Appelez-moi Nathan

Par Aufildesplumes
Appelez-moi Nathan de Catherine Castro et Quentin Zuttion, Payot

Pour résumer:

Nathan est né Lila, dans un corps de fille. Un corps qui ne lui a jamais convenu, il décide alors de corriger cette « erreur génétique » avec le soutien indéfectible de sa famille, ses amis, ses profs et, à seize ans, des injections de testostérone de 0,8 mg par mois. Quitte à devenir quelqu’un, autant que ce soit vous-même.

Ce que j’en pense:

Lila est un garçon mais personne ne semble le voir. Pourtant, ce n’est pas faute de le crier haut et fort. Alors le jour où elle affirme enfin devant ses parents qu’elle veut être ce qu’elle est vraiment, c’est la libération.

Ce roman graphique est à mettre entre toutes les mains. Il met en avant le mal être des personnes qui vivent la situation de Lila. La première partie est consacrée à ce combat permanent entre ce que les gens voient et ce que Lila ressent vraiment. Il se remet en question. Est-il normal? Pourquoi est-il attiré autant par les filles? Comment être mieux dans sa peau? Et finalement, la réponse: Je suis un garçon. Et puis, il y a ce pas décisif, ce choix de changement de sexe, cette affirmation « Je m’appelle Nathan » qui résonne comme un cri. La deuxième partie de la BD se consacre au cheminement long et difficile pour parvenir à la transition. Les rendez-vous chez le psy, les rendez-vous chez l’endocrinologue, l’ablation des seins, les démarches administratives fastidieuses rythment donc le roman graphique et la nouvelle vie de Nathan.

Ce livre est poignant. On ne peut être que sensible au mal être de Lila/ Nathan. Certaines vignettes sont terriblement violentes. Je garde notamment en mémoire celles où l’on voit Nathan entrain de rêver qu’il s’arrache les seins. Le message est fort et il règne un véritable sentiment d’acceptation et de compréhension. Justement, tout semble presque simple. En effet, l’entourage de Nathan n’a aucune réaction violente. Certes les amis de son petit frère ne sont pas forcément tendres mais globalement, c’est l’acceptation qui règne en maître. J’aurai aimé plus de virulence parce que la réalité c’est que très souvent, ces personnes ne sont pas comprises et je pense qu’il était également important de montrer que la relation avec l’entourage n’est pas toujours aussi simple. Les parents de Nathan se montrent d’une tolérance sans faille, bien que certaines vignettes montrent clairement leur désarroi. Je pense, que le but de l’auteur n’était pas de mettre l’accent sur le regard des autres mais plus sur le regard que l’on porte sur soi. En ce sens, le manque de réactions négatives se justifie un peu.

D’un point de vue graphique, les traits sont fins, les couleurs sont pâles et l’ambiance plutôt pastel. Seule la dernière image est extrêmement colorée et vive, renvoyant un sentiment de libération.

Bref:

Lisez-le!

Si je devais le noter:

Un petit aperçu: