Au Nom de ma mère de Hanni Münzer

Par Caroline @Lounapil
Au Nom de ma mère de Hanni Münzer, Publié aux éditions de L'Archipel, 2020, 480 pages. 2012. Le destin semble tout tracé pour Felicity : elle vient de terminer ses études de médecine, et s'apprête à quitter Seattle pour rejoindre une mission humanitaire en Afghanistan. Jusqu'à ce qu'elle reçoive un appel de son père : sa mère Martha a disparu. Forcée d'abandonner ses projets, Felicity part à sa recherche. Et ses traces la conduisent à Rome. Si elle finit par retrouver sa mère dans un hôtel de la capitale italienne, elle apprend également le décès récent de sa grand-mère Deborah. Dans les mains de Martha, tremblante, une lettre laissée par la défunte. Ce qu'elle contient est sur le point de bouleverser la vie de Felicity. Commence alors pour elle un voyage dans les pas de ses ancêtres, à la poursuite de la mémoire de sa mère et de sa grand-mère.

A New-York, en 2012, Felicity vient de perdre sa grand-mère Deborah. Sa mère Martha disparaît soudainement. Felicity la retrouve à Rome, là où ses grands-parents se sont rencontrés. En fouillant dans les affaires de sa grand-mère, Felicity découvre un journal intime rédigé en hébreu. Felicity et Martha font traduire le texte et découvre la vérité sur le passé de Deborah....

Au Nom de ma mère est un roman historique. Les premiers chapitres permettent à l'auteure d'introduire le journal intime de Deborah pour remonter peu à peu dans le passé. La première partie du roman débute dans les années 20 en Allemagne avec la mère de Déborah, Elizabeth, cantatrice réputée et son père, Gustav, médecin juif. On assiste alors à la lente progression du nazisme et de ses idées à l'encontre des juifs. La seconde partie du livre est consacrée à Déborah, qui à dix-sept, se retrouve seule avec son petit frère Wolfgang à la merci des SS.

J'ai nettement préféré la seconde partie à la première car elle se déroule alors pendant la seconde guerre mondiale. On y suit Déborah aux proies aux démons de l'adolescence. Elle ne comprend pas grand-chose à ce qui se déroule autour d'elle: les convois de juifs, les déportations, les passages à tabac. Elle fera cependant preuve d'un immense courage en prenant une décision qui bouleversera sa vie. L'auteure plonge alors le lecteur dans la résistance polonaise et c'était vraiment très intéressant.

Le côté historique, très fouillé du roman m'a donc beaucoup plu. J'y ai appris énormément de choses sur la montée du nazisme et sur la résistance, notamment polonaise. Cependant, j'ai été dérangée pendant toute ma lecture par le style de l'auteure. Elle a d'abord un tic d'écriture qui m'a vraiment perturbée. A la fin de nombreux chapitres, elle termine constamment en utilisant des formules comme: " mais ça, Deborah ne pouvait prévoir que les choses allaient mal se passer " ou " tout ne se passera pas comme prévu ". Elle anticipe sans cesse en nous disant que les choses vont se passer mal. Il y a aussi de nombreux rebondissements souvent amenés maladroitement qui rendent au final l'intrigue peu vraisemblable à l'image d'un des personnages paralysé qui se remet à marcher normalement au bout de neuf mois! Trop de rebondissements enchaînés les uns aux autres m'ont fatiguée.

Enfin, j'aurais plutôt envisagée ce roman comme une saga familiale car une fois la seconde guerre mondiale terminée, le récit de Déborah s'arrête alors qu'on aurait pu connaître les conséquences et l'évolution du personnage sur plusieurs années.

Si le côté historique et familiae de ce roman m'a plu, j'ai cependant été déçue par un style trop maladroit dont on voit l'auteure tirer les grosses ficelles.