Lyonesse, tome 2 - La Perle verte

Par Mana_


Il régnait alors, sur les terres des Isles Anciennes, chaos et infortune. Aillas de Troicinet, désormais roi de l'Ulfland du Sud, devait guerroyer contre les Skas, qui jadis l'avaient réduit en esclavage, et contre l'ambition de son puissant et malfaisant voisin, le roi Casmir.
Ce dernier rêvait toujours d'étendre son empire au-delà de Lyonesse. Mais, selon une ancienne prophétie, seul le fils de Suldrun parviendrait à unifier l'ensemble des Isles Anciennes; Suldrun qui, avant de disparaître, n'avait enfanté qu'une fille...
Cependant, le monde de la magie menaçait de peser sur l'issue des conflits: la malice de la sorcière Desmëi s'était concentrée sous la forme d'une perle verte, semant luxure, envie et mort; et l'infâme Visbhume, à la solde de Casmir, avait ouvert une brèche à travers les mondes et le temps pour piéger Aillas et ses compagnons...

Pourquoi ce livre ? Intégrale repérée par une amie, je l’ai acheté pour la beauté de l’édition, et aussi pour le nom de Vance. Je n’ai pas forcément d’affinités avec cet auteur mais je voulais lui donner une chance supplémentaire. Résultat, le premier tome m’avait fait bonne impression, avec une bonne ambiance et des péripéties en veux-tu en voilà.
La Perle verte est davantage politique. Davantage pour ne pas dire que. Si on isole le premier chapitre qui nous relate les dangereuses aventures de cette fameuse perle éponyme, chaque page, chaque décision des personnages est un mouvement de plus sur l’échiquier politique de cette vaste région. Tout devient alors très, trop long. Trois cents pages où il ne se passe rien, sur une mise en page serrée, on a le sentiment de ne pas en voir le bout. Pourtant certains scènes viennent pimenter l’action mais elles sont bien trop discrètes pour redonner un quelconque souffle à l’ensemble. J’ai donc accueilli la fin avec un réel soulagement, ce qui contraste avec mon ressenti quant au premier opus. Soulagée d’en finir avec une intrigue qui manque de peps, et heureuse d’espérer que le troisième volume sera bien mieux puisqu’il y intégrera plus encore du merveilleux.
Dans le décor comme dans l’intrigue, le merveilleux est pourtant présent dans ce second tome. La magie, bonne comme mauvaise, apparaît dans chaque chapitre et dessert l’un ou l’autre des parties. Mais voilà, je regrette que son usage soit exclusivement dédié à la politique - encore une fois - me donnant le sentiment qu’elle est viciée. Le merveilleux apparaît également dans le décor puisqu’on évolue quand même dans un monde que le roi Arthur aurait foulé. Entre les fées, les magiciens, les créatures animées ou nées de ladite magie, cela fourmille de détails et références et apporte un vent de fraîcheur sur la lourdeur de cette intrigue.
Les personnages sont toujours aussi placides, froids, distants, limite superficiels avec des réactions et émotions qui manquent de vivant. Soit bons soit méchants, j’aurais espéré quelque chose de plus panaché afin d’y trouver un plus grand intérêt. Si j’ai apprécié la combativité de certains, comme le roi Aillas, et l’ingéniosité d’autres, notamment du magicien Shimrod et de Glyneth, je suis restée sur ma faim et mon total détachement vis-à-vis des personnages ne m’a pas aidé à apprécier davantage l’intrigue.
La plume est quant à elle fidèle à elle-même. Si certains passages concordent parfaitement avec le ton, l’auteur s’attarde toujours autant sur de longues descriptions qui manquent à la longue d’intérêt. Je veux dire, c’est bien de savoir à quoi ressemble une fleur et pourquoi elle est unique, ou encore comment est habillée une voyageuse, ou encore le caractère profondément irascible d’un tavernier. Mais le moindre fait anodin est détaillé avec soin et cela ajoute également de la lourdeur à l’ensemble. En revanche, j’ai beaucoup aimé la manière dont Jack Vance décrivait son univers, on perçoit le côté merveilleux et c’est grâce à cette ambiance que j’ai tenu jusqu’à la fin !

Je ressors déçue par ce second tome. L’auteur ne tient pas les promesses d’action, tout se joue dans les cours de chacun sans réel plan de bataille, par l’intermédiaire des magiciens. Tout est politique, on subit un réel manque d’action et la placidité des uns, la discrétion des autres ne permettent en aucun cas d’apprécier les personnages. Seule l’ambiance est respectée avec une féerie bienvenue, quoique discrète. J’appréhende la lecture du troisième volume, plus court d’environ soixante pages. J’espère qu’il saura redorer un peu le blason pour finir sur une note positive.

12/20

Les autres titres de la saga :
1. Les Jardins de Suldrun
2. La Perle verte
3. Madouc
- saga terminée -