Descender T6, de Jeff Lemire et Dustin Nguyen

Par Deslivresetlesmots @delivrezlesmots

Descender T6 : La fin d’un monde ancien, de Jeff Lemire (scénario) et Dustin Nguyen (dessin et couleur), traduit de l’anglais (États-Unis) par Benjamin Rivière, Urban Comics, « indies », 2019 (VO : 2018), 168 pages.

L’histoire

Toutes les factions lancées à la poursuite de Tim-21 convergent désormais vers la planète aquatique Mata, où sont censés se trouver le professeur Solomon et l’Ancien robot, le modèle à l’origine des androïdes domestiques et des Moissonneurs. Au même moment, dans le reste de la galaxie, la révolution des machines fait rage. La fin est proche, et rien ni personne n’est préparé à ce qui est sur le point d’arriver.

Note : 5/5 Coup de cœur

Mon humble avis

Il s’agit du dernier tome de la série, donc si vous n’avez pas lu les précédents, je vous invite plutôt à jeter un œil aux chroniques de ces derniers !

La fin de Descender, ce superbe comics de science-fiction, méritait bien que je relise toute la série d’une traite pour l’apprécier en tant qu’œuvre complète et j’ai bien fait. Ma première lecture de ce sixième tome était intéressante et satisfaisante, mais depuis 2016, j’avais un peu perdu de vue mon attachement pour les personnages et les réels enjeux de ce récit. Ma deuxième lecture, après m’être rafraîchie la mémoire avec les précédents tomes, m’a transportée.

Les auteurs nous présentent les réponses aux nombreuses questions qu’on se posait, certaines depuis le tout début de la série : qui sont les Moissonneurs, pourquoi ont-ils ravagé les mondes humains il y a dix ans, pourquoi Tim-21 est-il si spécial (on avait déjà une petite idée), est-ce que les humains peuvent apprendre de leurs erreurs, est-ce que Tim-21 et Andy vont enfin se retrouver ?

Au passage, on retrouve tout un questionnement sur la capacité que certains humains ont à se considérer comme supérieur à d’autres, qu’il s’agisse d’autres humains, d’animaux non-humains ou ici, en bon récit de science-fiction, des robots. Ce comics présente donc une critique des humains qui se prennent pour des démiurges et qui n’ont que faire de tout écraser sur leur passage pour leur propre gain, par exemple la destruction de terres considérées comme sacrées par d’autres, ce qui ne manque pas de faire échos avec notre monde actuel malheureusement.

J’apprécie beaucoup aussi la problématique soulevée à plusieurs reprises des émotions que les robots peuvent ou ne peuvent pas ressentir, et le fait de devoir prendre ces sentiments en compte. Certes, cela s’applique ici à des intelligences artificielles mais j’interprète ça comme une acceptation (voire une revendication) des émotions comme parties intégrantes des humains (et des êtres sentients) qu’il ne faut pas fuir, refuser ou rejeter.

Jeff Lemire et Dustin Nguyen clôturent Descender comme il faut, tout en nous invitant à un autre voyage avec sa suite, Ascender, qui promet d’être une exploration fascinante elle aussi.