{Chronique} L'oiseau et la lame - Megan Bannen ~ Coup de foudre dans les steppes mongoles

Par Wonderbooks
Titre VO : The Bird and the BladeAutrice : Megan BannenÉditeur : Albin MichelParution : 2019Genre : Romance, historiquePages : 364Prix : 16€1279, Saray, Empire mongol. Réduite en esclavage lors de l'invasion mongole, la jeune chinoise Jinghua est maintenant au service du khan Timur et de son fils, Khalaf. Quand la cité est assiégée par une tribu ennemie, elle est contrainte de fuir avec les deux hommes.
Pour regagner sa place et sauver sa lignée, Khalaf a un plan. Il va répondre aux trois énigmes de Turandot, fille du grand khan. S'il y parvient, il obtiendra sa main. En cas d'échec, Khalaf sera exécuté.
Jinghua est bien décidée à le suivre sur ce chemin périlleux. Est-ce par devoir, par amour, ou bien pour conquérir sa propre liberté ?
Si j'ai bien appris quelque chose en 15 ans de lecture, c'est que parfois, on craque pour un livre comme on craque pour un vêtement (ou pour une personne, à vous de voir). C'est-à-dire de façon  totalement superficielle ! Par son apparence en d'autres termes... Tout cela pour justifier la raison pour laquelle j'ai lu L'oiseau et la lame : la beauté de sa couverture ni plus ni moins ! Ne vous inquiétez pas j'ai bien reçu mon badge d’admission au club des gens superficiels et en plus, j'ai aimé le livre et c'est pour ça que je viens vous en parler aujourd'hui.

Mais, avant tout : petite digression (intéressante cette fois-ci range ta torche Danny). Cette histoire est une réécriture du conte "Prince Khalaf et la princesse de Chine" de  François Pétris de la Croix paru dans son oeuvre Les mille et un jours . Mais Megan Bannen, elle, s'est plutôt inspirée de son adaptation en opéra Turandot. Voilà, c'était la seule partie intéressante de cet article : enjoy !
Me moquer de moi-même ? J'adore !
Empire mongole, 1279 : à la suite d'une invasion mongole, Jinghua, une jeune chinoise, est réduite en esclavage et entre au service du khan Timur et de son fils Khalaf. Quand la cité de Saray est assiégée par l'ennemi, les trois doivent fuir, faisant perdre ainsi au khan et son fils leur noblesse. Seul moyen de regagner ce qu'ils ont perdu ? Que Khalaf épouse la fille du grand khan Turandot. Mais c'est sans compter sur les trois énigmes redoutables qu'il résoudre pour obtenir la main de la princesse et les sentiments de Jinghua envers le jeune homme...
A travers ce roman, Megan Bannen nous livre avant tout un très beau portrait de ce qu'était l'empire Mongol fondé par Genghis Kan au XIIIème siècle (qui occupait grosso modo toute l'Asie Centrale et un pt'it bout d'Europe). Je n'imagine pas la quantité de recherches qu'à dû faire l'autrice pour écrire un bouquin aussi renseigné au point de vue historique ! En plus, ça donne envie d'aller découvrir l'Asie Centrale (je rêve que de steppes mongoles maintenant, c'est malin !) mais aussi et surtout de s'intéresser à cette période de l'Histoire qu'on ne connaît les trois quarts du temps que du côté de l'Europe. En plus de tout ça (ce qui est déjà pas mal, n'allons pas chafouiner), l'autrice a parsemé les pages de termes mongols et chinois pour apporter du réalisme, de la crédibilité à son propos. D'emblée, vous allez me dire "Da Fuck !!!!" parce que vous n'avez pas pris mongol LV2 durant vos études mais DON'T WORRY parce que l'autrice a prévu un petit lexique à la fin de son oeuvre. Et il y a une carte en plus : alors là, je dis BRAVO !!!!!!
Moi et la team "pasassezdecartesdanslesbouquins" en train de se frotter les mains de plaisir 
Parlons bien, parlons personnages : vous voulez bien ? Commençons par Jinghua, l'héroïne et la narratrice du roman, et autant dire que c'est la seule chose (enfin la seule personne, vous m'avez comprise) sur laquelle je ne suis pas dithyrambique à propos de ce roman (indice prospectif sur la suite de cet article *driiing*). En effet, j'ai très peu accroché à sa personnalité surtout parce qu'elle passe SON TEMPS à se rabaisser. Honnêtement, je n'ai rien contre les gens qui n'ont pas confiance en eux pour la simple et bonne raison que j'en suis mais au point de se rabaisser toutes les deux lignes : faut le faire ! Mais bon mauvaise langue que je suis car elle subit quand-même une belle évolution et que je ne peux qu'admirer son courage et sa force mentale qui font d'elle une femme indépendante et pas qu'une femme entre deux hommes :) Si vous avez la réf, elle m'a beaucoup fait penser à Mulan même si son histoire et celle de la princesse ne sont pas totalement similaires. 


Les autres personnages ne sont pas plus en reste ! J'ai tout particulièrement adoré Khalaf qui est juste... parfait. Oui, je sais que la perfection est quelque chose d'hyper subjectif donc on reprend : Khalaf est pour moi le mec parfait ! Il est cultivé, gentil, courageux et plutôt pas mal disons. Bref, sortons de mes fantasmes littéraires qui le font passer pour un personnage cliché en tout point :  je vous assure que ce n'est absolument pas le cas.Ensuite, vient son père Timur. Ce personnage est plutôt complexe : d'apparence, il semble très dur et sévère que cela soit envers son fils ou envers Jinghua mais peu à peu, son attachement pour la jeune esclave va se dévoiler et également son amour pour son fils qu'il tient absolument à protéger.La narration est vraiment chouette et originale par rapport à ce que l'on a l'habitude de voir ou de lire. Au début, tout commence dans le présent avec Jinghua et Timur qui disent au revoir à Khalaf qui part au palais résoudre les énigmes de Turandot. Ensuite, flashback : on retrouve Jinghua dans le passé qui raconte tous les événements qui les ont amené à cette situation. Malgré tout, il y a toujours une forme de suspens (surtout en ce qui concerne le passé de Jinghua) tout au long de l'histoire.Je tiens à faire un gros BIG-UP à la traductrice du roman car, sans avoir lu une seule page du bouquin en VO, j'ai réussi à ressentir la perfection de la traduction. L'écriture est très travaillé avec des figures de styles (eh oui j'en ai repéré) qui retranscrivent parfaitement les émotions des personnages.Pour clore cette chronique, faut quand-même que je vous dise un truc : ce livre est bouleversant ! L'écriture est vraiment forte et les sentiments le sont encore plus. Des passages foutent vraiment le moral en berne et la larme à l’œil. La relation entre Jinghua et Khalaf est merveilleuse et loin d'être cucu la praline ! Elle se met en place doucement (mais sûrement) et est à la fois réaliste et poétique. Vous serez très peu étonnés d'apprendre que j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps en lisant ce bouquin en particulier sur les trente dernières pages qui sont particulièrement dures à lire et intenses. La fin, elle, est totalement inattendue et... je n'en dirais pas plus ! Bref, de bout en bout, j'ai eu le cœur serré par tant de beauté et j'espère que cela sera votre cas !
En voilà une très belle conclusion !


Que dire alors que j'ai tout dit dans ma chronique ? Je suis hyper contente d'avoir pu découvrir ce roman historique bouleversant et complet, ses personnages, son cadre spatio-temporel, son histoire... Bref, je ne peux que vous inviter à le lire car franchement : il est top !

La chronique d'Etoile livresque 


Avez-vous lu ce livre ? Sinon, vous tente t-il ? 
J'espère que cette chronique vous a plu et je vous dit à la prochaine pour un nouvelle article
Le mot de la fin ?
"Tandis que Khalaf se concentre, mon esprit se tourmente. Je repense à tout ce que j'aurais pu faire pour empêcher ce moment, à toutes les petites erreurs qui nous ont conduits ici."