Arnaldur Indridason : Le Livre du Roi

Par Lebouquineur @LBouquineur

Arnaldur Indridason, né en 1961 à Reykjavík et fils de l'écrivain Indrid G. Porsteinsson, est un écrivain islandais. Après un diplôme en histoire à l’université d'Islande, il exerce les métiers de journaliste, scénariste puis critique de films. Entré en littérature en 1997, nombre de ses romans policiers sont des best-sellers. Le Livre du Roi a été traduit en 2013.

En 1955 à Copenhague, Valdemar un étudiant en études nordiques, se lie d’amitié avec un professeur, l’un des plus éminents spécialistes des manuscrits islandais, par ailleurs alcoolique et grincheux. Depuis des années il est à la recherche du Livre du Roi, un trésor national qui lui a été dérobé alors qu’il travaillait dessus. Le professeur va embarquer Valdemar dans sa quête qui les conduira du Danemark en Norvège, d’Allemagne aux Pays-Bas puis en Islande. Une aventure des plus périlleuses car ils ne sont pas seuls à convoiter l’ouvrage…

Vous connaissez certainement Arnaldur Indridason pour ses polars dont l’inspecteur Erlendur Sveinsson est le héros mais ce roman ne s’inscrit pas dans cette série. Je me dois aussi de vous prévenir que si ce bouquin ne m’a pas déplu, il ne m’a pas non plus franchement emballé ; en vérité je vous le dis, pour l’apprécier il vous faudra soit être pourvu des lunettes de vue de votre adolescence, soit le lire dans une période d’euphorie bienveillante. Je m’explique :

L’intrigue relève des genres suivants, un chouya du Nom de la Rose (Umberto Eco) avec un lettré âgé secondé par un novice compréhensif et naïf au cœur de vieux bouquins, ainsi que des albums de Black & Mortimer (Edgar P. Jacobs) avec ce bavardage à rallonges et ces coups de pot bienvenus pour nos héros. De bonnes références, soit, mais pour le suspense on repassera.

Ces plus de quatre cents pages renferment des violations de sépultures, quelques meurtres gentillets qui n’effrayeront aucune grand-mère, des membres d’une secte nazie (gnark ! gnark !) rescapés de la guerre, bref ce genre de choses que j’aime trouver – de temps en temps – lors de mes lectures mais qui ne relèvent que rarement du chef-d’œuvre.

L’angle plus sérieux du roman, mais distillé au compte-goutte, nous rappelle les liens entre Islande et Danemark (En 1536, l'île passe sous domination danoise et ce n’est qu’au milieu du XIXème siècle que le mouvement indépendantiste se développe, l'Islande obtenant l'autonomie du Danemark en 1874 et son indépendance en 1944). Quant au thème principal, lui aussi traité légèrement, il pose la question : les œuvres d’art doivent-elles être impérativement exposées dans leur pays d’origine ? Un oui viscéral pour le professeur !

Un gentil roman, sans plus…