La faucheuse, tome 1- Neal Shusterman

Par Museaurania @MuseaUrania

Une nouvelle incartade littéraire aujourd’hui avec l’un des grands succès Young Adult de la Collection R (Robert Laffon si je ne m’abuse). Mainte fois recommandée par des amis et connaissances, j’ai fait la sourde oreille jusqu’à aujourd’hui. Vous me connaissez, la jeunesse ce n’est vraiment pas ma cam. Mais après avoir découvert L’Anti-Magicien, j’ai revu mes jugements à la baisse et je me suis dit pourquoi pas. La faucheuse donc. Un roman en trois tomes sur une utopie (tiens, encore une) qui nous propulse plusieurs siècles plus tard. Découverte.

LA FAUCHEUSE

Où comment régler le problème de sur-population

Seule la douleur causée par l’empathie pourra nous permettre de rester humains.

Une utopie donc. L’humanité a enfin trouvé le moyen d’accéder à l‘immortalité. Un rêve vieux de l’aube des temps, aujourd’hui accessibles à l’ensemble de la société. Cependant, afin de réguler la population, la société crée une communauté de personnes en charge de glaner différents citoyens chaque jour. Les faucheurs. Un code précis, un sens de l’honneur et de la moralité à toute épreuve, géré par un conclave et un homme dans chaque pays : Une serpe suprême.

Un premier tome qui pose les bases d’un univers original qui n’a rien à envier aux romans de science-fiction plus adultes. D’ailleurs, n’aurait-il pas aussi sa place en Adulte ? Comme le disait une fois L’Ours Inculte, la catégorisation automatique des romans SFFF dans un sous-genre destiné à un type de lectorat empêche parfois un rayonnement plus important de l’oeuvre. Et je suis la première à éviter une lecture si elle est classée en YA ou jeunesse… !

Revenons à nos moutons. La Faucheuse m’a surprise et je ne m’y attendais pas du tout. Toujours pleine de préjugé envers la littérature YA, je pensais trouver encore un énième roman pétri de cliché et de romance naïve qui m’aurait fait souffler et lever les yeux au ciel. Eh bien non. J’ai aimé la réflexion que fait l’auteur autour d’un système où la mort n’existe plus, mais aussi sur un monde géré par une IA (qui n’est pas le grand méchant !). Comment réguler la population ? Comment choisir les faucheurs de demain ? Où sont les limites ?

Bien sur, le roman n’est pas parfait, loin de là. Certains arcs narratifs enfoncent des portes ouvertes et la fin était quand même devinable facilement plusieurs chapitres plus tôt. Pour autant, l’auteur a réussi à me surprendre et à me donner envie de poursuivre avec le tome deux. Je pense que juste pour ça, je peux lui dire merci ! Neal Shusterman possède un vrai talent de conteur et arrive à créer un univers tangible (j’ai apprécié les morceaux de journaux qui permettent d’entrer dans la tête des faucheurs et mieux comprendre la communauté). C’est donc presque un sans faute !

Moralité de l’histoire : Arrêtons les préjugés.

Lire les avis de Charmant petit Monstre, Une française dans la lune, Pretty Rose Mary


La faucheuse, tome 1 écrit par Neal Shusterman

Traduction par Cécile Ardilly

Collection R

490 pages


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