des années 60/70, surtout de la part d'un vilain qui est plus habitué au meurtres de masse pour arriver à ses fins. 
En fait, le problème principal de Age of X-Man réside probablement dans le fait qu'en parallèle, Uncanny X-Men a continué son petit bonhomme de chemin, comme si c'était là que résidait le véritable aperçu de ce qu'est le "vrai monde" alors que les séries liées à l’événement du moment n'étaient que de petits délires passages, à lire par curiosité, mais destinées à ne laisser aucune trace. Un manque d'ambition, et aussi d'épique, qui fait que l'architecture globale tombe un peu à plat. 


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