Les testaments, Margaret Atwood

Par Museaurania @MuseaUrania

Je pense qu’il n’est pas nécessaire de rappeler qui est Margaret Atwood après le succès qu’on lui connait sur La Servante Écarlate et toute la symbologie féministe qui en découle. Près de trente plus tard, l’autrice revient à Galaad pour donner une conclusion juste et profonde en marge du développement de la série. Un succès déjà assuré. Récit.

LES TESTAMENTS

Où la chute d’une idéologie

Quinze ans se sont écoulés depuis que Defred (June) a réussi à foutre le bordel dans Galaad. La dictature religieuse et rétrograde est toujours bien campée sur ses bases, mais pourtant dans l’ombre, on s’active à faire tomber le géant. Trois destins s’emmêlent et chacun aura à sa manière, un rôle à jouer dans la chute. Une certaine Tante bien connue des lecteurs et sérivores, une enfant élevée dans Galaad et une jeune canadienne.

J’ai attendu cette sortie avec très grande impatience dès son annonce. En effet, j’ai eu la chance de découvrir La servante Écarlate bien avant que le roman soit adapté et j’ai donc pour le lire tranquillement sans être parasité par l’adaptation télé. C’est clairement l’idéal. Cette lecture m’avait bousculé, subjugué et en même temps bien fait flipper, surtout du point de vue « visionnaire ». Après une fin ouverte qui laissé pas mal de question en suspens, j’étais curieuse de comprendre comment l’autrice réussirait à clore un tel univers aux possibilités multiples. Et j’ai eu ce que je voulais.

Le style de Margaret Atwood est assez particulier et je sais qu’il ne plait pas à tout le monde (j’avais d’ailleurs eu beaucoup de mal avec un de ses précédents écrits). Les testaments est vraiment écrit comme un témoignage laissé durant une époque trouble. Tout le monde maintenant connaît la politique de Galaad et son ambiance constante de peur et je dois dire que c’est très bien retranscrit dans le roman, à tel point que tout cela semble réel. Galaad est aux abois, il panique et les têtes tombent les unes après les autres…

Toujours aussi tordu, l’autrice donne un nouveau souffle et un côté plus humain à Tante Lydia qui pourrait presque la rendre sympathique. C’est d’ailleurs un personnage que j’aime beaucoup, car elle possède une vraie psychologie profonde et développée tout au long du roman. On la comprend mieux et sincèrement, qu’aurions-nous fait à sa place ? Surement sauver notre peau.

Comme lors de ma découverte de la Servante en 2016/2017, j’ai été soufflé par la justesse et le parallèle toujours aussi actuel avec notre société patriarcale et son climat anxiogène pour les femmes. Encore une fois, c’est une totale réussite que j’ai dévorée en quelques jours à peine. L’attente valait le coup.


Les Testaments écrit par Margaret Atwood

Booker Prize 2019

Traduction de 

Edition Robert Laffont – Pavillon 

552 pages


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