Chronique : Le journal de Claire Cassidy – Elly Griffiths

Par Valentine @abookcatcher

Dans le collège où elle enseigne, Claire Cassidy donne chaque année un cours sur un classique de la littérature gothique, L’Inconnu, dont l’auteur, R.M. Holland, a vécu et enseigné dans le même collège qu’elle. Fascinée par ce personnage qui hante encore les murs de l’établissement, Claire travaille à l’écriture de sa biographie. Mais un jour, Ella, sa collègue et amie, est retrouvée morte. À côté de son corps, une citation de L’Inconnu… La littérature et le réel entrent alors en collision, et Claire devient suspecte aux yeux de la police. Le mystère s’épaissit lorsqu’elle ouvre son journal intime et découvre une écriture qui n’est pas la sienne : « Bonjour, Claire. Tu ne me connais pas. » L’inconnu, lui, connaît Claire, jusqu’à ses moindres secrets, et il n’est visiblement pas étranger aux meurtres qui vont se succéder au sein même du collège, toujours inspirés du livre de R.M. Holland.

Claire arrivera-t-elle à changer la fin de l’histoire ?

Je remercie la maison d’édition et Netgalley pour la lecture de ce livre.

Si The Times cite ce roman comme étant « le thriller de l’année », je mettrais davantage de nuance dans mon avis puisque ma lecture a été plutôt mitigée.

Le journal de Claire Cassidy avait pourtant de nombreux atouts pour me convaincre. Déjà, l’ambiance, qui, je le reconnais, est ce que j’ai préféré dans le roman. Collège anglais figé dans le passé de son auteur R.M. Holland qui y a vécu, où légendes et superstitions se mélangent pour créer une atmosphère sombre et suffocante. J’ai aimé les lieux décrits par l’auteure qui rendent l’histoire assez haletante, malgré les points négatifs que j’évoquerai ensuite. Les décors sont bien choisis et on imagine sans mal la tension qui existe et grimpe au fil des pages au sein de cette bourgade anglaise et des personnages qui semblent tous, à un moment ou à un autre, liés aux tragiques évènements qui ponctuent le récit.

Aussi, la structure du livre est plutôt originale puisque toute l’histoire est en réalité centrée autour d’une nouvelle écrite par le fameux auteur, L’Inconnu, et l’on se retrouve ainsi avec un livre au sein d’un livre. Néanmoins, les passages reprenant le contenu de la nouvelle m’ont profondément ennuyée. J’ai trouvé que ces parties du roman traînaient en longueur et je n’ai pas réussi à être happée par ces mots, les lisant parfois en diagonale. S’agissant toujours de la structure, l’histoire est délivrée selon trois points de vue différents : celui de Claire, à travers son journal, celui de sa fille Georgie, et celui de l’inspecteur en charge de l’enquête, Harbinder. Cette alternance est agréable puisqu’elle donne un certain rythme à la lecture, et m’a permis de contrer l’ennui que je pouvais ressentir à certains moments.

Ainsi, l’histoire et la façon dont elle était narrée étaient plutôt prometteuses. Néanmoins, ces points n’ont pas suffi à me faire chavirer et apprécier pleinement ma lecture.

Tout d’abord, je suis restée totalement hermétique à deux des trois protagonistes. A travers les écrits de son journal, je n’ai pas aimé Claire. Je l’ai trouvée froide et antipathique. Malgré ses faiblesses et fragilités, je n’ai pas réussi à dépasser l’avis que je m’étais fait à son propos, ce qui ne m’a pas nécessairement donné envie de m’y intéresser. Je suis ainsi passée à côté des passages qui étaient centrés sur elle, mais aussi sur sa fille. Georgie est une adolescente qui se cherche un peu, influencée par une enseignante qui la guide, elle mais aussi d’autres jeunes, sur les voies des forces occultes. On se retrouve donc, lorsqu’il s’agit de suivre le point de vue de la jeune fille, mêlés à des élucubrations typiquement adolescentes, sur les garçons, les jalousies au sein de leur groupe d’amis, sur fond de sorcellerie et de spiritisme. Je n’ai malheureusement pas adhéré à ce pan de l’histoire qui n’apportait pour moi aucune plu value au récit et j’ai d’ailleurs peu aimé l’adolescente qui m’a parfois semblée trop immature dans ses réflexions. La seule personne que j’ai réussi à vraiment apprécier, c’est Harbinder, avec sa personnalité un peu brute de décoffrage et son côté pincé très anglais. Elle s’est révélée être une femme plutôt attachante, avec du caractère et de l’assurance. C’est une enquêtrice comme je les aime et que je pourrais avoir plaisir à retrouver un jour puisque son personnage est assez intéressant.

Enfin, s’agissant de l’intrigue et de la résolution de l’enquête, je n’ai pas vu la fin arriver. J’ai eu de nombreux soupçons, j’ai élaboré plusieurs théories mais je n’avais absolument pas misé sur ce final qui m’a déçue. Pourtant, le propre d’un bon thriller est pour moi de surprendre quant à son dénouement. Là, ce fût une surprise, néanmoins pas celle que j’attendais. Cette fin arrive à mon sens comme un cheveu sur la soupe, manquant de cohérence. Certes, à aucun moment il est possible de s’imaginer cette fin, mais malgré l’explication finale, je n’ai pas été scotchée, étant plutôt dans l’incompréhension.  En réalité, je me suis clairement dit : « ah, tout ça pour ça ? ». L’auteure a tellement misé sur une ambiance austère et noire que je m’attendais à un dénouement à cette image et ça n’a pas été le cas. En somme, j’ai terminé ma lecture avec un petit goût amer, ce qui m’empêche de dire que j’ai aimé ma lecture, bien que j’en ai apprécié certains aspects. Le bilan s’avère mitigé mais je ne doute pas du succès que pourra remporter ce roman auprès d’autres lecteurs ! Ce n’est pas du tout un mauvais roman, mais ce fût une déception pour moi.

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