Des richesses et des hommes : La question démographique au cœur des crises économiques - François de Givry

Par Stéphanie @Stemilou

Présentation
Crises cycliques d'ampleur mondiale, explosion des inégalités, déclin de la croissance, hausse du chômage... Nos sociétés semblent soumises, impuissantes, aux aléas de dictats économiques. Serions-nous donc sans armes pour anticiper ces changements ?
Depuis Platon jusqu'à Keynes, en passant par Marx et saint Thomas d'Aquin, théoriciens et penseurs se sont pourtant efforcés de comprendre et d'organiser la production des richesses et leur répartition entre les hommes. Et leurs points de vue, comme leurs recommandations, ont évolué avec les techniques et les systèmes marchands. Il se pourrait cependant que leurs héritiers actuels, armés de formules algébriques complexes et les yeux rivés sur des colossales masses de données, aient gravement sous-estimé un facteur devenu fondamental depuis le XIXe siècle : les changements démographiques.

Car s'il est évident que la démultiplication de la population mondiale a entraîné avec elle la croissance de l'économie, comment ne pas imaginer que le ralentissement des naissances, couplé au vieillissement des peuples, ne déclenche la fin de ce processus ? C'est ce que l'on observe de manière troublante lors de la crise de 1929 aux États-Unis et dans l'Europe d'aujourd'hui, où une stagnation durable semble propice aux conséquences politiques les plus inquiétantes.
Une saisissante histoire des idées, et une lecture novatrice des dangers auxquels nous sommes confrontés.

Avis
Nous remontons le temps sur la base d'une histoire économique ou pour parler plus franchement d'économie politique. Cet ouvrage risque donc de faire peur des les premières pages à un public non habitué à certains termes.
Ainsi le livre déroule le passage d'un mode de pensée collectif et au bien-être de tous à celui de profit ignorant ainsi la dimension sociale et humaine.

Les premiers chapitre m'ont laissé de marbre, Platon et son Etat dont la population est réduite au stricte minimum c'est à dire au nécessaire à la survie de tous, son détracteur Aristote avec ses réflexions sur la monnaie. Ce n'est seulement en arrivant au tiers du livre c'est à dire aux alentours du dix-huitième siècle que l'analyse de l'auteur devient intéressante. Industrialisation et mercantilisme font leur apparition et avec eux plus tard le capitalisme, la venue de grands économistes tels Smith, Marx, Ricardo, Keynes et bien d'autres qui m'étaient inconnus.

Ce livre aborde plusieurs aspects de l'économie selon les époques: la religion, le social, la philosophie ou encore le politique, et allant de pair la démographie. Les réflexions de l'auteur sont très poussées et m'ont un peu perdues, toutefois son rapport de l'économie aux différents facteurs environnementaux sont extrêmement intéressant et je me suis laissée emportée par son analyse des crises économiques.

L'explication du développement de l'économie actuelle, ses dérives et ses progressions au fil du temps ne sont donc pas à la portée de tous et risque plus de décourager le lecteur que de développer un intérêt pour cette science.