Gail Honeyman – Eleanor Oliphant va très bien ****

Par Laure F. @LFolavril

10-18 - 2018 - 456 pages

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Eleanor est une jeune femme trentenaire et solitaire qui semble se suffire à elle-même ; elle applique à la lettre l'adage selon lequel il vaut mieux être seule que mal accompagné. Ses semaines sont réglées comme du papier à musique et rien ne semble lui manquer. Chaque mercredi soir, elle a sa mère au téléphone. Chaque vendredi soir, une nouvelle bouteille de vodka lui tient compagnie. Et puis un soir où elle se rend exceptionnellement à un concert de charité, Eleanor croise l'amour de sa vie. Il est sur scène. À quoi le reconnaît-elle ? Le dernier bouton de son gilet n'est pas fermé. C'est certain, c'est lui. Ce chanteur de rock est forcément un vrai gentleman.

À partir de cet instant, la vie de la jeune femme se retrouve irrémédiablement chamboulée. Les événements vont se précipiter, et Eleanor va faire des choses qu'elle n'avait jamais faites avant. Elle va porter un regard différent sur sa vie, sa solitude... et comprendre petit à petit l'importance de l'amitié.

Le ton mordant et pince-sans-rire d'Eleanor me plaît d'emblée et je m'attache instantanément à ce drôle de personnage. Elle prend tout au premier degré et ne semble pas avoir les mêmes codes sociaux que les autres. Elle est d'une franchise désarmante, dit tout ce qu'elle pense, sans arrière-pensée.

Pour être franche, les quarante premières pages, j'étais franchement dubitative, on a l'impression d'être en pleine chick litt. Et puis... des indices nous sont délivrés furtivement au fur et à mesure de notre lecture et on comprend qu'on a affaire à un roman vraiment différent. Un roman unique en son genre. Un roman qui se dévoile à la façon d'une enquête ; le passé d'Eleanor se révèle petit à petit, dans toute son horreur.

Pour ne pas vous gâcher l'effet de surprise, je n'en dirai pas davantage sur ce livre surprenant à l'humour ravageur ; juste : lisez-le. Coup de ❤

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" J'ai parfois le sentiment que je ne suis pas là, que je suis le fruit de mon imagination. Il y a des jours où je me sens si peu attachée à la Terre que les fils qui me relient à la planète sont fins comme ceux d'une toile d'araignée, comme du sucre filé. "